Ce week-end à jour férié, j’ai joué à Encyclopedia, et c’était trop bien.
Encyclopedia , c’est un jeu de placement de dés comme j’aime bien. Dans la veine, j’affectionne particulièrement El Gaucho et Pulsar 2849 , qui est clairement plus velu mais propose des choix et décisions intéressantes avec seulement deux pauvres dés par tour.
Gros plateau par contre, prévoyez de la place.
Encyclopedia, lui, ne révolutionne pas la sauce mais propose une excellente mixture avec un tas de petites bonnes idées qui en font un ensemble fort appréciable.
Au début d’un tour, chaque joueur lance 4 dés pris au pif dans un sac. On va les placer sur 4 emplacement à bonus de notre petit plateau.
Quand c’est à moi, je prends un dé… où je veux, y compris chez les copains. Mais si je leur prends un dé, il gagnent le petit bonus dont je parlais. Ah, première réflexion : MMhhhh… je peux prendre mon 5. Mais je pourrais aussi prendre le 6 du copain, ça me fait un point en plus, sauf que lui va gagner 3 points de prestige, mince alors…
Les dés servent à tout. Certaines actions ont besoin d’une couleur précise, d’autres d’un nombre mini… on peut aussi gagner de l’argent (permet d’augmenter la valeur des dés) ou chopper des petits jetons qui permettent de modifier la couleur.
En résumé, on va :
- choisir quelques cartes « animaux » sur le marché de la bibliothèque, des espèces vaguement connues qu’on aura envie d’étudier plus en profondeur : type, climat, alimentation…
- recruter des cartes expert qui vont filer divers bonus : immédiat, permanent ou en fin de partie.
- préparer des expéditions sur divers continents afin d’étudier lesdites espèces, c’est à dire gagner des cubes qu’on disposera sur les cartes (des cubes sur climat, type, alimentation…) Ces cubes coûtent des points, on se verra souvent augmenter la valeur des dés bien au delà de 6 (avec de la thune, plein de thunes…)
- et enfin publier les résultats de nos recherches. Soit prendre les cubes chèrement acquis sur nos cartes pour les disposer sur des zones à points et ramasser un max de PVs.
publication : orgie de PV à chaque cube posé, miam !
Bref, un kubenboi tout ce qu’il y a de plus classique. Mais ça claque grave. Pourquoi ? C’est tout simple : le jeu est extrêmement gratifiant, grâce à quelques petits machins plutôt bien travaillés. En gros, tout est matière à une petite récompense :
- Chaque début de manche sera l’occasion d’un petit bonus pour tout le monde, hop, petit shot de dopamine.
- Un adversaire nous pique un dé ? Mais c’est top, on gagne le petit bonus, de prestige ou d’argent qui va bien. On s’y attendais pas forcément mais c’est jamais désagréable. Surprise et hop, dopamine.
- On fait une expédition un peu compliqué ? Allez, je pose 2-3 cubes et bim, dopamine.
- On publie un gros coup ? Rhaaa, un tas de PV… que c’est bon ! (oui, dopamine, vous avez compris).
Mais aussi, le jeu est vraiment un jeu de planification. On peut se préparer sa partie tranquillement sans gros coup de hasard hormis le tirage des cartes experts et animaux.
Il y a celui, comme moi lors de cette partie découverte, qui choppera bien 15 ou 16 cartes d’animaux, passera la partie à les remplir patiemment de cubes pour faire une méga-giga publication à la fin (sérieux, ça s’est joué à une action près, j’étais fou).
Il y a celui qui prendra quelques cartes, fera 1 ou 2 expéditions et hop, petite publication… moins efficace ? Ah non, il bénéficie d’un bonus conséquent à chaque publication (bonus que j’ai eu qu’une seule fois, donc).
On pourra se spécialiser en animaux d’un seul continent. Ou bien sur un seul type d’aspect. De multiples recherches générales ou une recherche spécialisée…
Malgré le fait qu’on fasse de la planification expert-comptable comme toujours sur ce genre de jeux, la thématique est vraiment bien intégrée .
Il y a un système de collection qui incite à prendre des cartes de même couleur (continent) alors même que les aspects des animaux qu’on va étudier incitent à une certaine variété. Tout pareil ou tout différent ? On oscillera et optimisera sans cesse ces deux extrêmes…
Enfin, le jeu est beau comme un camion. Les illustrations claquent grave : chaque animal est unique, détaillé y compris l’arrière plan de chaque carte (un détail qui nous a marqué). Pour ne rien gâcher, la version kickstarter sublime le jeu et exacerbe le plaisir ludique (oui oui, Mr G, spéciale dédicace) avec des jetons en bois et des pièces en métal du plus bel effet.
Admirez-moi ces ziploc deluxe !
Tout ça donne une sensation de bon kubenboi à l’ancienne (on pose des dés et on planifie son truc pépère) avec toute fois une interaction présente du fait qu’on se pique des dés et qu’on surveille grave ce que font les autres. Des possibilités très large et une variété de développement que j’ai hâte d’explorer.
On est pas dans du gros jeu très lourd, hein, attention. Juste le calibre « familial ++ » ou plutôt initié qui me va très bien en ce moment.
Bref, 4 personnes qui ont découvert, 4 qui ont adoré. Ma surprise de l’année pour le moment.