Hier et avant hier, j’ai joué à Civolution et c’était bien.
Source photo : BGG
Mon avis après deux parties : La première à trois joueurs avec @mutikoa, et une deuxième à deux joueurs.
Concernant l’explication des règles, il faut compter entre 45 minutes et 1 heure. Pour le temps de jeu, je pense qu’il faut prévoir environ 1h30 par joueur pour une première partie. Lors des parties suivantes, ce temps devrait descendre à 1h15, voire 1 heure, mais comme toujours, cela dépend de la propension des joueurs à l’analyse paralysante (AP).
Qualité du matériel et du livret de règles : Je trouve que le livret de règles est bien conçu. Il y a juste une erreur de traduction pour la météo : en cas de canicule ou de froid, il faut appliquer une pénalité si possible. Mis à part cela, j’ai rarement eu besoin de le consulter. En fait, la seule fois où je l’ai repris, c’était pour bien expliquer le fonctionnement de la dernière manche.
Côté matériel, c’est très réussi. C’est beau, bien pensé et il n’y a pas une tonne de jetons. D’ailleurs, je partage l’avis des Ludopathe Pogonophile : l’utilisation générique des marqueurs est excellente. Un peu comme les cubes dans TTA, chaque marqueur prend son rôle selon l’endroit où il se trouve.
Source photo : BGG Un marqueur peut à la fois indiquer un argent ou un bois
Gameplay : Il faut aimer l’opportunisme et accepter de subir le jeu. Tu ne fais pas réellement ce que tu veux, mais plutôt ce que tu peux pour maximiser tes points. Dans le thème, on incarne des étudiants passant un examen de déité. À chaque manche, c’est comme si on répondait à une question de l’examen : « Comment agiriez vous dans cette situation pour atteindre cet objectif ? »
C’est typiquement un jeu où il faut suivre une certaine ligne de conduite. La tentation de vouloir enchaîner trois ou quatre actions pour poser une carte est forte, mais est-ce vraiment utile de s’épuiser quand une manche se termine en 8 à 10 actions ? C’est une course : les autres joueurs ne te laisseront pas le temps de réaliser tes (grosses) ambitions. Il faut donc faire des choix stratégiques et développer progressivement plusieurs leviers permettant de marquer beaucoup de points en fin de partie.
On subit le jeu car il y a une dizaine de mécaniques aléatoires : les cinq pioches de recherches, la pioche événement, les dés d’actions et de destin, les tuiles de succès, revenus et attributs, les tuiles territoires, les sites d’exploration, les types de production et enfin, bien sûr, les multiplicateurs de points. Certes, certaines mécaniques permettent de limiter l’aléatoire des dés d’actions, mais d’une manière générale, si tu n’aimes pas le hasard, alors ce jeu n’est pas fait pour toi !
Source photo BGG : le résultats de tes dés te permettent de réaliser que certaines actions. Il faut dépenser 2 dés pour faire une action.
Ce n’est pas un jeu de civilisation ! Pense plutôt au jeu vidéo Black & White : il faut optimiser l’évolution de sa tribu en fonction des éléments à disposition. C’est d’ailleurs son point fort : contrairement à un jeu abstrait où la maîtrise repose sur la connaissance des ouvertures, ici chaque partie se déroule dans une configuration différente. Il y a tellement d’aléatoire qu’il est pratiquement impossible de rejouer deux fois la même partie. On joue donc en fonction de ce qui semble être le mieux sur l’instant. Attention, les joueurs sujets à l’AP devront apprendre à limiter leur temps de réflexion, car évidemment, celui qui prend trop de temps gagnera statistiquement plus souvent que ceux qui se fient à leur intuition. Personnellement, j’aime ce côté où l’on subit et où tout peut arriver. Certes, certains événements peuvent créer des injustices ou avantager un joueur, mais il faut les voir comme une simple conséquence du hasard, un peu comme si ce joueur avait fait un 6 tandis que les autres avaient eu un 1.
Conclusion : Ceci conclut ma première impression sur Civolution. Un casse-tête à mécanismes aléatoires qui peut se retourner contre toi à tout moment. Ce jeu ne conviendra pas à tout le monde : il est destiné à ceux qui aiment prendre des décisions et s’adapter aux circonstances.



