J’ai pu jouer à Pirates of Maracaïbo et j’ai pas mal aimé même si…
Bon, je vais essayer de ne pas faire exactement le même compte-rendu que sur TricTrac où je viens de poster, parce que je me respecte un peu (même si la flemme est une vile tentatrice).
Alors c’est quoi ? Ben c’est Maracaïbo le jeu de carte, voilà, vous pouvez fermer l’onglet.
Nan mais en vrai, c’est pas tout à fait ça. Pas du tout, même.
Le parkour : comme dans le gros Maracaibo, on balade son navire sur un parcours, qui se termine dès qu’un joueur arrive au bout, signant la fin de la manche. On recommence 2 fois derrière et hop, fin de partie.
Se balader et déclencher des actions là où on se pose ? C’est un peu la marotte de l’ami Pfister, ça. Quiconque a tâté un Great Western Trail sait de quoi je parle.
Mais du coup ici, c’est quoi les particularités ? Déjà, exit le gros plateau fixe. La mise en place est un patchwork de cartes et de pièces carton qui permettent une grosse variabilité et donc des démarrages à chaque fois différent.
On se promène de 1 à 3 cartes, avec obligation d’avancer à minima d’un cran vers la droite, et on fait l’action de la carte d’arrivée. Il y a des îles qui restent fixe, et toutes les autres cartes (membres d’équipages, objets) peuvent être achetées et sont directement collectées et placées chez le joueur.
Ceci permet à chacun de se spécialiser dans une certaine direction en renforçant telle ou telle action et en procurant des revenus en fin de manche (la thune, c’est important, comme dans la vraie vie).
Mécanique sympa : dès qu’on achète une carte, une autre carte plus forte (d’un autre deck) vient la remplacer. On a donc une monté en puissance des actions du plateau au fil de la partie, c’est assez bien foutu.
Au cours de nos pillages épiques (tu parles : faut juste lancer 3 dés, yohoho), on va toper 3 types de trésors : émeraudes, or et perles, représentées par de magnifiques ressources réalistes que sont ces kubenbois colorés.
On stocke tout ça dans notre antre et si on les enterre à coup de pelles (comme dans Terra Mystica je crois), paf, ça fait des petits bonus.
Enfin on a notre bateau, pour lequel on peut récupérer des upgrades un peu partout. Pour ce faire, on place un cube en cale et hop, petit bonus one-shot ou capacité en plus jusqu’à la fin de partie. On a aussi ces tuiles marché noir qu’on peut construire sur la map et qui augmentent les gains (juste pour nous… comme les bâtiments de Great Western Trail).
Et encore, j’ai pas parlé des explorateurs, sur le plateau d’arrivé (Maracaïbo et sa région, donc), qu’on va balader à coup d’action dédiée pour des bonus en tout genre :
Voilà donc comme souvent chez Pfister un bon gros gloubi-boulga… qui est cependant très plaisant à jouer, avec une monté en puissance fort plaisante.
On peut tout à fait ramer comme des nazes ou se débrouiller un peu et faire des tours explosifs avec un bidule qui enchaîne un truc qui débloque un bonus qui fait qu’on sera encore plus fort au prochain coup. Je sais pas, tous les jeux expert font un peu ça (genre Ark Nova, au pif) mais sur moi ça marche toujours.
De l’interaction ? Quelle interaction ? Ah si… quand on achète une carte, elle vient remplacée par une plus forte, et du coup un autre peut vouloir venir l’acheter… il doit nous payer 1 pièce pour squatter la case, wow.
Allez, je suis méchant. Il y a aussi une espèce de petite économie sur les trésors, dont la valeur dépend de ce qui reste sur le plateau.
Je suis seul à collecter des émeraudes ? Super, elles valent un max… jusqu’à ce que les copains se décident à en ramasser, faisant baisser leur valeur.
J’ai glosé sur les kubes mais faut avouer que visuellement ça claque : c’est chatoyant, le contraste est à fond, on se croit aux Caraïbes, ça pète bien.
Mais… et le thème ?
Et là je vais recopier ce que je disais sur TricTrac :
Est-ce que j’ai eu l’impression de mener ma troupe de pirates dans une grande campagne de pillage à travers les Caraïbes ? L’ambiance “yohoho, à l’abordage” et les célébrations à grand coup de bouteilles de rhum ?
Clairement non. C’est pas Jamaica ou Libertalia.
Le jeu passerait tout aussi bien avec un thème façon maraîchage où on parcours son jardin pour semer et récolter plantes et légumes et tenter de faire le meilleur étal de marché de la ville.
Ou les débuts d’une colonisation humaine dans l’espace où l’on irait fonder des bases de comptoirs en nouvelle planètes…
Cela dit, je me suis quand même bien amusé à mener ma barque sur ces mers turquoises.
Maintenant, est-ce que j’en relancerais une autre derrière plutôt que de continuer d’explorer ce Great Western Trail que je commence à peine à maîtriser au bout de 15 parties ? Rien n’est moins sûr.
Photo de notre partie à 4 à Orléans Joue, ça nous a pris un petit 2h.