Alors, il y a eu un débat, au plus haut sommet de notre hiérarchie, initié par le préfet, donc suggéré par les politiques, rapportait au niveau de la DG, sur la maniére et les moyens qu’il faudrait mettre en place afin de pouvoir contrôler les personnes qui devraient être confinées, car atteinte du Covid.
La hiérarchie, a fait rapidement remonter que s’était totalement impossible, à moins de réaliser, comme pour les alcoolémies ou les contrôles stup, des contrôles Covid mais là, on allait s’exposer à de gros soucis.
Donc, jusque là, il n’y a pas de probléme : le politique pense à un truc, il demande aux forces de l’ordre si c’est faisable. Avec beaucoup de tacts et d’intelligence, nos généraux ont démontré que, non seulement ce n’était pas faisable mais ce n’était même pas envisageable.
Quelques semaines plus tard, l’application Covid faisait son apparition. Alors, on ne demandait pas aux gens de dénoncer, du moins pas tout de suite, mais, grâce à l’application, tu apprenais que tu avais une personne, pas loin de toi, atteinte du Covid qui devrait, normalement, être confiné .
Les députés se sont ensuite posés la question si on ne devait pas permettre l’identification, par l’appareil de la personne identifiée, afin de pouvoir l’isoler. Avoue que là, le contrôle devient pas mal.
C’est ce qui se passait au Japon et en Corée du Sud.
Pour ce qui concerne le contrôle de population. Ce n’est pas parce que en ville, la délinquance apparaît plus prégnante qu’en campagne, que cela veut dire que c’est plus compliqué de controler une population urbaine que rurale.
En zone urbaine, des masses de population sont cantonnés dans des zones bien identifiées (quartiers, arrondissements, résidences), sur une surface assez contrainte.
En zone rurale, tu peux avoir 15 000 habitants sur 100 000 hectares. Il est évident que tu vas avoir des trous dans la raquette. Alors, il y a 35 ans de cela, la population rurale étant ce qu’elle était, c’est à dire, peu délinquante, ça ne posait aucun soucis.
Aujourd’hui, c’est plus pareil. Or, sur 100 000 hectares, tu avais 25 gendarmes, mais ça faisait le job. Aujourd’hui il en faudrait le double, mais financiérement, c’est impossible.
D’où l’idée qu’il faut faire accepter à la population de se regrouper en ville. Pour la contrôler, se sera plus efficient au regard des effectifs à mettre en place et au prorata de cette population.
Les gens du voyage sont à tel endroit, les dealers « travaillent » essentiellement à tel endroit, ici c’est plutôt résidentiel donc pas trop de soucis, ici c’est plutôt ouvrier …
En campagne, c’est totalement éparpillé, dilué dans l’espace.
C’est une discussion que j’avais eu avec ma commandante de Groupement qui m’avait expliqué ce glissement qui est recherché par les politiques et approuvé par les plus hautes instances.
Cela permettra de regrouper les moyens sur de plus petits périmétres.
Alors, attention, on peut être en désaccord, pas de soucis, mais c’est une vision qui travaille nos élites.
D’ailleurs, les effectifs fondent en zone rurale, au fur et à mesure que les services publics disparaissent. Cela entraine immanquablement une moindre attirance vers ces zones, et les zones périurbaines augmentent en population. Du coup, il y a moins besoin de force de l’ordre dans ces zones rurales. La spirale est amorcée et, effectivement, à longue échéance, à effectif globale identique, c’est la seule solution. Faire migrer les populations vers le péri-urbain ou l’urbain, fermer les brigades rurales et transvaser les effectifs vers ces zones à forte densité en mutualisant les moyens, sur des distances moindres, donc moins coûteux et une capacité de densification des contrôles. CQFD
Et on retombe sur le topic de @Charlotte car, l’écologie y trouve son compte. Moins de dépenses en carburant (depuis 2002 et la création des communautés de brigades le budget carburant a littéralement explosé) car moins de distance à couvrir, possibilité de mutualiser les patrouilles, les véhicules, les services …