Oltréé, le jeu de plateau - de Antoine Bauza et le Grümph - par Studio H

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Y’a qqn de l’asso qui a ramené un proto y’a 15 jours, malheureusement j’y étais pas ce soir là mais les retours sont bons…

C’est assez immersif, mais il faut bien optimiser les actions qd même. Attention aux allergies aux dés et autres hasard de pioche.
J’ai passé un très bon moment, ça donne envie de de voir la suite.

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Je reposte ici un message perdu suite à l’incident survenu sur les serveurs. Bonne lecture :+1:

J’ai décidé de prendre un peu de temps pour poser une réflexion autour du jeu. J’espère que ces quelques mots vous intéresseront et, qui sait, qu’ils feront réagir les personnes impliquées dans le projet. Pour rappel je ne roule pour aucun média ou studio, simplement pour mon plaisir ludique. Je n’ai que cette ambition. Peut-être que certains s’agaceront de ces spéculations. Je trouve au contraire sain et enrichissant de parler de l’avenir d’un jeu. C’est par ailleurs ainsi qu’il peut déjà vivre et rencontrer son public, bien avant sa sortie.

Oltréé sera-t-il une perle ou une coquille vide ?

Cela fait maintenant plusieurs mois que je suis avec enthousiasme l’actualité d’Oltréé. Car sur le papier le jeu semble cocher beaucoup de mes critères : un jeu narratif et coopératif, imaginé par des auteurs reconnus, dans un univers de low fantasy, le tout édité par une jeune maison qui a déjà remporté un prix à Cannes. Cerise sur le gâteau, mes attentes en matière de direction artistique trouvent une parfaite réponse sous le pinceau de Vincent Dutrait. Mais alors où est-ce que cela coince ? Pourquoi y aurait-il un hic ?

Récemment je suis tombé sur le podcast n° 121 de Proxi-Jeux qui parle d’Oltréé. Et sur les quatre joueurs qui ont testé le jeu au Spiel.Digital 2020, aucun d’entre-eux n’a apprécié l’expérience. Les critiques sont même nombreuses : « des mécaniques peu originales », « un système de résolution des actions simpliste », « une narration à l’écriture très faible », « peu d’immersion dans l’histoire », et, au final, pas d’envie de recommencer un scénario après un échec. Ouch, le bilan est sévère. On parle tout de même d’un jeu créé par Antoine Bauza et illustré par Vincent Dutrait.

Pour autant les réserves exprimées par les joueurs de Proxi-Jeux n’ont rien de fantaisistes. Moi-même j’ai pu tester le premier scénario d’Oltréé l’année dernière et je partage une grande partie des critiques formulées. C’est donc sur cette base que j’aimerais lancer une discussion. Oltréé semble avoir tout pour rassurer le futur joueur, mais est-ce qu’il ne lui manque pas l’essentiel : une expérience de jeu clairement définie ?

Comme beaucoup d’entre-vous, je n’ai que peu de temps à consacrer aux jeux de société. Qu’il s’agisse de jeux vidéo, de jeux de rôle ou de jeux de plateau, je cherche avant tout la crème de la crème. Non pas que je veuille optimiser mon temps de loisir, non, c’est surtout que je souhaite vivre des expériences ludiques marquantes. Le jeu me sert à créer des souvenirs, à nourrir une mémoire. Aussi, je me pose la question suivante : quels seront les souvenirs des parties d’Oltréé ?

Je peux en partie répondre à cette question si je prends le temps de démonter les rouages du jeu présenté au Spiel.Digital 2020. Parlons d’abord de la surface, de l’esthétique. À mon sens la direction artistique du jeu est déjà une réussite. Je l’ai dit plusieurs fois sur ce fil : les visuels, qu’ils soient de l’ordre de l’illustration ou du graphisme plus didactique, sont bien travaillés. Si je devais néanmoins émettre une légère critique, je dirais que certaines couleurs pourraient être très légèrement atténuées en saturation pour évoquer un peu plus le monde post-apocalyptique d’Oltréé et sa dimension de basse fantaisie. Mais vraiment, et encore une fois, le travail de Vincent Dutrait et de l’équipe de Studio H est remarquable de ce point de vue là. Ce niveau d’implication est à mon sens rare dans le milieu, il est donc bon de le souligner.

Bifurquons sur l’enjeu narratif du jeu, qui est bel et bien présent dans le brief de présentation. Là, je commence à douter un peu. D’abord parce que les quelques événements vécus lors de mon test l’année dernière ne m’ont pas vraiment marqués. Pour un scénario d’initiation cela n’est peut-être guère étonnant : le but est avant tout d’expliquer les mécaniques. Par ailleurs, le jeu est conseillé pour un public à partir de 8 ans. Sans connaître les arcanes des préconisations d’âges, ce choix me questionne. De quels sujets, de quels thèmes, allons-nous parler ? L’univers esquissé par John Grümph dans son JDR et les illustrations de Vincent Dutrait indiquent tout de même une écriture relativement mature. Alors oui à la base Oltréé est un JDR de type bac à sable, dans lequel le joueur est invité à façonner la tonalité de l’univers, mais tout de même, ici le choix est fait de concevoir des chroniques. Six dans la boîte de base pour être précis. Néanmoins, ces chroniques ne sont pas censées former une campagne. Elles sont simplement reliées par un thème. Un choix étonnant de la part de l’éditeur, d’autant plus que des extensions pourraient voir le jour en cas de succès en boutique. Peut-on raconter de bonnes histoires en un seul acte ? Oui, sans doute. Mais c’est très difficile.

Poursuivons sur les mécaniques du jeu. Lorsque je lis « jeu de cartes coopératif et narratif », je pense aussitôt à Arkham Horror : The Card Game. Une référence pour beaucoup d’entre-nous. Car si le thème du jeu ne fait pas toujours l’unanimité – les campagnes sortent parfois difficilement des stéréotypes inhérents au genre –, les mécaniques, elles, sont excessivement bien rodées. Sans rentrer dans des considérations techniques de design, je peux simplement dire que ces mécaniques sont la source de tensions, de doutes, de frustrations, de satisfactions, bref, d’une expérience ludique mémorable. Évidemment de son côté Oltréé ne dispose pas des mêmes moyens. Tout simplement car son ambition n’est pas la même. Arkham Horror : The Card Game vise un public d’experts, là où Oltréé vise un public plus large. Il sera intéressant d’observer dans les mois à venir comment Studio H accompagnera l’acheteur potentiel à l’aide de sa campagne marketing. En ce qui me concerne j’ai quelques doutes sur la stratégie de viser le grand public sur le long terme. Pour moi Oltréé représente un fort potentiel de jeu de niche – ce qui n’a rien de péjoratif, bien au contraire.

Terminons ce tour d’horizon par les interactions sociales. L’un des plaisirs d’Oltréé, un plaisir simple me direz-vous, c’est de lire aux autres joueurs les cartes péripéties, ou celles de la chronique. C’est à ce moment-ci que l’on se raconte ou que l’on complète l’histoire dans notre tête. Mais encore faut-il, comme je l’ai souligné plus haut, que l’écriture des scénarios et des cartes suivent, que les mots nous emportent dans un univers, si possible loin de notre table de jeu. Pour le reste, les interactions sociales d’Oltréé semblent se limiter aux discussions sur la pure gestion des ressources. Mais là encore, les règles et les cartes non-dévoilées nous réservent peut-être davantage de complexité et de surprise. Je l’espère bien évidemment.

J’aimerais conclure ce texte déjà fort long et sur un jeu qui n’est pas encore sorti par une réflexion plus générale sur l’expérience ludique. Peut-être que ce qui me trouble le plus dans la promesse que suscite chez moi Oltréé c’est qu’il se veut un jeu à la fois narratif et aux mécaniques bien huilées. Je peine à croire qu’il puisse correctement faire les deux. Aussi peut-être est-ce à moi, à nous, les joueurs, de mieux comprendre où nous décidons de placer le curseur de nos attentes ludiques. Quelle sera l’expérience de jeu proposée par Oltréé ? Cela nous le saurons probablement cette année. Et croyez-moi, je ne manquerai pas à l’appel.

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Il y a aussi qq mots dans le dernier article de Ludovox :
LudoVox - Regards sur les nouveautés Gigamic, Bragelonne, Studio H, Funnyfox & SWAF

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Ca y est dispos sur philibert en précommande

@Thierry pour le lien :wink:

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Sur Ludum.fr c’est repoussé au 26 novembre :woozy_face:

Personne n’a pu le tester à Octogônes ? La table était tout le temps blindée.

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Très bonne question! Je suis aussi preneur de retours

J’ai joué au premier scénario (une courte introduction). N’hésitez pas à me poser vos questions.

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C’était bien?

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J’ai pas encore eu le temps de visionner des vidéos sur le gameplay (si tant est qu’il en existe) mais de mémoire j’avais un peu de mal à intégrer les mécaniques du jeu. Est-on sur un jeu où il faut « simplement » réussir des tests de compétences pour avancer dans l’histoire? Quelle est la part de l’intrigue principale dans le narratif? C’est sous forme de scénarios et si oui quid de la rejouabilité?

C’était sympathique, et quelque peu frustrant… En fait ce premier scénario dévoile les principales mécaniques du jeu. C’est donc très didactique. Au-delà de cette expérience, Oltréé bénéficie d’une excellente structure pour accueillir des récits d’aventure de qualité. Le problème, c’est que le jeu se retrouve entre deux formats, le jeu narratif et le jeu de placement d’ouvriers. La question maintenant, c’est de savoir si l’articulation de ces deux univers se fera correctement, c’est-à-dire en se faisant oublier.

@Peerz C’est une des composantes, oui. Mais pas seulement. Chaque partie suit un scénario (une Chronique). À priori la re-jouabilité est importante, notamment grâce au système de cartes (Ordres de mission, Péripéties et Problèmes). Mais je te laisse regarder une vidéo de gameplay pour te forger une opinion.

En résumé, pour que Oltréé devienne, à mon sens, un succès critique - je n’ai pas dit commercial - , cela demandera des mécaniques de jeu parfaitement huilées au service d’une certaine montée en tension autour du plateau, et, par ailleurs, une qualité littéraire constante dans la rédaction des Chroniques - si possible en évitant certains stéréotypes liés au genre de la fantaisie.

Vous l’aurez compris je suis plutôt partisan d’une extension au format campagne, plutôt qu’une nouvelle série de petites histoires.

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Merci beaucoup pour ton retour. Cette fusion entre placement d’ouvrier et narratif est typiquement ce dont je parlais quand je disais que je n’arrivais pas à bien visualiser le gameplay.
Je vais regarder des vidéos ce we pour mieux comprendre le concept et où l’auteur veut nous emmener. Je me réjouis d’en discuter par la suite.

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J’ ai regardé cette vidéo de trictrac avec Antoine Bauza qui aide a mon avis a ce faire une idée.

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Me tenterait bien surtout si je peux avoir une alternative à Robinson Crusoé en plus accessible car ce dernier est assez difficile à sortir …

Une critique du jeu assez longue (en anglais) :

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J’ai regardé a peu près toutes les vidéos qui étaient sorties et… j’ai preco sur Philibert…
Ca m’a l’air vraiment sympa!

A première vu, c’est une mélange de Ghost stories sur le côté meca puzzle et de Robinson pour l’aspect evenement et meca du narratif…
C’est très très jolie, et le matériel a l’air d’excellente facture… a se demander comment ils font pour contenir autant le prix avec tous les intermédiaire du retail, par rapport aux prix des KS en ce moment…

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Question en passant : les colis envoyés par Philibert sont bien conçus, pas de risque de boîte pliée ?

Philibert c’est le must en terme de colisage, les jeux sont empaquetés dans une double couche de papier bulle de 5cm d’épaisseur, y’a jamais de casse

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