Je connais peu, donc je ne me prononcerai pas.
D’après Cairn, Todd a sept publications, et ce n’est pas sur la théorie de la famille qui engendre l’organisation politique visiblement. Mais peut être en existe t-il d’autres.
Y participer, ne veut pas dire que ce n’est pas caduque. En anthropologie, on étudie pas Emmanuel Todd, et je m’avance à peine plus en disant qu’en Histoire ça doit être de même. Il n’est en aucun cas reconnu comme un chercheur sérieux, notamment à cause de sa méthode qui ne respecte aucunement ce que devrait être la recherche, un travail collectif. Par ailleurs, Todd est démographe, je ne remets pas en cause ses compétences à ce niveau là, mais pour le reste je peux me le permettre.
Ce n’est pas simplement parce qu’il est difficile à mesurer, c’est que, même en regardant l’histoire politique des pays qu’il détermine par leur pseudo organisation familiale, tout peut être relativisé, ce n’est pas solide. Les prémisses sont déjà mauvaises, donc, on ne peut pas avoir de résultats concrets, que Todd justifiera certainement par biais de confirmation. Qui plus est on tombe aussi dans un essentialisme culturel, qui serait de dire que les populations fonctionnent systématiquement de telle manière parce que rattachés à cette culture, alors qu’on sait pertinemment, et Darmangeat le dit très bien, il y a mutation des organisations familiales du fait d’externalités, comme les changements de mode de vie, mais aussi, de décisions personnelles à l’intérieur même des familles.
Dans le Béarn, un coin que je connais bien, jusqu’à environ le milieu du XX ème siècle, on parlait de familles à maisonnée. C’est à dire, que chaque maison avait son nom (un peu comme dans GoT), et à l’intérieur des maisons vivaient trois générations, l’ainé, reprenait la maison, essentiellement un garçon si possible, puisqu’il fallait perpétuer le nom, puis les filles qui étaient dotées allaient se marier à l’extérieur. Il pouvait exister un enfant qui restait aussi, qui ne se mariait pas et dont le but était de s’occuper des grands parents et des parents vieillissants. Bon, cette organisation avait cours, et on a vu son délitement petit à petit, même si il a peut être pu exister quelques survivances jusqu’au début XXIème. Cela pouvait être notamment, faire construire à côté de chez ses parents (mais difficile de dire si c’est propre à ça, ou si c’est pour des raisons plus pragmatiques, d’argent par exemple). Ceci dit, aujourd’hui ce modèle a complètement disparu ou s’est très largement marginalisé, du fait de changements externes, les besoins du capitalisme, l’organisation politique du pays etc… Les enfants quittent le domicile tôt comme ailleurs, pour leurs études, puis le travail, certains divorcent, partent loin, et j’en passe… Toutes ces mutations socio-économiques, font notamment que les organisations familiales évoluent, mutent et ne sont qu’un temps de l’histoire, là ou Todd pense qu’elles se perpétuent par traditionalisme (ce qui est faux).