Un Film, un avis

Récemment tu as le film d’horreur français Mads qui a été tourné en un seul véritable plan séquence de 90 minutes. Je ne l’ai pas vu mais le film est très bon paraît il.

Quant à David Moreau, le réalisateur, il enchaîne avec le mot-sésame « Action » qui va déclencher durant une heure et demie une quantité d’actions millimétrées menées par une armada des techniciens les plus pointus dans leur domaine sur la place de Paris.

En effet, au cours des semaines qui suivent cette soirée mémorable le projet a pris de l’ampleur jusqu’à devenir un long métrage à peu près normalement financé et produit si ce n’est la durée très courte du projet - 6 jours de répétitions et 4 jours de tournage - qui fait revenir les meilleurs techniciens de leurs vacances, alléchés par ce film hors normes dont ils pressentent déjà qu’il pourrait bien être « le film de leur vie ».

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Bah je l’ai vue ta réponse mais je ne sais pas quoi y répondre car je ne vois pas en quoi ça invaliderait mon propos :sweat_smile: Existe-t-il oui ou non un nombre significatif de longs métrages (sous entendu, des films destinés à une diffusion au ciné, mais j’aurais dû le préciser) tournés en plan séquence réel ? Et s’il en existe, ont-ils un intérêt au-delà de l’aspect purement performatif ?

Je ne voulais pas affirmer que ça n’existait pas (si c’est le cas, je me suis mal exprimé), mais qu’à ma connaissance, quand bien même la techno rend le procédé plus « facile » (encore que je vois pas trop pourquoi :thinking:), je ne vois pas trop pourquoi des studios s’emmerderaient à faire ça, en particulier sur un film de guerre grand public.

Intéressant merci je vais regarder ça :slight_smile:

Le défi technique, c’est du passé (comme l’a dit @shakaysloupe). Au final l’effet est le meme pour le spectateur entre un « reel » et une bonne gestion de cuts invisibles.
L’important est : est-ce que ca apporte au sujet.
Il existe une série télé francaise et pleine de joie de vivre : « l’effondrement ». Chaque episode (peu nombreux) est un plan séquence de 15 min (reel ou pas, on s’en fout), mais cet effet augmente considérablement la tension et sert le propos (on reste parfois en apnée pendant plusieurs minutes).
La serie est excellente (mais pas tres fun) et le resultat fonctionne à merveille. je vous la recommande.

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Un autre film réellement tourné en un vrai plan séquence : Victoria, sur une soirée en ville qui se gâte un peu..
10 jours de répétition et trois tentatives auront été nécessaires pour arriver au résultat attendu par le réalisateur

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228714.html

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Vu hier soir Le Successeur de Xavier Legrand. Son deuxième film après Jusqu’à la garde (que je n’ai pas vu mais je vais bientôt corriger ça).

J’ai adoré. Après je trouve que c’est le genre de film dont il faut se contenter du pitch de base et se lancer sans en savoir davantage, donc je ne vais rien en dire de plus que c’est un film qui m’a pris aux tripes, vraiment très tendu, et avec une mise en scène pleine de chouettes idées. Et j’ai trouvé l’acteur principal, le Marc-André Grondin, vraiment très bon.

Et donc le pitch :

Heureux et accompli, Ellias devient le nouveau directeur artistique d’une célèbre maison de haute couture française. Quand il apprend que son père, qu’il ne voit plus depuis de très nombreuses années, vient de mourir d’une crise cardiaque, Ellias décide de se rendre au Québec pour régler la succession.

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Je ne connais pas tout le contexte (je n’ai pas vu le film), mais la guerre « réelle » comme tu dis fait parfois faire des choses absurdes… et pourtant bien réelles.

Cette scène me fait penser à l’exploit de Ronald Speirs, de la 101ème Airborne, lors de la bataille de Foy (Ardennes) en janvier 1945. Alors que la Ike Company du 3ème bataillon se retrouve de l’autre côté de la ville sans liaison radio et sans renseignements sur la situation, Speirs va traverser les lignes allemandes pour transmettre les ordres à la Ike. Mieux encore, il retraversera les lignes, toujours en courant, pour reprendre la tête de sa section. D’après les témoins de la scène, les allemands furent tellement surpris de voir un américain courir vers eux qu’ils en oublièrent de tirer.

Ce fait historique est relaté dans la série Band of Brothers :

Si j’avais un reproche à faire sur la scène de 1917, c’est plutôt la propreté de l’ensemble ; la tranchée n’est pas très profonde, avec des jolis graviers blancs. Les uniformes sont impeccables. L’herbe est bien verte. Cela me semble très éloignées des conditions sur le front à cette époque.

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Mais l’aller-retour de Speirs est une nécessité : le contact avec le reste de la compagnie est coupé, ils vont se replier s’ils ne reçoivent pas d’ordre, et il n’a ni le temps de faire le tour, ni un autre chemin à emprunter.

Dans 1917 concrètement le type sort de la tranchée pour aller plus vite à l’autre bout de la tranchée. La seule raison à peu près valable c’est qu’il pensait y arriver avant le déclenchement de l’assaut dix secondes plus tard. Mettons ça sur le compte de la panique, la fureur de l’instant, etc. Mais il aurait pu attendre dix secondes et passer dans la tranchée au lieu de s’exposer bêtement. Seulement ça aurait été moins spectaculaire…

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Comme je l’ai dit, je n’ai pas vu le film. C’est juste que la scène m’a rappelé ce fait d’arme. :wink:

C’est vrai, mais c’est ce que j’ai dit, à 99% ça n’a aucun sens ce genre de choses en temps de guerre. A 99%.
Le premier problème est donc de justifier le coup de folie et/ou l’utilité du coup de folie (par exemple, la fin de la horde sauvage qui me vient en tête, ils ont une impulsion qui fait sens et que peu de gens ont sans doute songé à contester, en tout cas pas moi). Le second problème est que cela intervient après 1h30 de film ou plus où tu as déjà un amoncellement de scènes du genre, écrites avec des gros doigts pour épater la galerie tout en paraissant crédible mais qui en fait sont dans le même ordre d’antiprobabilité et d’antilogique.
On nous raconte un conte pour enfants en temps de guerre, en nous faisant croire que ceci n’est pas un exploit illogique qui aurait dû se terminer en mort rapide (dans band of brothers, l’écriture et le contexte de la série et puis la présentation de ce truc improbable, c’est tout à fait cohérent et crédible, bien introduit, personne ne peut là non plus refuser de suivre). Chaque événement improbable de 1917 en lui-même pourrait passer, mais si on recompose l’ensemble, on voit juste que c’est un film avec des défauts d’écriture et sur certains points mal mis en scène.

[Edit : Et transludis a expliqué le truc plus rapidement et mieux que moi lol :wink: ]

D’ailleurs tu as raison, c’est un film ‹ ‹ propre › ›. même quand il y a des viscères, il est propre.

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J’avoue que je ne l’ai pas vu. Je te (vous) fais confiance sur vos retours. :wink:

Vu F1, film réalisé par Joseph Kosinski et produit par Jerry Bruckheimer, soit le duo auquel on doit le blockbuster Top Gun 2 (et ce n’est pas sans influence !).

Avant de vous livrer mon retour (de circuit), un petit préambule qui me paraît utile.

Tout d’abord, dans les années 90, j’ai longtemps été assez fan de ce sport. C’était l’époque des Senna, Prost, Mansell… des débuts de Schumi aussi. C’était le dimanche sur TF1 et c’était plutôt chouette avant qu’ils n’introduisent cette p… de règle autorisant les ravitaillements qui a rendu la compétition très chiante par la suite. C’était aussi l’époque de l’excellent Formule Dé (chez Ludodélire), dont je possédais tous les circuits, et avec lequel on refaisait le championnat avec les potes chaque week-end de GP. Par la suite, j’ai complètement décroché… même si j’ai regardé plus récemment une ou deux saisons de F1 : Pilotes de leur destin sur Netflix, série documentaire qui permet de suivre une année de compétition depuis les coulisses, avec ses drames, ses enjeux financiers et sportifs, qui se jouent dans le paddock plutôt que sur la piste (et c’est vrai que pour les séries sportives, ils savent faire Netflix !).

Ce qui m’amène à mon deuxième point ; j’adore les « drames sportifs », que ce soit sous forme de docufictions (The Last Dance, Last Chance U, QB #1, etc.), de films (la saga Rocky, Invictus -même si l’on est plutôt sur une fresque politique-, Million Dollar Baby ou, le must pour moi qui suis fan de football américain, Any Given Sunday), ou même encore de shonens consacrés au sport (difficile de ne pas citer Olive & Tom -Captain Tsubasa pour les puristes- qui a marqué mon enfance, ou plus près de nous Eyeshield 21).

Bref, vous l’aurez compris ; j’aime le sport (même automobile) et j’aime quand il est mis en valeur par le récit ! Donc j’avais toutes les prédispositions pour aimer ce F1. Et sans surprise, j’ai bien aimé… même si le film n’est pas sans défaut.

Tout d’abord, quelques mots sur le scénario… qui est un classique en la matière. Une vieille gloire casse-cou et loup solitaire doit faire équipe avec un jeune plein de talents mais qui a encore tout à prouver pour réussir une mission impossible ; détruire un site de missiles inaccessible… oups… non !? … sauver une écurie de formule 1 au bord de la faillite ! Bien évidemment, le « jeune » pense que le « vieux » est un gros has been prétentieux et le « vieux » tente d’inculquer un peu de sagesse au jeune pour qu’il devienne un « grand ». Je me doute que vous avez déjà la fin !

Le briscard qui donne la leçon au rookie mais qui apprendra aussi de lui, on connait la chanson. On pense à Clint Eastwood et Hilary Swank (Million Dollar Baby) ou à Al Pacino et Jamie Fox (Any Given Sunday)… ou même à Flash McQueen et Doc Hudson (Cars) pour rester dans l’univers du sport auto. La recette est archi connue mais elle fonctionne…

… et elle fonctionne ici aussi notamment grâce au casting que j’ai trouvé plutôt bon. Brad Pitt joue bien (ce n’est pas vraiment une surprise) mais Damson Idris lui donne très bien la réplique. Javier Bardem est excellent, et dans cet univers très masculin, j’ai trouvé que Kerry Condon incarnait une directrice technique tout à fait crédible. Les acteurs sont bons… avec le peu qu’on leur donne (j’y reviendrai dans les défauts).

Bien évidemment, le visuel est juste fabuleux ! Tourné durant la saison de formule 1 2023 (et 2024) avec le concours de la FIA et la supervision de Lewis Hamilton (septuple champion du monde), le film est une publicité géante pour la discipline. Les véritables circuits, les véritables pilotes (que l’on aperçoit régulièrement même s’ils n’interviennent pas directement à l’écran), les véritables voitures, quelques personnages emblématiques du circuit (Toto Wolf, Günther Steiner…), donnent à l’ensemble une incroyable immersion (et les fans apprécieront).

Et si Kosinski avait démontré son talent à mettre en valeur la vitesse et l’agilité d’un F-18, il renouvelle ici l’exploit avec les monoplaces lancées à plus de 300 km/h sur la piste. Les scènes de course sont juste hallucinantes ; on a réellement la sensation d’être dans le baquet, derrière le volant ! « On » tremble lorsque « l’on » se fait serrer contre un muret par un concurrent, « on » se tasse dans son siège quand « on » mord sur un vibreur… et « on » serre les dents quand survient l’inévitable touchette et que « l’on » part à la faute.

Non, vraiment, c’est « organique », viscéral, et si vous aimez la discipline, il faut aller le voir juste pour cela ! Bien sûr, le but étant de faire dans l’épique et de sublimer ce sport, certaines scènes sont improbables (notamment le duel final où trois monoplaces roulent quasi côte-à-côte, ce qui n’arrive quasiment jamais !) mais c’est tellement spectaculaire que l’on pardonne aisément. En fait, j’aurai tendance à dire que la publicité est tellement belle que l’on risque d’être déçu devant un vrai grand prix après ça. :sweat_smile:

J’ajouterai que le film n’oublie pas que la F1 est aussi un véritable sport d’équipe (les cuts sur les arrêts au stand soulignent l’importance de ce moment tout en donnant une impression de vitesse sublime) et d’ingénierie (les scènes en soufflerie). Tout le monde est magnifié, du plus modeste mécano au grand patron d’écurie.

Dernier point (positif), la musique de Hans Zimmer. Après Dune, cela fait deux BO où il me « surprend ». Pas de cuivre martial et pompeux, mais un thème principal au synthé qui change de son style habituel, qui colle assez bien à l’action, et qui n’est pas sans rappeler le cinéma d’action des années 80. Sans être inoubliable, il sonne juste.

Maintenant, côté défauts, car il y en a quand même quelques uns…

Je ne reviens pas sur le scénario vraiment très (trop) classique. L’intrigue secondaire (le méchant membre du comité qui veut l’échec de l’écurie pour la racheter à pas cher et dégager le patron actuel) n’apporte pas grand chose d’utile, voir étire inutilement l’action.

Je ne reviens pas non plus sur les scénarios de course, toujours palpitants avec de multiples rebondissements. Si tous les grands prix étaient aussi excitants, je suivrai sans doute toujours assidument la formule 1 ! :grin:

Non, pour moi, le plus gros défaut c’est au final la faiblesse d’écriture des personnages. Les acteurs sont bons, je le redis, mais les personnages sont trop « survolés » pour laisser la place à la course. Ils ont peu d’évolutions et (trop) peu de faiblesses. J’ai parfois eu l’impression d’être face à des personnages de dessin animé, avec des caractères très exagérés afin que l’on puisse bien les identifier. Typiquement la mécano maladroite (qui deviendra l’élément moteur sur les pit stop) dont on aurait envie d’apprécier la progression mais dont le parcours est expédié en quelques plans.

A trop vouloir mettre en avant les belles carrosseries, on en oublie la complexe mécanique humaine derrière ! Les personnages sont cools mais il est difficile de véritablement s’y attacher !

Malgré tout, F1 reste un divertissement très efficace. J’ai passé un très bon moment. Mon fils aussi. Et même si la recette est facile, le goût est plaisant. :slightly_smiling_face:

Dernier petit mot : j’ai lu / entendu pas mal de critiques qui expliquaient qu’il n’y avait pas besoin d’être connaisseur de F1 pour apprécier. C’est vrai, on peut apprécier le spectacle sans jamais avoir vu de grand prix ! En revanche, il y a quelques subtilités, notamment en matière de stratégie de course et d’exploitation du règlement, qui peuvent parfois gêner à la compréhension de l’action sur la piste. Un peu comme certaines actions d’Any Given Sunday peuvent paraître incompréhensibles si l’on ne connait pas un minimum les règles du foot US. Soyez prévenus ! :wink:

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Si si :grin:

Mais ça reste extrêmement rare aujourd’hui

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Et les documentaires tout court ?

Je ne regarde quasiment jamais de sport, mais je ne me lasse pas de revoir régulièrement les 2 docus suivants par exemple :

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Le Stratège était aussi un bon film avec le déjà très bon Brad Pitt !

Et Rasta Rocket ?

Dodgeball alors ? :grin:

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Pour revenir sur 1917, pour moi à l’époque ça avait été un grand non. Un événement historique tragique, grave et dramatique comme celui-là n’a pas à être utilisé pour faire étalage de sa virtuosité technique (c’est l’impression que ça m’avait donné). C’est indécent et déplacé.

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Aussi. :grinning_face:

En fait, je crois que je préfère les docus ou les fictions basés sur des faits sportifs (réels ou fictionnels) plutôt que de regarder un évènement en direct.

Ah ah, Dodgeball. J’ai adoré ! :grin:

Mais oui, j’en ai oublié plein des films qui traitent du sport et que j’ai bien aimé. :wink:

Pour moi, c’est un mauvais film : c’est trop, trop, trop mal écrit.
Ça n’est qu’une longue pub pour la F1, un gros clip en mode placement de produits qui n’a aucune âme. Il ne suffit pas d’une caméra embarquée punchy et de voir les vrais pilotes pour faire un film.
C’est un produit.

Après, j’ai détesté Top Gun 2, donc je ne suis pas surpris. Brad Pitt est excellent, comme d’habitude.

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je n’ai pas encore vu le film, mais je pense qu’effectivement, le seul intérêt, c’est le spectacle visuel et le découpage des scènes de F1. J’ai quand même envie d’aller le voir mais je n’attends rien d’autre que du spectacle ;).
C’est dommage qu’hollywood oublie trop souvent de mettre des bons scénarios dans le même film que le grand spectacle :wink:

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C’est exactement comme cela qu’il faut le prendre. C’est un « cool movie », un blockbuster bien calibré, un film d’action à l’ancienne. Il n’est pas sans rappeler certains classiques des années 80, mais avec la technique d’aujourd’hui.

Perso, je suis client. :wink:

Sur l’aspect publicitaire, oui, le film met en valeur la F1 comme Jour de Tonnerre le faisait pour la Nascar, Any Given Sunday pour le foot US, ou bien encore Top Gun pour l’aéronavale. Je ne vois pas trop le soucis.

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Je suis allé voir 28 ans plus tard ce soir.
Je vous ferais un résumé 28 jours plus tard.

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