Liberation - par Platypus Games - livraison en déc. 2025

Au sujet de la ferme de lespicerie je trouve peu d’informations, hormis un commandant republicain espagnol, Coye… mais l’attaque finale de la ferme m’a immédiatement remis en mémoire un film avec Philippe Noiret, Le vieux fusil…

Cest un mode de jeu envisageable, un « seul contre tous », comme dans le film ?

Oh !!! vous êtes très fort. Effectivement, le dernier scénario est la Bretagne. Le 5 juin 1944 à 22 heures 30, Emile Bouétard, breton de naissance, qui appartient au 4th SAS (parachutiste français - ancêtre du 2ème RCP) commandé par le commandant Pierre Louis Bourgoin dit le Manchot, saute en Bretagne dans l’opération Digson et Samwest. Il est abattu par une patrouille allemande, dès son arrivée au sol. C’est le premier soldat tué de l’opération Overlord.
La mission consiste à encadrer, coordonner et armer la résistance bretonne afin de contenir les 85 000 hommes que compte l’armée allemande dans ce département et éviter qu’ils alimentent le front de Normandie qui va se créer dans la nuit du 6 juin 1944.
Puis, lorsque cette mission sera terminée, protéger le flanc sud de l’offensive américaine en renseignant les états-majors des remontées de colonnes allemandes du Sud de la France afin que ces colonnes soient bombardées et, dans la mesure du possible, intercepter ces colonnes où les obliger à infléchir leur progression en direction de Belfort.
250 parachutistes français vont alimenter ce front en Bretagne avec 2 équipes de Jedburghs (d’où le nom de Georges Bergé). Ce sont les hommes du 4th SAS (Pierre louis Bourgoin) et 3th SAS (chateau-Jobert - futur 1er RCP). Un premier réduit est formé à St Marcel (opération Digson). Un deuxième se mettra en place au sud de Guingamp (opération samwest).
Cette fois, l’opération va réussir au delà des espérances des états-majors. La résistance bretonne est déjà à l’œuvre à l’arrivée des SAS qui arrivent avec des jeep larguées par planeurs (armées de mitrailleuses Vickers double). Les allemands vont se concentrer sur le maquis St Marcel et le 18 juin, la dislocation est décidée. 3000 maquisards avec 80 parachutistes, partent dans tout les azimuths afin de percer l’encerclement du réduit. L’opération réussie. Ces petites unités mobiles vont établir des bouchons sur tout le département, obligeant les allemands à rester enfermés dans leur caserne, dans les grandes villes. La bretagne va rester cadenassée durant toute l’opération Overlord. L’apothéose viendra le 7 août 1944. Alors que les américains, par l’opération Cobra, ont réussi à sortir de la bataille des haies et percer en direction d’Avranches, la IIIème armée américaine bascule en bretagne pour libérer Brest. Le 7 août 1944 une contre attaque allemande, menée par la Das Reich, prend Mortain et se dirige vers st Hilaire du Harcouet. Le commandement allemand demande aux unités bretonnes de sortir et de faire la jonction avec la Das Reich et la 12ème SS Hitlerjugend pour couper les américains qui ont pénétré en Bretagne. Jamais les unités allemandes ne pourront sortir du département. La contre attaque est avortée. La Das Reich va essuyée un bombardement qui l’oblige à repartir en direction de Falaise. Finalement, le front breton qui, au départ de Overlord, était secondaire, s’est avéré la clé de voûte de la réussite du débarquement de Normandie.

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Reste à trouver le premier scénario de la deuxième extension, celui avant le réduit Breton. Mais là ça devient assez facile !

Je ne connais pas cet épisode « la ferme de lespicerie ».

Le maquis du Limousin !!! :rofl: :rofl: :crossed_fingers: :crossed_fingers: :crossed_fingers:

Je rajoute quand même que j’apprécie beaucoup vous lire, j’apprend énormément de points d’histoire sur la résistance que je ne connaissais absolument pas ! Merci à tous :grin:

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OUUUUUI ! Bravo @Ajira

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J’y avais pensé aussi hier… trouvé 3/4, petit moment de joie intérieure personnel !

C’est l’endroit exact à Fanlac…

Le voilà le lien entre les deux épisodes de la seconde extension : la Das Reich responsable entre autres d’Oradour…

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Alors le maquis du Limousin va être placé en lumière à cause d’une série d’évènements sanglants qui vont se dérouler du 8 juin 1944 au 24 août 1944 (date des dernières escarmouches). Mais le Limousin va connaître 4 jours terribles avec le passage de la 2e division SS Das Reich. Le 8 juin, cette unité reçoit l’ordre de se rapprocher du front de Normandie en nettoyant, au passage, la région R5 des maquis qui, depuis le 6 juin, multiplient les actions contre l’occupant. Le 8 juin, elle part avec ses deux régiments d’infanterie motorisées (Der Furher et Deutchland) en direction de Brive la Gaillarde pendant que les éléments lourds (artillerie et chars) partent par le train.

Depuis octobre 1943, un certain Roger Lescure, dit Colonel Murat, ne croit pas au concept de maquis silos mis en place dans les maquis de l’Ain, Glières, Vercors et Mont Mouchet. Il considère que les maquis ne sont pas équipés pour se confronter, frontalement, avec l’armée allemande. Il prône une stratégie du « nid de frelons » et le plan Tortue : taper les unités allemandes puis disparaître dans les forêts, puis revenir deux heures plus tard et disparaître de nouveau en se relayant, jour et nuit. Le concept n’est plus de détruire mais de ralentir et d’user le potentiel offensif et matériel.
Cette stratégie est moins spectaculaire mais va être beaucoup plus productive. Le 12 juin, lorsque la Das Reich quitte le Limousin, elle a perdu 40% de son potentiel offensif (matériels usés, fatigue importante du personnels). Par contre, les exactions vont être terribles en 4 jours de présence. Entre Tulle (99 pendaisons et des centaines de déportation) et Oradour sur glane (643 habitants assassinés dont 111 enfants), le bilan du passage de cette unité va être lourd comme héritage.

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Oui, voilà le lien. La Das reich en Limousin se retrouve en bout de course face au réduit breton et va perdre la partie.

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Vous avez maintenant le puzzle que @FGR a mis en place :
Les Glières et le Vercors étaient des concepts qui ont été déclinés pour tous les maquis ayant des massifs montagneux (Ain, Glières, Vercors, Auvergne et Limousin). Le liens entre Glières et Vercors est Roman-Petit qui a structuré les deux maquis en suivant le plan Montagnard de Dalloz et le concept de maquis silo.

Le Limousin lui va décliner cette stratégie et déployer la sienne propre au travers d’une réflexion du colonel Murat (Roger Lescure). L’emploi de cette stratégie va être moins spectaculaire mais au final payante puisque les deux unités d’infanterie de la Das Reich vont perdre plus du tiers de son potentiel offensif lorsqu’elles arrivent sur le front de Normandie et se retrouveront face au cordon hermétique mis en place par les SAS et la résistance bretonne, lors de sa dernière contre attaque à Mortain.

Pour la bretagne, les alliés ont compris les erreurs des Glières et Vercors. Ils vont faire adopter au maquis de l’Ouest le concept de la Tortue (plan Tortue) et basculer, dès la veille du jour J un apport en parachutistes experts des opérations dans les arrières ennemis afin d’épauler la résistance.

Pour la petite histoire, le Limousin va connaître d’autres épisodes sanglants avec le passage de trois colonnes qui vont se frotter à cette stratégie du nid de frelons et vont être décimées : La colonne Jesser (celle qui a détruit le maquis du Mont Mouchet) va se faire étriller au Mont Gargan, à coté de Limoges, la colonne Bremer qui va remonter de la Dordogne et qui s’implantera sur le puy de Dôme par la suite en faisant de temps en temps des incursions mais sans s’installer en Limousin (trop dangereux), enfin la colonne Elster (19500 hommes et femmes d’état-major, Flak, logistique) qui va être tellement étriller qu’elle se rendra (15 000 personnels) aux américains à Le Mans. Les médecins américains constateront une fatigue psychologique particulièrement importante chez l’ensemble de ses combattants. Enfin, beaucoup d’allemands ont été portés disparus sur les colonnes qui ont traversés le Limousin. Il y a quelques mois, à Meymac, sur les renseignements d’un ancien maquisard (donnés sur son lit de mort), des fouilles ont mis à jour un charnier de 40 corps, pouvant être, au vu de quelques éléments retrouvés, des soldats allemands de la colonne Elster. Cet ancien maquisard a reconnu qu’environ 500 allemands auraient pu être enterrés dans le secteur. Les combats ont été moins spectaculaires mais, visiblement beaucoup plus meurtrier pour l’occupant.

Alors le lien maintenant entre le dernier scénario (D-Day réduit Breton) et la libération de Paris, car il y en un, est le fait que le réduit breton soit attaché au D-Day !!! Je vous donne un indice : Saint Lô :wink:

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J’avoue que tu es très fort :+1: Bravo @hypnos1977 et @Ajira a enfin obtenu un point sur le fil :rofl:

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En ce qui concerne le gameplay, les playtests se poursuivent et les règles peuvent évoluer encore, à la marge certes, mais certains petits détails peuvent vraiment rendre encore plus immersif, le jeu. @FGR et les testeurs ont une imagination débordante et d’autres petits ajustements vont arriver permettant certains petits « twists » vraiment bien trouvés !

Concernant les extensions, @FGR travaille encore sur les règles car, comme vous pouvez l’imaginer, si le gameplay opposant et résistant reste sur le système de deckbulding, forcément, ces extensions vont monter en gamme en matière de difficulté (des systèmes de deadline qui déclenche des réactions ou pas, des cartes supplémentaires qui vont venir enrichir les decks, des subtilités d’actions ou de conditions de victoires, des mixages entre divers scénarios déjà utilisés …). Les difficultés vont crescendo pour, au final, dans un mode campagne, finir en apothéose avec la Libération de Paris.

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Je suis conquis et je crains de n’opposer aucune résistance. Bravo et merci pour ces informations passionantes.
J’ai bien hâte de découvrir et le jeu et le livret historique.
Quand a la DA elle est superbe!!!

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ah ben, c’est du François Launay !!! un artiste qui travaille sur le projet, lors de ses repos, week-end et vacance !

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C’est aussi une capitale, puisque la ville détruite à 95% par les bombardements alliés est surnommée la « capitale des ruines ».
Sa prise débloque avec l’opération Cobra la route de la Bretagne, puis celle de Paris. Cependant la propagande alliée va longtemps passer sous silence que la population locale va accueillir les GI avec des « go home »…


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On peut ajouter que c’est la résistance, notamment avec le groupe PTT du maquis de Beaucoudray qui fait sauter les lignes telephoniques normandes (de Colombes à Falaise) et anglo normandes (Jersey) le jour du débarquement, qui prépare la prise de Saint Lô…

Nuit du 5-6 juin : la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg est dynamitée au-dessus de Carentan, ainsi que les lignes Coutances-Cherbourg et Coutances-Saint-Lô. Le câble téléphonique reliant le 84e corps allemand à Saint-Lô et la 91e division à Valognes est coupé, ainsi que le câble Saint-Lô-Jersey et le câble Cherbourg-Brest.

Source : Résistance dans la Manche — Wikimanche

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C’est dailleurs un peu un sujet d’inquiétude pour moi. Avec juste les elements communiqués (on est pas sur un page KS ou le livret de regle), mais j’ai la sensation que les scenarios seront cours et qu’on va passer notre temps a desinstaller et installer les scenarios, puis apprendre les regles specifiques.

Et du coup avoir un rythme de jeu etrange. Mais ca reste la encore un sentiment seulement sur ce que vous avez communiqué ici par ecrit.

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Bravo @hypnos1977. Le lien entre le D-Day et la libération de Paris sera fait au travers d’un article parlant de St Lô, capitale des ruines.
Les américains emploient une stratégie du tapis de bombe lorsqu’ils se trouvent face à des défense en zone urbaine, et cela, depuis le début de la guerre. Ils partent du principe que la vie de leurs GI est plus importante que des tonnes de bombes. Cette stratégie va être mis en application lors de la percée d’Avranches malgré que les troupes américaines soient au contact des troupes allemandes ce qui occasionnera pas mal de morts dans leur propre rang. A St Lô, alors que la Das Reich continu de tenir ce nœud routier, les américains décident de raser la ville afin de rendre impossible pour les défenseurs, l’utilisation de char et d’artillerie. Le combat ne pouvant plus que se faire au niveau fantassin.
Or, cette stratégie est envisageable, éventuellement, dans un pays où la population est hostile. De plus, si les défenseurs sont obligés de combattre à pied, les américains se rendent vite compte que pour eux aussi, les combats risquent d’être couteux car chaque ruine est un point de défense.

Lorsque les américains entrent dans St Lô, les rescapés sont hagards et certains vont harangués les GI en leur disant : « même les allemands n’ont pas fait cela ! ». Eisenhower se rendra à St Lô et sera consterné par le désastre et les réactions d’une population qu’ils sont venus libérer et qui était toute acquise à sa cause. Il décide de stopper cette stratégie du tapis de bombe en zone urbaine.
C’est pour cette raison qu’il refusera d’entrer dans Paris. Ne voulant plus utiliser cette stratégie, il ne voit pas comment prendre la capitale sans une effusion de sang importante de ses troupes. Il pliera lorsque De Gaulle, appuyé des renseignements émanant du commandant Gallois qui assure que Paris s’est soulevé et que le fruit « est mûr », lui assure qu’il en prend l’entière responsabilité et ne demande que l’utilisation de la 2ème DB de Leclerc. Ainsi, si il y a effusion de sang, ce sera du sang français et si il y a destruction, ce sera de la responsabilité des français.

Le traumatisme a été tellement ressentit par les américains, que l’hôpital de St Lô sera entièrement rebâtit par des fonds américains en 1952.

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Alors, effectivement, lorsque moi même, je lis, on a ce sentiment mais lorsque l’on y joue, la bascule d’un scénario à l’autre se fait assez facilement.
Finalement, le gameplay général ne change pas. C’est l’apport de carte spécifique à un scénario et les conditions de victoires qui changent. Sur mon prototype, je me suis fait une aide de jeu pour l’opposant et une aide de jeu pour le résistant. Rien qu’avec cela, d’un scénario à l’autre, je me penche sur la page qui concerne les règles spécifiques au scénario, je récupère le matériel, le met en place et c’est parti.

De plus, les playtests permettent de faire remonter, par exemple, une simplification des règles en mode campagne : Pour ma part j’ai joué avec pour chaque scénario, un certain nombre de carte des scénarios précédents que l’on devait injecter dans le deck résistant du scénario joué. Les tests font apparaître qu’il est plus simple et historiquement plus cohérent, de tout simplement garder les cartes des résistants que l’on a conserver des scénarios précédents. La pioche résistant est, tout simplement, le réseau qui se constitue et grossit. Cela finalement apporte plus de simplicité dans la mise en place (plus besoin de se poser la question du nombre de carte du scénario 1, 2 … à injecter dans le scénario 4) mais cela va permettre en plus d’obliger l’opposant à chercher à « taper » les joueurs résistants afin de tarir le recrutement et, pour le résistant, cela peut aussi devenir une source importante mais un deck qui va tourner moins rapidement (cela a été la difficulté de vastes réseaux comme Prosper ou confrérie Notre Dame) où l’importance d’experts était source de puissance mais aussi de difficulté à gérer le contrôle d’infiltration, de répartition des missions, de jalousie entre ceux qui ont l’oreille du chef et d’autres qui se sentent un peu mis de coté. Donc pour la règle, ce sera plus simple, mais cela va certainement corser, un peu, le jeu.

Si, par exemple, chaque groupe de joueurs (opposant et résistant) possède une aide jeu général et que pour chaque scénario, on mette une aide de jeu sur un petit format d’une page pour les règles spécifiques à chaque scénario, à mon avis, la mis en place sera très rapide et le lancement du jeu sera rendu hyper fluide.

Après, faut pas se mentir, on est pas dans du Lacerda :rofl: Les règles générales sont simples à comprendre et servent pour tous les scénarios et les règles spécifiques à chaque scénario concernent les conditions de victoires et l’introduction et l’utilisation, bien souvent, d’un petit paquet de cartes, et essentiellement coté opposant. Donc, rien d’insurmontable. Mais, bonne question et quelques aides de jeu ne seront certainement pas inutiles. @FGR y pense et je le lui rappellerais.

Les aides de jeu, c’est important. Je vois le jeu Falling Sky qui est loué dans sa version COIN pour justement des aides de jeu super claires et la version française d’Asyncron apparait un peu perfectible de ce coté là, et bien tout de suite, on sent la communauté déçue. Donc, à penser aux aides de jeu, @FGR ! :+1:

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Ce thread … vous m’épatez … :love_you_gesture:

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