Ce week-end j’ai joué à un jeu crowfundé…
Colossus de @alone-editions (on en parle)
J’ai fait quatre parties ce week-end suite à la réception du jeu vendredi dernier. Ma compagne en a fait une également.
Sans surprise, c’est encore un excellent jeu de monsieur Ÿøssef Fårhi dans la lignée de The Spirit of Eden : un puzzle-game solo rapide et efficace. Il devrait rester longtemps à portée de main !
Pourquoi joue-t-on ?
L'Histoire
Bien qu’il s’agisse principalement d’un puzzle-game, nous avons droit à une histoire qui s’inscrit à la suite de The Spirit of Eden.
Dans The Spirit of Eden, le roi Asmoth cherche à détruire l’Eden en y envoyant ses Goomz. Heureusement, les Esprits de la Nature contrecarrent ses plans en capturant et détruisant les Goomz.
Dans Colossus, suite à cette défaite, le roi Asmoth décide d’envoyer un Titan à l’assaut de l’Eden : Og. Les Esprits de la Nature étant impuissants, Noa (l’esprit protecteur de l’Eden) décide d’envoyer Néthopha (un guerrier humain) à l’assaut du colosse.
Nous incarnons Néthopha qui va devoir gravir le colosse pour lui porter le Coup Final.
Pour ceux qui connaissent, il semble que le thème soit inspiré du jeu vidéo Shadow of the Colossus. Ne connaissant pas le jeu vidéo, je ne peux pas commenter la ressemblance entre les jeux.
Y-a quoi dans la boîte ?
Dans la tradition des jeux Alone Editions, on trouve tout le jeu (50 cartes) dans une petite boîte du format de The Spirit of Eden. Les cartes m’ont l’air de bonne qualité. Une fois les cartes sleevées, le couvercle de la boîte dépasse de quelques millimètres. Rien de grave, c’est le prix à payer pour le format mini et la maniaquerie. À noter (parce que ce n’est pas le cas de tous les jeux Alone Editions), la règle du jeu (très claire) est comprise dans le jeu.
Les illustrations sont magnifiques ! Félicitations à Adrien Rives pour ce travail. La boîte est de toute beauté ainsi que la carte Néthopha et le dos des cartes Colosse et Coup Final. J’aurais aimé en avoir encore plus mais il faut aussi laisser de la place aux icônes qui sont très claires. Un vrai coup de cœur pour les illustrations qui renforcent l’immersion dans le jeu.
Comment joue-t-on ?
Les Règles
Je ne vais pas m’appesantir sur les règles qui sont assez courtes et disponibles sur le site d’Alone Editions. En voici cependant un résumé pour mieux comprendre le compte-rendu qui va suivre.
Tout d’abord, il s’agit d’un jeu uniquement solo. Il faut réussir à défausser une par une 11 cartes Colosses (thématiquement cela correspond à escalader le colosse) pour réussir le défi proposé par une carte Coup Final.
Pour cela, à chaque tour, on va superposer quatre cartes Actions. Chaque carte Action présente 4 médaillons (icônes). Les cartes sont superposées de façon à cacher 2 médaillons déjà présents. Une fois toutes les cartes posées, il faut comparer les médaillons visibles avec les objectifs de la carte Colosse en cours.
En fonction des médaillons visibles, il est possible d’affaiblir le colosse pour simplifier le Coup Final (médaillons Attaque), de récupérer une carte Action Avancée (médaillons Bonus) ou de défausser la carte Colosse actuelle et donc de se rapprocher du Coup Final (médaillon Ascension). Le quatrième médaillon (Agrippement) est indispensable afin de ne pas tomber du colosse.
Il faut noter que chaque Carte Colosse offre aussi la possibilité de détruire une carte Action. Couplée avec le pouvoir des médaillons Bonus, cela permet d’épurer et d’enrichir le deck de cartes Actions.
Pour le Coup Final, on garde le même principe de superposition si ce n’est qu’on utilisera plus de cartes Actions et que seuls les médaillons Attaque et Agrippement seront utilisés.
Ça donne quoi ?
En tout, ma compagne et moi avons fait 5 parties ce week-end (merci la météo !).
Mes deux premières parties ont été assez désastreuses… Néthopha s’écrasant à terre très rapidement. Les trois autres parties ont, elles, été victorieuses ! Mais toujours tendues avec ce niveau d’Agrippement qui ne fait que descendre !
À chaque tour, il faut faire des choix déchirants : Dois-je sacrifier un niveau d’agrippement pour passer à la carte Colosse suivante ? Si je place cette carte comme ceci, je peux affaiblir le colosse et détruire une carte Action ; par contre je ne pourrais pas obtenir de carte Action Avancée… Il n’est jamais possible de remplir tous les objectifs lors d’un tour (hormis parfois sur la fin). D’ailleurs, lors de certains tours, certains objectifs sont tout simplement inatteignables (pas assez de médaillons de ce type sur les cartes Actions).
On reste parfois longtemps sur une unique carte Colosse à désespérer de réussir à grimper alors que d’autres cartes Colosses passent trop vite sans que l’on ait pu en profiter.
De temps en temps, après avoir réfléchi 2 minutes sur comment disposer les cartes, on a une révélation : si je mets celle-ci à cet endroit et celle-ci ici, je peux à la fois affaiblir le colosse et maintenir mon agrippement ! Ces moments sont vraiment jubilatoires. On se sent intelligent !
Petit à petit, on épure et on améliore notre deck de cartes Actions. Cet aspect deck-building est très intéressant car, même si les premières cartes Colosses semblent insurmontables, on s’aperçoit petit à petit que l’ascension est de plus en plus simple sans jamais devenir une promenade. Cette montée en puissance est très fine et vraiment agréable.
Lors de nos parties, le Coup Final a toujours été tendu. Le bougre se défend bien et, malgré toute l’expérience acquise lors de l’ascension, Néthopha n’est jamais sûr de triompher.
Enfin, le thème est assez présent au travers de ces choix douloureux et de la tension constante (vais-je décrocher ?). Les illustrations aident aussi beaucoup à s’immerger. On s’imagine assez bien en train d’escalader ce colosse.
Et c’est bien ?
Comme vous pouvez-vous en douter, j’ai adoré ces quelques confrontations. La mécanique de superposition des cartes est vraiment intéressante par les choix qu’elle impose et ces moments magiques où on réussit à faire un assemblage « parfait ».
L’aspect deck-building est bien présent et permet cette montée en puissance qui est très appréciable. Lors de son unique partie, ma compagne était sûre d’avoir perdu après seulement quelques cartes Colosses. Elle a malgré tout réussi à grimper jusqu’au sommet et à abattre le colosse.
On est dans un mélange d’optimisation, de choix et de deck-building que je trouve vraiment accrocheur. Colossus est dans la lignée de The Spirit of Eden (même s’il semble un peu plus difficile). Bien sûr, on ne retrouve pas ce côté narratif qui fait que j’adore The Road mais on a là une mécanique très intéressante et un jeu probablement plus accessible.
Les photos ! Les photos !
À la demande générale, voici quelques photos de mes sessions de jeu de ce week-end. Et n’hésitez pas à aller voir le sujet dédié sur le forum.