Hola, j’ai eu l’opportunité de faire 1 parties complètes et 2 débuts de partie à Cannes, je fais un petit retour ici :
Après Voyageurs puis Erudits du Tigre du sud, clairement, Shem Philipps et SJ MacDonald ont clairement gagné des points chez moi. Jusque là, les trilogies du nord et de l’ouest m’avaient laissé un peu froid, et je ne suis pas allé du côté de circadians (ça viendra) ni de Legacy of Yu. Je pars donc à Cannes 2024 en ayant pour objectif unique en termes de jeux (presque, y’avait Shackleton Base aussi) de jouer au 3ème volet de la série du sud : Inventeurs.
Jeudi soir, Jean Dorthe (immense merci à lui, traducteur des jeux de Garphill pour Pixie Games) nous prête donc la boite d’inventeurs. Le temps de démarrer la soirée et de trouver des solutions pour caser 8 joueurs sur une seule table et une table basse… On attaque l’explication des règles à minuit (beaucoup trop tard, je sais). Il me reste 2 joueurs à table, qui faiblissent, je le sens. On joue une manche, puis une 2ème, et puis finito, c’est couché. Je réveille Romain (2h30), et je lui envoie les règles en 30 minutes alors qu’il se réveille à peine (c’est une sorte de super pouvoir chez lui, solide le garçon). Pareil, on joue 2 manches et puis au lit (4h…). Je redemande le jeu pour le lendemain, parce que je veux absolument jouer une partie entière, vu ce que j’ai vu pendant mes 2 premiers morceaux de game. Et finalement, le vendredi soir, on tape une partie complète, 3 joueurs. Fabuleux.
Le jeu est découpé en 3 ou 4 manches, à la érudits, fonction du temps dispo / souhaité. Chaque manche est en 3 phases : revenus, actions, maintenance.
Les actions dispo sont les 4 actions centrales du jeu (j’y reviens), des actions d’ateliers, où vous avez conçu jusqu’à 3 petits moteurs, des actions avec vos ouvriers, et une action qui marque un peu la fin de votre phase à priori, qui n’est pas exactement passer parce que vous pouvez encore faire des trucs ensuite, mais c’est un peu l’idée.
Les actions principales du jeu sont liées à la création d’objets divers et variés (et loufoques la plupart du temps, le sablier robotique, la chaise à énergie éolienne…), en 4 temps :
- Invention
- Fabrication
- Tests (éventuels)
- Edition
Tout ça de manière interactive puisque tous les joueurs vont pouvoir participer à ces différentes étapes de création pour chacun des objets (j’invente la chaisse à roulette, que Romain fabrique, que je teste, et que Nico édite, par exemple).
L’ensemble est organisé dans un tableau style kanban (si vous bossez dans la gestion de projet, ça devrait vous parler), avec 3 colonnes correspondant aux 3 étapes (sans les tests) précédentes.
Moi qui suis chef de projet info, ça me parle directement ce genre de truc, mais ça a été moins instantané pour Romain par exemple. Le truc des tests optionnels ça m’a terminé (« tester c’est douter », dites ça à vos potes dev).
Bref, à la lecture des règles je suis bouillant, et pas que pour le thème : le jeu a l’air hyper interactif.
Le système d’action est très bien conçu ergonomiquement : on paie toujours ce qui se trouve en haut à droite, et on obtient les bonus qui se trouvent en bas à gauche. Ces coûts et bonus évoluant en fonction de l’étape actuelle de votre invention.
Ces 4 actions principales se font donc à partir de dés que vous possédez, qu’il faudra faire progresser dans un tableau, dont je ne vais pas résumer le fonctionnement (il vous le faut sous les yeux, c’est pas la mer à boire, mais ça tombe pas sous le sens). Comme dans Erudits, on veut plus de dés colorés qui apportent de bonus divers, que de dés blancs qui n’apportent rien de spécial.
Pour payer certaines étapes, il vous faudra utiliser vos artisans, que vous devrez payer, et qui feront une ascencion dans une tour par la même occasion (ça représente l’expérience qu’ils acquièrent, faut imaginer). Dès que l’étage du bas se vide, la tuile passe en haut, et vous obtenez un bonus. Il y a 10 étages, et 5 tuiles, vous ferez donc un cycle compelt avant d’arriver au sommet. Le système est intéressant, et exigeant en ressources (pièces pour payer les gars, qui doivent également être rendus disponibles… Ca se fait pas en 2 coups de cuillères à pot).
L’étape des tests est particulière puisqu’elle permet d’échanger un dé de couleur contre un dé blanc, pour pouvoir faire avancer votre bateau sur la piste du même nom (oui on peut dire qu’elle a un nom bateau, je vous vois arriver…), et obtenir des tuiles atelier qui viendront former vos moteurs, mais aussi vous permettre par la suite de faire des recherches, c’est à dire, d’obtenir des points de victoire et des bonus spécifiques (2 joueurs par case de recherche maximum). Grosse source de points en tout cas dans notre partie.
Les moteurs permettent d’obtenir ce que vous avez programmé, il y a des conditions de dés sur chaque tuile, en valeur et/ou couleur, à vous de bien synchroniser tout ça pour que ça fonctionne.
Les ouvriers permettent de faire des actions en dépensant notamment de l’influenceur (qui sert ici principalement à ça, et aux majorités en fin de partie), pour pouvoir faire des recherches (le truc des bateaux qu’on a vu précédemment) et obtenir des dés de couleurs, et divers autres bonus intéressants/nécessaires. Y’a de l’emplacement unique, le tempo est donc à prendre en compte.
Enfin, l’action de poser sa tente est un peu l’action finale, vos actions sont nettement plus limitées une fois celle-ci posée. Elle vous permettra d’obtenir un bonus unique pendant la maintenance, et de vous positionner éventuellement pour obtenir des influences supplémentaires dans les guildes en fin de partie.
Le jeu est très complet, 30 minutes de règles si vous avez en face une machine comme Romain, 50 mins pour le joueur initié qui pose quelques questions.
Malgré ça, ça roule plutôt bien, la 3ème manche était la plus rapide et pourtant y’avait de la décision à prendre…
Le scoring des objets récompense les fabricants et les éditeurs en fonction du critère indiqué sur l’objet (qu’il faut donc anticiper si on veut bien jouer, ce qui veut dire minimum une 2ème partie pour avoir bien intégré ça), et des tests réalisés. On maque aussi des points pour les recherches et les majorités dans les guildes, et quelques autres trucs (la salade de point traditionnelle, à peine trop touffue peut-être).
Le jeu fonctionne bien en termes de thème, même si la traduction de parchemin avait plus de sens à mes yeux. Le jeu fonctionnerait à fond si un thème « industrie du jeu de société » (invention, fabrication, playtest, édition, on pourrait même ajouter distribution…) y était appliqué (j’adorerais cette version, je suis à 2 doigts d’écrire à Shem et Sam, ne me chauffez pas).
Je suis tout à fait conquis par le jeu, je le mets pour le moment presque au même niveau qu’Erudits, il me faut quelques parties de plus pour vérifier, mais ça part vraiment ultra bien. J’ai hâte d’y retourner !