« La politique, c’est comme l’andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop ». Edouard Herriot
La bienveillance du post précédent me contraint à faire découvrir le film « No Other Land » élu meilleur documentaire à la Berlinale et nominé aux Oscars 2025 dans la catégorie Meilleur film documentaire.
Depuis plus de 5 ans, Basel Adra, un activiste palestinien en Cisjordanie, filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches. Une amitié inattendue voit le jour.
Podcast de France Culture
Dans les montagnes du sud de la Cisjordanie, près de la frontière militarisée séparant la Palestine d’Israël, s’étend Masafer Yatta, un ensemble de villages menacés de disparition.
Avec
- Basel Adra activiste et journaliste palestinien, réalisateur
Depuis vingt ans, l’armée israélienne et les colons cherchent à expulser les habitants pour s’approprier ces terres. Depuis vingt ans, les Palestiniens résistent aux tentatives d’expulsion et, tel Sisyphe, reconstruisent sans relâche ce qui est sans cesse détruit. Cette résistance, marquée par les arrestations arbitraires et la violence des militaires et des colons, est ici mise en lumière par quatre réalisateurs, palestiniens et israéliens. Nous recevons l’un d’entre eux, Basel Adra, avocat, activiste et réalisateur palestinien.
Témoigner de la vie des Palestiniens sous l’occupation israélienne en Cisjordanie
Dans son film, Basel Adra témoigne aux yeux de tous de la vie des Palestiniens de Cisjordanie, dans un territoire placé sous occupation israélienne. Il met en avant les réalités brutales que subissent les Palestiniens. Il affirme que « la caméra, c’est le seul outil qu’un Palestinien peut avoir face à l’occupation et face à cette brutalité. Nous voulons être les narrateurs de notre propre existence et montrer au monde la brutalité que l’on subit. Les gens doivent pouvoir voir ce à quoi on fait face ».
La brutalité de l’occupation : un appel à la conscience internationale
Basel Adra poursuit : « moi, je suis né dans cette réalité, où il y a des soldats israéliens qui tentent de nous déraciner de notre terre et de notre maison. Je ne pense pas qu’on l’entende suffisamment. C’est la politique de l’État d’Israël de voler nos terres et de nous empêcher de les filmer. Mais nous prenons ces vidéos, nous établissons des preuves pour que la communauté internationale voie qu’ils violent le droit international. Et les gens en France devraient voir avec qui leur gouvernement entretient des relations normales… ».
Partir ou rester : le dilemme des Palestiniens face aux destructions
Basel Adra explore ensuite le cycle destructeur auquel font face les familles palestiniennes, souvent contraintes de reconstruire leur maison après la destruction. Cependant, « cette lutte devient insoutenable : certaines abandonnent et décident de partir à cause des menaces des colons. Le combat le plus dur est de rester au pays, de ne pas partir. J’ai dit très clairement que leur occupation est illégale, qu’elle ne devrait pas exister sur terre. Maintenant, c’est un vrai problème pour l’Occident qui soutient Israël pour coloniser ces terres. Ce soutien n’est pas sans conséquences sur la brutalité que nous subissons ».