(@MathemW) Vous l’aurez compris avec le pwowdcast (allez voir ça Lien Youtube) j’ai manqué de temps pour vous rédiger quoique ce soit cette semaine. Je vous laisse donc avec la prose de @Basara et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine !
Est née du brouillard une forme élancée progressant sur le sentier sinueux bordant le hameau. L’homme, drapé de gris, familier de ces terres, savait où ses pas devaient le mener.
L’ombre de Sauron s’était étendue plus rapidement qu’il ne l’avait cru. Nulle contrée, nul peuple n’en avait été préservé. Et des rumeurs, il ressortait que même Hobbitebourg n’avait point été épargnée. Cela lui paraissait impensable.
Il frappa à la lourde porte ronde d’une maisonnette creusée dans la colline.
Une odeur étrange mais familière vint aussitôt chatouiller ses narines. Il la reconnut sans peine lorsque l’huis s’ouvrit sur un Hobbit aux yeux troubles, dont l’haleine trahissait la récente consommation d’une boisson fermentée.
— Ohé, les amis ! Vous ne devinerez jamais qui vient nous voir ! Hips ! Il est là pour participer au festin. C’est le Chef, Gordalf Ramsey !
Gordalf Ramsey et Halflings: Best Chef
La page KS du projet : https://www.kickstarter.com/projects/gameversetech/halflings-best-chef
— Entrez donc, Gordalf ! Asseyez-vous à une de nos tables et laissez-vous tenter. Voici la carte du jour.
Gordalf, sans un mot, la saisit. Trois mets y figuraient. Trois seulement, mais tous éveillaient l’appétit.
Après un bref instant de réflexion, il déclara :
— Eh bien, je pense opter pour le ra—
— Minute, minute, Mr Gordalf ! Nul ne choisit son plat ici.
Le serveur éclata d’un rire rauque, en tirant de son tablier trois dés qu’il fit rouler dans un cendrier cabossé au centre de la table.
— 2, 5 et 3. Avec ça, je devrais avoir un Épi de blé, quelques pièces d’Or et une Bouteille de vin. Enfin… sauf si la table 4 rafle tout avant. Qui sait ce qu’il me restera, une fois un tour de service effectué ?
Il se pencha vers Gordalf, un sourire de conspirateur aux lèvres :
— Et si je ne récupère pas suffisamment d’ingrédients, je peux toujours décorer votre table. Un bouquet champêtre, un étalage d’épices ou un four à pizza, ça peut rendre joli, non ?
Gordalf le fixa, impassible, la mâchoire serrée. Une ride profonde barra son front : et s’il était déjà trop tard ? La corruption de Sauron semblait s’être glissée jusqu’ici.
Un long moment s’écoula, puis le même Hobbit reparut, le sourire large et les bras en balancier :
— Alors, vous aimez ?
— Le repas ?
— Ah non ! Le plat, vous l’avez toujours pas vu. Hips ! J’parlais de la pyramide de verres qu’on vous a installée ! C’est pas beau, ça ? Une vraie prouesse ! Avec ça, on va prendre une longueur d’avance sur les autres tables !
— Après tant de temps passé en votre compagnie… Je sens la moutarde me monter au nez, Hobbit ! hurla Gordalf.
— Impossible. Hips! Nous ne vous en avons pas servi…
— Mais vous êtes complètement beurré, ma parole ?
— Bien sûr ! C’est une crème au demi-sel. Excellent pour la peau !
Avant que Gordalf n’explose de colère, le Halfling ajouta :
— Ah, mais attendez ! Voilà justement votre plat qui arrive ! C’est fait maison, hein ! On a juste remplacé le fromage et le poisson par des épices.
— Sur une recette à trois ingrédients, ça ne fait pas un peu beaucoup, non ? grogna-t-il.
— Ne vous en faites pas, les épices ça donne du corps au plat. Bon appétit !
Gordalf Ramsey se pencha au-dessus de son écuelle. Dans la gamelle émaillée, trois jetons en carton, illustrés d’aliments, flottaient dans un fond de vin tiède.
— Vous vous foutez de moi, Halfling ! rugit-il en se dressant, manquant d’enfoncer sa tête dans le plafond.
— Quoi, qu’y a-t-il ? Vous avez trouvé un poil de pied ?
— Pas un poil de pied, sombre idiot !
— Quoi ? DEUX poils de pied ?!
Abasourdi, Gordalf se laissa retomber sur sa chaise. C’était trop tard. Sauron avait gagné. Le monde était perdu. Et si la Terre du Milieu devait sombrer, autant le faire en bonne compagnie.
— Très bien. Le courage est la meilleure arme contre l’adversité. J’espère qu’il l’est également face à la nourriture Halfling. Mais, par les Valar… j’exige du poivre.
— Euh, impossible. On n’a pas ça en stock.
— Du sel ?
— Hum… Que diriez-vous d’une carotte ? Attendez… je lance un dé !