Si tu savais. J’ai même été payé avec l’argent du contribuable pour en regarder. (ce qui faisait dire à mon patron de l’époque quand il venait nous saluer le matin : « vous, -mon groupe- vous faîtes le plus beau métier du monde ! »
Bon, dans les faits, c’est extrêmement répétitif et lassant…
Vu en son temps, mais j’en attendais sans doute un peu trop (surtout qu’il était comparé à ce qui est pour moi l’un des tout meilleur film de guerre : La Chute du Faucon Noir).
L’histoire est inspirée de faits réels ; quatre membres des forces spéciales US sont infiltrés dans les montagnes afghanes pour y éliminer une HVT. Après une insertion réussie, l’opération, qui porte le nom de code Red Wings, tourne à la cata lorsque le commando est repéré par des bergers locaux.
On assiste donc à une chasse à l’homme dans de superbes décors naturels, bien que j’ai trouvé les versants abruptes traversés lors de la poursuite étonnamment boisés (cela m’a plus fait penser aux Rocheuses qu’à l’Afghanistan mais je me trompe peut être). Malheureusement, je trouve que le film échoue à vouloir surjouer le mélodrame (à l’exception d’une scène, particulièrement tendue, lorsque les soldats croisent les bergers afghans); les talibans sont présentés dès le début comme des bouchers (avait on besoin de ce rappel ?) et leurs morts, filmées façon « lunette de visée » comme dans le premier Call of Duty venu, laissent cette curieuse sensation d’être à une foire, sur un stand de tir aux pigeons (alors qu’historiquement, ils avaient plutôt bien mené leur assaut tactiquement parlant). A l’inverse, le sort des « gentils » est forcément poignant car montré avec moult ralentis (bon, on échappe aux violons, c’est déjà ça). A trop vouloir susciter l’émotion, le film perd clairement de sa force (et est bien loin de la dramaturgie inhérente à Black Hawk Down qui filme la guerre à vitesse réelle et sans concession).
C’est d’autant plus dommage qu’il n’y avait vraiment pas besoin de ces effets mélodramatiques; en effet, le film n’en est jamais plus prenant que quand il filme sans trémolo la traque de nos « héros ». Les balles qui sifflent, la roche qui explose sous l’effet des RPG, et surtout les chutes à n’en plus finir font vraiment « mal » ! Physiquement s’entend ! Voir les corps rouler et se briser de rocher en rocher fait souvent serrer les dents et jamais la sensation d’hommes brisés (aussi bien dans les chairs que dans les âmes) n’a été aussi prégnantes. Preuve que Berg peut faire ressentir la douleur et la peur sans passer par des effets de manche.
Le twist final (les 20 dernières minutes) est sympathique et historiquement exact (bien qu’un brin romancé; il faut bien faire une grosse baston quand même !) et l’émotion est au final jamais aussi forte que lorsque l’on découvre le véritable visage des protagonistes de cette histoire durant le générique. Comme quoi, un peu plus de simplicité aurait mieux servi le propos.
En bref, un bon film mais qui manque d’un peu de modestie et qui aurait gagné à faire moins de « cinéma ». On est quand même loin pour moi de La Chute du Faucon Noir qui reste mon film culte.