Anecdote sur Talisman :
Il y a fort longtemps. J’avais regardé à la télévision une émission qui se nommé Plus ou Moins Geek c’était vers 2011-2013. Je m’intéressais surtout à la rubrique Jeu de Société présentée par Stéphane Gallot . C’était une très bonne rubrique pour voir des jeux de société comme l’était les émissions de parties commentées sur Tric Trac. D’ailleurs, je l’ai retrouvé l’épisode en question (https://www.youtube.com/watch?v=z7YIuRe7bUw).
Pour 2013, Talisman c’était déjà un très vieux jeu de société. Extrêmement archaïque. Je suis donc allé à Agen à la boutique <<Ô jeu m’amuse>> (qui a périclitée depuis le temps, si elle avait tenue quelques années de plus je pense qu’elle existerait encore). Si je me souviens bien, c’était 50€ pour le jeu. C’était plutôt cher, en tout cas pour moi ça l’était. Même si il y avait StarCraft qui coutait 80€ si je me souviens bien. Zombicide était même nommé dans les As d’Or. Je ne me souviens pas du prix de ce dernier à sa sortie.
Bref, j’achète le jeu, première fois que je dépense autant d’argents dans un jeu de société. Moi qui avait pour habitude de jouer à des jeux de cartes comme Elixir, Fantasy, Not Alone ou Munchkin. Je jouais au Rescapés de l’Atlantide, à Neuroshima Ex, Galaxy Trucker, Perudo et à aux Colons de Catane. Mais là, c’était une première, un jeu assez pléthorique. Il faut savoir que même à l’époque, Talisman était considéré comme une épave. Le vendeur m’avait même conseillé de prendre Andor à la place.
Mon groupe de joueurs habituel s’est pris de passion pour ce jeu comme ce fut le cas pour Munchkin. Nous avions poncé le jeu à ces limites jusqu’à vouloir toutes les extensions de ce dernier. Nous nous amusions donc quasi exclusivement sur Talisman pendant 3-4 ans (la folie). Nous connaissions par cœur le jeu. Cinq de mes amis de l’époque possédaient le jeu de base, l’un d’eux avait même toutes les extensions. Nous avions pris l’habitude d’organiser une grande partie par an durant la période des fêtes. C’est la dernière grande partie que je vais vous conter ce soir.
Il faut savoir que quand on joue toutes les extensions de Talisman en même temps, une table de salon ne suffit clairement pas. Un exemple, ci-contre :
Nous allions donc faire notre affaire chez un ami fort aisé qui nous préparait une table digne de rois. Il possédait une très belle et colossale table design en bois brut. Talisman possède 10 extensions qui obère d’un bon millier de cartes, pléthore de figurines et de plusieurs plateaux la boîte de base.
Donc, vous allez me dire. Pourquoi de grandes parties ?
Car, elles duraient plusieurs heures, une bonne dizaine d’heures au mieux.
Pourquoi aussi longtemps me diriez vous ?
Nous avions mis en place une règle comme quoi il fallait vaincre les trois boss des trois fin de plateaux d’extensions (Roi Aigle, le Gardien du Donjon et la Reine du Royaume Sylvestre) posséder une carte destinée, un trésor du donjon, un artefact du roi aigle, un objet de la cité. Mais il fallait aussi, une récompense du démoniste et un avis de recherche de la cité réalisé. Pour terminer, il fallait vaincre le roi dragon et bien sûr nous jouions avec le plateau de la tour du Dragon. Tout ça avec la conversion de sept pour la force et l’intellect et éviter une fin de partie trop rapide avec le prophète. Bonne chance pour réaliser ça. Nous jouions à six qui plus est. (N’oubliez pas d’avoir une carte talisman mais bon c’est vraiment le plus simple à ce niveau là)
Moralité. Nous sommes sur la fin, tard dans la nuit. Un joueur très compétiteur, que nous appellerons Marcel, qui m’en veut beaucoup d’avoir tué sa chevaucheuse de dragon avec mon marchand qui a inondé de pièces des assassins alors que je me rendais tranquillement à la cité pour faire des emplettes (le hasard fait bien les choses). Coup de chance pour lui, il se refait avec le sorcier extrêmement rapidement. Il prend la chose très au sérieux et ne parle plus depuis déjà plusieurs heures. Le philosophe qu’une joueuse, que nous appellerons Sarah, a bien amélioré (sachant que le philosophe est une daube) commence à se sortir de la masse. On la désigne déjà vainqueur de ce terrible combat psychologique. Moi, parmi les 6 avec mon marchand, je sais déjà que la partie est terminée pour moi. Je suis à la traîne face aux deux héros mais tout de même devant les trois autres derniers que nous ne ferons pas passer à la postérité (cruel).
Les deux zouaves commencent alors l’ascension de la tour du Dragon. Je suis à leurs trousses. Ils remportent non sans mal les épreuves. Ils sont si puissants, qu’ils savent, qu’ils ont peu de chances de rendre l’âme même face au roi-dragon. Devant l’ultime marche qui les sépare du combat final, je dis à Marcel (car je sais qu’il rage beaucoup et que cela fait rire le peuple), <<Tu m’en voudras pas j’espère>>. J’abats triomphalement une carte sort en face du public ébahi. La carte sort en question téléporte au point de départ notre fameux sorcier qui ne possède aucuns sorts pour le contrer. Il joue, à son tour, une carte sort qui fait trépasser mon personnage et ne prononce plus rien. Aucune réaction de haine qui aurait pu faire réagir la galerie. Ne reste plus que la joueuse qui malgré ses armes contre les dragons réussie l’exploit de mourir à cause de jets de dés scandaleusement mauvais.
Nous sommes tous morts. Happé par l’ultime combat, nous nous retournons vers Marcel pour lui déclarer toutes nos félicitations ou au moins voir si il aurait pu être en mesure de vaincre le boss final. Nous n’avions clairement plus la patience et la force pour recommencer à zéro avec d’autres personnages. Problème, Marcel n’est plus. Ne reste que de lui sa figurine de sorcier sur le plateau et son capharnaüm de cartes et de pions de toutes natures dans le périmètre de sa fiche personnage.
Le sagouin, il avait profité de notre inattention pour fuir. Nous recherchons le pleutre en vain. Après un mouvement de panique, nous avions compris que Marcel était parti sous la pluie battante avec son barda pour rejoindre son domicile à une heure impossible (48 kilomètres).
Je jura fort tard ne plus avoir revu personnellement Marcel.