Le bookclub, ou topic des lecteurs compulsifs

Lu il y a très longtemps mais j’en garde aussi un très bon souvenir.
Je me demande si cela n’a pas un peu veilli → Roman fleuve avec peut-être un poil trop de romance.
Il y a peu j’ai commencé à regarder l’adaptation en film avec T. Mifune (genre grande fresque en plusieurs épisodes, façon Autant En Emporte Le Vent).

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Je me suis laissé tenter par le premier tome Du Livre des Martyrs.

Déjà, la préface qui est un monument d’arrogance ne me fait pas partir avec un a priori positif… « Moi je suis pas comme les autres auteurs de fantasy, tu vois, moi j’explique RIEN. Et je ne vois pas comment j’aurais pu faire mieux que ce roman. »

Et pour le coup, en effet, on est catapulté au milieu de l’action, avec des personnages dont on ne comprend ni les motivations, ni les actes, ni même la faction à laquelle ils appartiennent, car c’est plein de noms propres ou communs dont on n’a pas et dont on ne peut pas avoir la référence… Bref pour l’instant, j’ai par exemple des gens qui tirent des cartes (je suppose que c’est une sorte de tarot mais même ça, c’est pas clair) et qui hochent la tête quand ils tirent Oponn ou la Couronne à l’endroit, et pour eux ça semble clair, mais on va pas s’emmerder à t’expliquer, hein.

Alors je veux bien qu’on me dise qu’il faut s’accrocher au début, mais comme l’auteur m’a déjà à demi-mot traité de gros con parce je ne pige rien, est-ce que par la suite ça s’éclaircit ou est-ce que je vais continuer à avoir l’impression de regarder un film d’art et d’essai lituanien non doublé ?

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Eriksson j’ai l’impression que son style est très clivant, moi perso j’adore, certains passages sont justes ouf d’intensité, mais je comprends aussi qu’on puisse rejeter parce que trop prétentieux. Donc je te dirai de t’accrocher, mais si après 3/4 chapitres tu te forces toujours laisse tomber, ça va être de pire en pire :sweat_smile:

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Je comprends qu’on puisse sentir ça à la lecture.
Personnellement, je ne trouve pas que l’auteur « juge » ses lecteurs en les considérant trop bêtes. Impossible de comprendre tout, et c’est normal vu qu’on nous sommes projetés au milieu d’une histoire et d’un monde avec son propre passé.

Mais ce n’est pas gênant. De nombreuses choses restent floues au cours du récit, mais ça n’est pas bloquant pour comprendre l’essentiel de l’histoire. Les révélations viennent au fur et à mesure, et on commence à comprendre peu à peu les ressorts du monde malazéen.

Mais la puissance de certains passages, l’empathie qu’on éprouve envers certains personnages (qui sont (trop) nombreux mais qu’on apprend à connaitre), l’absence de manichéisme, la cohérence globale du récit et la profonde humanité de l’auteur qui transpire de certains passages en font pour moi un vrai chef d’œuvre. C’est la seule saga dont certains passages m’ont ému à ce point là et où je me suis senti transporté.

Après, clairement le tome 1 c’est le gros brouillard (Oponn, les Garennes, l’impératrice et les ribambelles de personnages à Darujhistan, quel bordel…). Ensuite, une fois certains éléments clés révélés, en particulier le principe de « l’Ascendance », on commence à mieux saisir ce qui se passe.

Après clairement on apprécie ou pas, et ce n’est pas juste en raison de la difficulté de lecture. Le côté très « tragédie grecque », avec des personnages ballotés par le destin, c’est pas toujours facile. Le style d’écriture où on voit à travers les yeux des personnages, ça renforce l’immersion et l’émotion, mais ça implique aussi d’être tout aussi dépourvu et impuissant qu’eux.

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J’avais trouvé la Compagnie Noire difficile d’entrée à avec son cap des 100 premières pages mais c’est vrai que pour Le livre des martyrs j’ai dû m’y reprendre à deux fois pour avancer et encore je suis sur le fil du rasoir car faute de points de repères clairs si j’interromps un peu trop longtemps ma lecture j’ai du mal à m’y retrouver. Après je suis d’accord que c’est passionnant et on devine un travail dantesque derrière tout ça. La description des garennes me plaît également beaucoup.

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Ce que j’aime beaucoup chez @Gold, c’est ce sens inné du tact et de la finesse.

« t’as osé critiquer un film lituanien qui n’existe pas ? Go watch du marvel ».

A moins que ce soit du faux premier degré. Mais dans ce cas là moi aussi haha je vous ai bien eu.

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Comme quoi… J’ai aimé la Horde du Contrevent et j’aime pas la plupart des Marvel. :yum:

Et franchement, il n’y aurait pas eu la préface, je n’aurais certainement pas le même ressenti à la lecture.

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J’ai aimé la horde du contrevent et la totalité des Marvel :wink:

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Bien d’accord , tout pareil :slight_smile:

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Je suis aussi en train de lire la série « Livre des martyrs», mais en anglais – sur les conseils avisés de personnes sur ce topic.

Et c’est clair que pour moi aussi l’atterrissage a été rude : entre l’anglais pas toujours évident et la structure narrative intrinsèque, c’était chaud. Du coup, c’est resté en semi-standby pendant un bon moment et j’ai mis quasi un an à lire le premier bouquin. Je m’y suis remis cet été et là c’est bon. Mais bon, j’ai eu du mal. Et se dire qu’il faut s’accrocher pendant un livre complet avant de commencer à apprécier l’histoire, c’est … culotté :innocent: . Là, je suis bien avancé dans le deuxième tome et ça s’est beaucoup mieux passé.

J’ai aussi entre-temps utilisé le wiki : Malazan Wiki | Fandom et ça permet de mieux cerner les personnages et leurs tenants et aboutissants. il faut résister au spoilers, mais ça aide quand même pas mal quand on est trop perdu ou qu’on ne comprend plus qui est qui ou fait quoi.

On verra quand j’en serai à la fin, mais pour le moment, même si c’est cool, ça ne dépasse pas la roue du temps de Jordan dans mon panthéon des sagas.

Après, de ce que j’ai compris, ce qui fait la richesse de l’histoire, c’est justement les croisements, la continuité entre personnages. Donc je pense que l’histoire peut encore bien monter en puissance.

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Ah ben là tu viens de headshoter toute éventualité que je m’intéresse un jour à ce livre. Un bouquin pour lequel il faut se référer à des sources externes pour suivre ce qu’il s’y passe, je vois pas plus rebutoir en ce qui me concerne.

Autant j’ai trouvé plaisant l’apprentissage des personnages dans la Horde du Contrevent (merci le marque page spécial d’ailleurs), autant ce que je lis sur le livre des martyrs me calme direct …

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On peut faire sans ! Mais vu encore une fois, vu que je le lis en anglais, des fois, il y a des trucs où je ne suis pas sûr de bien piger vu le niveau de vocabulaire et là, ça aide à voir si j’ai bien compris.

Je ne sais pas quelle est la qualité de la traduction, mais si elle est bonne, il n’y a pas de raison pour que ce soit nécessaire.

Je suis partial je suis grand fan du livre des martyrs.
Mais je vous conseille un autre roman du même auteur, « réjouissez vous, percé jusqu’au fond des coeurs ».
C’est un one shot qui postule que des aliens viennent sur terre pour la sauver de nos pollutions et violences. C’est très humain, et assez positif sans être niais.

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Une autre explication possible, c’est qu’au départ c’est sensé être un setting pour une campagne de jeux de rôle.
Et donc, les concepteurs/auteurs ont déjà plein d’éléments disparates en tête, qu’ils connaissent et élaborent et n’ont pas besoin d’expliquer.
Et finalement, Erickson en a fait un roman. Et s’il a gardé sa trame initiale, les lecteurs sont projetés directement dans l’action sans qu’on nous explique quoi que ce soit. Comme dans un jeu de rôle.
Les explications viennent après… mais il faut s’accrocher.
Pour ma part, j’adore cet univers. Et comme @Eolindel je les ai lu en anglais.

Sinon, ça ne va pas forcément dans ce topic, mais j’avais trouvé un article très interessant sur le livre des martyrs :

A l’opposée du bourrinage amazonesque qui arrive avec ses gros sabots pour promouvoir de manière plutôt hypocrite certains thèmes actuels, je trouve que c’est fait d’une manière extrêmement juste et subtile dans le livre des martyrs.

La question de l’égalité (notamment de genres ou de races) est amenée de manière très naturelle : le pouvoir, c’est la magie, et la magie peut toucher n’importe qui sans aucune forme d’hérédité ou autre. De plus, la magie a rendu la grossesse et l’accouchement sans danger, tant et si bien qu’il n’y a plus de distinction de métiers entre hommes et femmes. Ce n’est jamais insistant, jamais forcé, c’est juste naturel dans l’histoire sans jamais chercher à le brandir comme un étendard. Idem sur les relations sexuelles homosexuelles : le terme n’existe pas, vu que c’est complètement normal dans la société décrite.

Je viens de démarrer le cycle de « La première loi » d’Abercrombie. C’est vraiment sympa. On suit des personnages qui semblent secondaires à l’intrigue, drôles et attachants.
Pas trop de complexité a priori, parfait pour l’été !

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Au delà de çà, le premier cycle est un chef d’œuvre de cynisme et de perversion de l’archétype groupe de héros + quête pour sauver le monde ; l’auteur déconstruit les archétype (le barbare, le preux chevalier, la scout/archère, le sage mage, etc…) avec un cynisme déléctable.
Ses autres livres dans le monde de First Law sont un faible poil en dessous, mais valent totalement le coup, j’aime énormément la satire de l’expansion dans l’Ouest americaine dans Red Country et celle de l’age industrielle dans la Trilogie Age of Madness

Sa triologie Shattered Sea est sympa mais sans plus (grosso modo l’héritier d’un chef Viking est renversé car il est physiquement faible et va chercher à se venger).

Si t’aimes le genre Grim Fantasy, tu as la trilogie Prince of Thorns de Mark Lawrence, avec un héro d’alignement Chaotique Neutre, mais avec certains passages vraiment dark.

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En fantasy/SF assez sombre, je conseille aussi : Les héros meurent aussi de Matthew Stover.
Une histoire originale, où le point de départ est une société où des « Acteurs » d’émissions de téléréalité sont envoyés dans un monde parallèle de Fantasy pour divertir les spectateurs en massacrant impunément la population locale.

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Hello,
La saga des martyrs me tente beaucoup, j’ai le premier tome mais j’ai peur de commencer :slightly_smiling_face:
J’ai pour ma part profité de l’été pour commencer un classique jamais lu : Ça de Stephen King. Pour le moment j’aime bien mais jai peur que la fin soit bâclée comme la plupart des Stephen King (enfin c’est mon ressenti pour la plupart de ses romans)
J’enchainerai ensuite avec les films qui semblent fidèles au roman…

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