Avenir de D&D 5E : D&D One et licence Ogl

Un premier éditeur français prend position:

BLACK BOOK ÉDITIONS SOUTIENT LE PROJET DE NOUVELLE LICENCE OPEN RPG (ORC)

Aux côtés de la communauté rôliste francophone et mondiale, nous retenons notre souffle dans l’attente d’une déclaration officielle de Wizards of the Coast concernant la possible évolution de l’OGL 1.0a, et la possible décision (qui nous semble bien baroque et peu crédible) de “dé-autoriser” la licence libre qui depuis 23 ans a permis à l’écosystème mondial du jeu de rôle de gagner en volume, en qualité et en pratiquants, et de redonner au JdR, à notre passion et à notre métier ses lettres de noblesses et son poids sur la scène ludique.

Après une semaine d’apnée, le moment est venu pour Black Book Éditions de respirer un grand coup et d’exprimer avec force que nous soutenons sans réserve nos partenaires de Paizo Publishing, et tous les autres éditeurs associés à leur annonce (Kobold Press, Green Ronin, Chaosium et bien d’autres) dans leur projet de nouvelle licence libre, perpétuelle, irrévocable et neutre en termes de système de règles.

Intitulée “licence ORC” (pour Open RPG Creative License), elle permettra à tous les éditeurs indépendants qui le souhaitent de proposer leur propre document de référence de règles de manière libre, gratuite, utilisable par tous, pour toujours et en tout lieu, sans révocation possible. Et surtout, elle n’appartiendra à aucun éditeur.

Black Book Éditions reste par ailleurs fidèle à son partenaire historique Paizo pour la poursuite de la localisation française de ses gammes de jeu de rôle, universellement reconnues pour leur qualité et leur créativité.

Nous n’avons aucun intérêt à accepter le grotesque projet d’OGL 1.1 tel qu’il a été présenté et nous ne le ferons pas. Nous ne croyons pas non plus qu’il est possible de “dé-autoriser” l’OGL 1.0a, qui a justement été conçu pour sa permanence, et dont la validité aurait pu être remise en cause de nombreuses fois au cours des 23 dernières années, si cela avait été envisageable.
Aussi indéfendable que cela nous paraisse, il n’est toutefois pas exclu que Wizards of the Coast décide de mettre à exécution ce qui semble être son intention.

Dans ce cas, nous serons prêts.

Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’indiquer, l’intégralité des projets Black Book Éditions proposés aujourd’hui sur Game On Tabletop en précommande participative, ou sur le Black Book Shop en Late Pledge, Préco Bundle ou précommande simple, en version papier et numérique, et qui se trouvent encore en instance de livraison (y compris nos produits Rôle’n Play / 5E) ou que nous avons prévu de livrer à l’avenir, seront finalisés et livrés.

Et ensuite, quoi ?

Si notre gamme de référence Chroniques Oubliées employait des éléments d’OGL dans ses premières itérations et continue d’y faire référence, les déclinaisons successives du jeu dans ses diverses formes et univers, à l’instar d’une gamme comme Pathfinder, se sont éloignées de plus en plus de sa version originelle. Que ce soit sur nos gammes Chroniques Oubliées Contemporain, Galactiques ou sur des déclinaisons fantasy telles que Terres d’Arran ou Commando Barbare, ou contemporaines telles que Monstres ou Cthulhu Origines, les mécaniques de règles comme les termes employés prennent déjà leurs distance avec la version d’origine.

L’avenir de la marque Chroniques Oubliées, avec des annonces fortes à venir en 2023, poursuivra cette tendance, ce qui permettra de continuer son développement et l’immense succès qu’elle connaît depuis plus de dix ans, tout en renforçant son identité.

Quelle que soit l’issue de cet “OGL-gate”, les choses vont nécessairement changer de manière drastique pour notre milieu et notre entreprise en 2023. Notre modèle économique va être bouleversé. La réalité de Black Book Éditions aujourd’hui est celle d’un petit miracle : celui d’une PME qui a réussi, grâce au travail acharné de ses équipes et grâce à vous qui nous apportez quotidiennement votre confiance et votre fidélité en tant que joueurs et clients, à se développer pour employer 25 salariés passionnés. Leur vie et leur famille dépendent de leur travail. C’est également le cas des dizaines de collaborateurs et collaboratrices freelance auxquels Black Book Éditions fait régulièrement appel - auteurs, illustrateurs, maquettistes, designers, traducteurs, et bien d’autres. Nous sommes fiers de ce qui a été accompli, en particulier à l’échelle d’un marché de niche comme celui du jeu de rôle, mais nous restons malgré tout une petite entreprise, fragile dans un environnement incertain et face à des mastodontes d’une toute autre nature. Et nous ne pensons pas beaucoup nous avancer en disant que ce qui est valable pour nous l’est bien évidemment également pour la plupart de nos confrères de l’édition de jeu de rôle française et francophone.

Nous allons avoir besoin de vous toutes et tous et de votre soutien pour traverser cette période tumultueuse.

Que vous soyez rôliste, joueuse, joueur ou fan de l’émission Rôle’n Play, la meilleure manière de nous soutenir est de faire vos emplettes rôlistes et ludiques en ligne sur le Black Book Shop via le site www.black-book-editions.fr ou physiquement directement à notre boutique Black Book Shop d’Oullins, de plébisciter nos gammes et nos produits, et de participer aux précommandes participatives des projets Black Book Éditions sur la plateforme Game On Tabletop - mais aussi d’y mener vos projets de financement participatif si vous êtes un ou une créatrice ludique.

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De toute façon, d’après ce qu’écrit l’EFF, en matière de copyright ils ne peuvent pas protéger tout ce qui est technique, exprimé en langage « commun ».

Seuls le fluff, les tournures poétiques, les mots inventés peuvent l’être.
Je pense que c’était une opération à la Martoni.

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Un peu comme si un gros dictionnaire voulait récupérer le jackpot sur tous les livres écrits avec les mots qui sont dedans. :stuck_out_tongue_winking_eye:

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Je suis l’histoire de loin. Par contre je trouve absolument exceptionnel qu’une boite théoriquement aussi gigantesque soit capable de pondre un communiqué avec ce genre de phrase, dans une situation pareille:

Second, you’re going to hear people say that they won, and we lost because making your voices heard forced us to change our plans. Those people will only be half right. They won—and so did we.

On dirait une parodie de méchant :rofl:

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Elle m’a fait marré aussi, tout comme ‹ Nan mais on n › avait jamais eu l’intention de s’approprier gratuitement votre travail, juré’

En tout cas si ils voulaient faire du marketing gratos pour Paizo, ils auraient pas pu mieux s’ y prendre.

Rôliste TV fait un live dessus…

Dites moi si je me trompes mais le droit d’auteur des règles de jeu n’est toujours ( hélas ) pas reconnu en droit US ou français , du coup les OGL , ça a vraiment une valeur juridique ?

C’est une licence, donc cela a valeur de contrat. En cas de désaccord, un tribunal tranche

Alors si quand même tu as le plagiat qui existe en France et de mémoire aussi aux US…
Tu ne peux pas protéger une mécanique mais copier un jeu juste en changeant le thème c’est du plagiat (hasbro maîtrise bien le lâcher d’avocats la dessus :slight_smile: )

La dernière com des sorciers

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Je mets le texte ici, merci @Narsir pour le lien.

Hi. I’m Kyle Brink, the Executive Producer on D&D. It’s my team that makes the game we all play.

D&D has been a huge part of my life long before I worked at Wizards and will be for a long time after I’m done. My mission, and that of the entire D&D team, is to help bring everyone the creative joy and lifelong friendships that D&D has given us.

These past days and weeks have been incredibly tough for everyone. As players, fans, and stewards of the game, we can’t–and we won’t–let things continue like this.

I am here today to talk about a path forward.

First, though, let me start with an apology. We are sorry. We got it wrong.

Our language and requirements in the draft OGL were disruptive to creators and not in support of our core goals of protecting and cultivating an inclusive play environment and limiting the OGL to TTRPGs. Then we compounded things by being silent for too long. We hurt fans and creators, when more frequent and clear communications could have prevented so much of this.

Starting now, we’re going to do this a better way: more open and transparent, with our entire community of creators. With the time to iterate, to get feedback, to improve.

If this sounds familiar, it’s because it’s how we do it for the game itself. So let’s do it that way for the OGL, too.

We’ll listen to you, and then we will share with you what we’ve heard, much like we do in our Unearthed Arcana and One D&D playtests. This will be a robust conversation before we release any future version of the OGL.

Here’s what to expect.

  1. On or before Friday, January 20th, we’ll share new proposed OGL documentation for your review and feedback, much as we do with playtest materials.
  2. After you review the proposed OGL, you will be able to fill out a quick survey–much like Unearthed Arcana playtest feedback surveys. It will ask you specific questions about the document and include open form fields to share any other feedback you have.
  3. The survey will remain open for at least two weeks, and we’ll give you advance notice before it closes so that everyone who wants to participate can complete the survey. Then we will compile, analyze, react to, and present back what we heard from you.

Finally, you deserve some stability and clarity. We are committed to giving creators both input into, and room to prepare for, any update to the OGL. Also, there’s a ton of stuff that isn’t going to be affected by an OGL update. So today, right now, we’ll lay out all the areas that this conversation won’t touch.

Any changes to the OGL will have no impact on at least these creative efforts:

  • Your video content. Whether you are a commentator, streamer, podcaster, liveplay cast member, or other video creator on platforms like YouTube and Twitch and TikTok, you have always been covered by the Wizards Fan Content Policy. The OGL doesn’t (and won’t) touch any of this.
  • Your accessories for your owned content. No changes to the OGL will affect your ability to sell minis, novels, apparel, dice, and other items related to your creations, characters, and worlds.
  • Non-published works, for instance contracted services. You use the OGL if you want to publish your works that reference fifth edition content through the SRD. That means commissioned work, paid DM services, consulting, and so on aren’t affected by the OGL.
  • VTT content. Any updates to the OGL will still allow any creator to publish content on VTTs and will still allow VTT publishers to use OGL content on their platform.
  • DMs Guild content. The content you release on DMs Guild is published under a Community Content Agreement with Dungeon Masters Guild. This is not changing.
  • Your OGL 1.0a content. Nothing will impact any content you have published under OGL 1.0a. That will always be licensed under OGL 1.0a.
  • Your revenue. There will be no royalty or financial reporting requirements.
  • Your ownership of your content. You will continue to own your content with no license-back requirements.

That’s all from me for now. You will hear again from us on or before Friday as described above, and we look forward to the conversation.

Kyle Brink

Executive Producer, Dungeons & Dragons

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C’est en cours il me semble, des acteurs du jds ont rencontré des députés fin d’année 2022 pour une proposition de loi.

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Et çà va pas s’arranger :

https://lesnouvelles.live/2023/01/27/laction-hasbro-chute-de-9-apres-avoir-annonce-le-licenciement-de-1-000-travailleurs/

" Les quelques points positifs pour l’entreprise provenaient de sa division de jeux numériques et de l’éditeur « Donjons & Dragons » Wizards of the Coast, qui ont enregistré des augmentations trimestrielles de leurs revenus de 20% et 22% respectivement."

« Paramount a également récemment annoncé une série télévisée « D&D » pour son service de streaming, Paramount+ »

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Ça me tue ça !

On ne gagne pas assez de thune alors on vire du monde pour avoir moins de frais.
Et tu penses que tu vas mieux travailler comme ça abruti ?
Et par hasard ce ne sont pas ceux qui ont pris les mauvaises décisions qui te font perdre de la thune qui ont choisit qui il fallait virer ?

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Ben oui mais eux tu peux pas les virer, leur parachute est trop doré. :sweat_smile:

C’est la logique des grand groupes.

J’ai travaillé pour l’un d’eux ou on nous a annoncé en 2008 que chaque entreprise du groupe devait faire un effort et réduire de 10% sa masse salariales alors que notre activité était très rentable et on a ensuite reçu un mail du groupe qui se targuait d’avoir augmenté les dividendes aux actionnaires.

Plus jamais je ne rebosserais pour des grands groupes j’espère.

Oh tu sais, des entreprises qui ont embauché à tour de bras et qui ont des employés qui ne font « pas grand chose », il y en a un paquet à un moment il faut couper et oui, l’entreprise va mieux après et le travail s’effectue pareil.

Et bien voilà, comme quoi ça peut servir de protester :

We are leaving OGL 1.0a in place, as is. Untouched…

  1. We are leaving OGL 1.0a in place, as is. Untouched.
  2. We are also making the entire SRD 5.1 available under a Creative Commons license.
  3. You choose which you prefer to use.

This Creative Commons license makes the content freely available for any use. We don’t control that license and cannot alter or revoke it. It’s open and irrevocable in a way that doesn’t require you to take our word for it. And its openness means there’s no need for a VTT policy. Placing the SRD under a Creative Commons license is a one-way door. There’s no going back.

Et le SRD 5.1 sous licence CC 4.0

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Juste comme ça.
Maintenant, faut voir si cette volte-face étouffe dans l’oeuf les alternatives qui commençaient à émerger, comme l’ORC : si dorénavant on peut continuer comme avant, ça n’a plus franchement d’utilité.

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Étonnant retournement de situation qui montre au passage à ceux qui pensaient qu’il s’agissait d’une tempête dans un verre d’eau ou qu’Hasbro/Wotc étaient dans leur droit moral de révoquer l’OGL 1 que finalement, il y avait bien un problème. Ah, et qu’Hasbro/Wotc sont dans une situation bien moins hégémonique et dominante qu’il n’y paraissait.

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