Quelle utilisation de KS ? (primo-éditeurs vs éditeurs établis)

Voilà, voilà, un sujet qui me titille depuis quelques temps !

En intro, quelques infos me concernant : je suis nouveau sur Cwowd (inscrit en février, disparu dans les cendres d’OVH à Strasbourg… et de retour aujourd’hui !), je suis un « petit » consommateur de KS, env 30 projets backés en 2.5 ans (1 par mois, faut être raisonnable :slight_smile: ) et je suis avec attention bon nombre de sujets pour lesquels les échanges d’idées et de points de vue sont très instructifs.

J’avais eu l’occasion de m’exprimer lors du tile-gate de TFM en indiquant que je me tenais éloigné de projets aussi gros et purement esthétiques. L’idée est de débattre un peu ici sur l’utilisation qui est faite de KS et la façon dont nous consommons KS.

Pour ma part, je ne suis pas un « gamer expert » et ma ludothèque est plutôt « familiale+ », j’ai pledgé une grande majorité de petits projets que j’estime avoir modestement aidé à prendre leur envol : Maquis, Solar Storm, Crystallo, Tranquility, Turbulences, The Great Race, X-Odus, etc… Dans tous ces projets, la communication avec les porteurs a été extraordinaire, constructive, franche et ouverte. Il y eu certes des aléas en chemin mais rien n’est parfait dans le monde de KS !

Je suis toujours étonné de voir d’énormes projets portés par des éditeurs importants utiliser KS pour être financés… Est-ce vraiment le rôle des backers (à travers KS) de financer ces projets ? un éditeur établi et ayant eu du succès avec ses produits ne doit-il pas utiliser ses bénéfices (en partie) pour financer les projets suivants ? Ces gros projets ne sont-ils pas en train de vampiriser les primo-éditeurs qui peinent à avoir parfois de la visibilité ?

Bref, quel est votre point de vue sur l’évolution de KS et de votre consommation ?

Voilà, voilà, j’espère que ce sujet intéressera quelques uns d’entre vous…

Feu libre !

Comme tu le dis ce sont des énormes projets, donc des projets qui ne pourraient pas voir le jour dans le circuit classique ou alors à des prix rédhibitoires. Ces éditeurs pourraient juste faire des pré-commandes sur leur site mais ils se priveraient d’une visibilité fort utile, donc KS reste la meilleure option. On est d’accord qu’ils s’en servent comme site de préco.

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Pour remettre une pièce : ok pour utiliser éventuellement KS pour faire de la préco d’un produit fini (ou une localisation VF p. ex), mais que penser d’un projet comme Stellaris en cours en ce moment ? Développement du projet clairement pas fini et plus de 12’000 backers et plus de 2 mios de USD à 3 semaines de la fin… le ticket d’entrée est très onéreux et le risque élevé… pour ceux qui pledgent évidemment !

Pour être honnête, je fais parti des backers de Stellaris, . Je garde mon pledge pour l’earlybird, mais pour l’instant 95% de chance que je l’enlève à la fin, je pense pas être le seul dans ce cas sur ce KS qui restera malgré cela un succès pour eux.

L’intérêt de passer par KS pour des projets hors normes, c’est aussi de pouvoir toucher ses backers a travers le monde sans avoir à envoyer une boite dans toutes les boutiques de jds du monde ^^

Tu envoies exactement ce qu’il y a besoin au bon endroit

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Je vois bien l’intérêt pour l’éditeur, c’est clair… Il a tous les avantages et le backer a le risque.
Imaginons un instant que les grands fabricants de laptop, de télé, de téléphone, etc… se lancent sur ce modèle de précommande de produits non finalisés, ça sera sûrement mal perçu.
Je pense que le côté « hype » des jeux nous incite un peu à tomber dans le piège de KS pour les gros projets et cette dérive est pour moi un peu dangereuse. Même si je ne souhaite malheur à personne, je serais curieux de voir un de ces projets énormes partir en carafe…

Pour moi un jeu comme Gloomhaven n’aurait jamais vu le jour s’il n’avait pas été sur KS, et il ne se serait jamais retrouvé en retail.
Les gros éditeurs touchent un plus large public. Perso, je suis ok avec le fait que les éditeurs qu’importe leur taille viennent sur KS, dès lors que je peux avoir un « prix » ou quelque chose « d’exclusif » par rapport au retail. C’est le jeu en lui même qui va me faire basculer.
Je comprends ton interrogation, mais le nerf de la guerre aujourd’hui c’est la trésorerie. Pouvoir mobiliser des fonds sans avoir recours à tes fonds propres ou à un prêt bancaire qu’importe la taille de ta structure c’est un gros avantage. Tu ne prends aucun risque c’est de la précommande tu es censé pouvoir maitriser tes couts de production.

J’ai cru entendre quelque part qu’un éditeur qui ne faisait que du KS avait tendance à péricliter sur le long terme. Après ca c’est un autre débat, je m’éloigne un peu du sujet :roll_eyes:

C’est ce que commence à mettre en place Amazon avec sa plateforme Build it.

Bon exemple pour Gloomhaven, tu as raison cela a permis le succès qu’il a aujourd’hui ! Intéressant de voir son historique: 1ère campagne en 2015 avec 5’000 backers et 400’000 USD et reprint en 2017 avec 40’000 backers et 4 millions USD… le KS initial était finalement un « petit » projet mené par I. Childres personnellement. Si un nouveau reprint devait être fait, je ne pense pas qu’il passerait par KS.

Sur le fond, l’idée d’avoir un prix préférentiel et/ou des KSE se défend parfaitement pour un gros projet… mais ledit projet doit être parfaitement ficelé, testé, planifié! Dans ce cas, je peux adhérer.

Mais aujourd’hui, j’ai l’impression que ça dérive de plus en plus vers le projet à moitié réfléchi et Stellaris (en cours actuellement) en est la parfaite illustration avec 12’000 backers, 2 millions USD… et pas de vidéo de gameplay ni de livre de règles.

Le problème est qu’aujourd’hui tous les projets ne sont pas mûrs… et heureusement qu’il y a Cwowd pour en discuter :blush::blush:

Je suis totalement d’accord avec toi, c’est pour ca que je n’irais pas sur un projet comme celui-ci (Stellaris).
Il faut vraiment que ca me parle. Parfois sur Cwowd on trouve des petites perles qui n’ont pas le battage médiatique comme les grosses compagnies et c’est super.

Je suis 100% d’accord avec toi qu’importe la taille de l’éditeur si c’est juste pour pondre une vague idée du projet c’est NoGo. Je n’ai pas envie de faire la playtesteuse. Malheureusement, parfois on se fait avoir, mais après c’est le jeu. C’est un risque pour nous, on pense que parfois nous allons apprécier le jeu mais finalement ca ne tournera pas comme on le souhaite.

Avec les gros éditeurs l’avantage c’est que leurs jeux peuvent bien se revendre si tu as fait fausse route. Pour les petits projets c’est parfois compliqué car peu de personnes s’y sont intéressés et cela ne tient pas sa valeur sur le long terme. Je ne dis pas que je pledge pour me faire de l’argent, mais je préfère revendre un jeu qui ne m’a pas plus plutôt que de le laisser prendre la poussière à la maison.

Attention, quand on parle de gros éditeurs sur KS, en fait ce ne sont pas vraiment des gros éditeurs. On est loin d’un Games Workshop ou d’un Asmodée.

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Alors excellent exemple… je pense que Academy Games sont a un million de kilometre de pouvoir auto financer un tel projet sans couler la boite en cas de succès d’estime en boutique… là je pense que le projet est très avancé, autant qu’ils pouvaient le financer sans risque. Typiquement c’est une micro boite AG et ce n’est pas leurs deux ou trois succès KS qui les rendent capables de prendre une tole (ou ont rendus leurs patrons richissimes)

Et si tu vas par là beaucoup de ceux que tu penses peut etre « gros » auraient surement le meme probleme… sans réfléchir je pense à un Chips Theory Games, des Lucky Ducks pour certains de leurs projets, et clairement des Awaken Realms ou Mythic Games ne pourraient jamais survivre au moindre échec si ils passaient par de la boutique directe… et c’est d’autant plus vrai quand les couts de pré-prod ou le MOQ sont extrêmement élevés…

Après il y a un autre phénomène que tu occulte (pas nécessairement volontairement) c’est le volume de prod. Par exemple je pense que Cmon seraient bien en mal de prévoir le volume de leurs jeux si ils devaient aller direct en boutique, donc soit un risque de sur-production (bye bye on ferme la boite) soit de sous production (dommage on est sold out au milieu de la hype), et là KS est vraiment pertinent pour produire au plus près de la demande initial et avoir une idée assez précise du besoin boutique…
… exemple type de quelqu’un qui a arrêté les KS et c’est pris un shitstorm à cause d’une sous évaluation de la prod : stegmayer et wingspan (et je ne sais plus quel jeu, me demande si c’est pas Tapestry, ou il disait qu’il avait largement sur-estimé la demande).

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C’est un petit projet qui a besoin de décoller et qui m’intéresse, je participe.
C’est une préco déguisée sur un produit qui m’intéresse, je participe.
C’est aussi simple que ça et j’utilise KS en fonction de ce que j’y trouve, sans me poser de questions.

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Merci pour ton retour, ça me donne en effet un regard un peu différent sur la problématique… qu’est-ce qu’un « gros » éditeur aujourd’hui ? Il est vrai que les gros projets qu’on voit aujourd’hui passer sur KS ne sont pas portés par des mastodontes de la branche pour la plupart du temps, tout est relatif en effet ! Tout dépend du reférentiel et c’est vrai que j’ai tendance à comparer les porteurs de projets entre eux en faisant abstraction des éditeurs de poids qui n’ont pas usage de KS.

C’est juste… mais c’est le propre de beaucoup d’entrepreneur, ce n’est pas lié au jds spécifiquement. Il est vrai que KS est un bon moyen de calibrer les productions de manière assez fine. Un élément qui va dans ton sens également : l’évolution du marché du jeu au cours des 10 dernières années (sans parler surtout des 2-3 dernières). La demande monte en flèche, l’offre de jeu explose, la concurrence est rude… et il est compliqué de faire des projections de chiffres dans un marché en mouvement comme actuellement. Le marché du jeu n’est pas encore mature et n’a pas trouvé son rythme de croisière.

Reste que pour des projets avec 15’000 ou 30’000 backers, on peut s’attendre à un niveau de professionnalisme élevé : il ne faut pas oublier que les backers ne font pas simplement des « réservations » de jeu à payer plus tard, ils avancent l’entier des fonds (yc les éventuels bénéfices !), le risque de déception au niveau matos ou gameplay doit être réduit au strict minimum à mon sens. Et sur ce point-là, il y a des différences colossales entre les projets, tant au niveau des petits que des plus importants.

Oublie tout ce que tu as appris Néo.

En fait il n’y a pas de règles sur KS :

  • il y a du primo éditeur
  • du je pense m’improviser éditeur
  • du je suis gros mais je passe par Ks car c’est rigolo
  • je suis encore plus gros et je crée ma propre plateforme
  • je suis moins gros que les 2 autres du dessus mais je crée aussi ma plateforme,
  • Il y a le je suis un éditeur classique mais j’ai vu de la lumière et je vais tenter
  • Il y a le je suis un éditeur qui a commencé par KS, j’en ai plus besoin, je l’assume mais on me demande de faire des Ks
  • Il y a l’éditeur qui croit pouvoir révolutionner Ks en mettant ses couilles sur la table en lieu et place de SG
  • Il y a ceux qui usent et abusent en multipliant colossalement la fréquence des projets etc etc.

Il y a autant d’usages (et donc de motivations) que d’éditeurs. Au final Ks au delà de la partie trésorerie et de la com c’est un outil mondial, une plateforme relativement propre (et structurée) pour proposer quelques choses et ce quelque chose ben tu l’utilises un peu comme tu le sens malgré tout . (Après tu peux aussi faire le faire intelligemment)

Finalement les seuls qui peuvent pas trop l’utiliser c’est ceux qui misent sur du format de petits jeux qui va être dispo en magasin (tarifairemment parlant) et /ou qui sont trop liés à leurs clients magasins.

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Perso, je pense que la réponse à la question initiale est simple : KS, et le participatif en général, est devenu un canal de commercialisation des jeux comme un autre, avec ses avantages et ses inconvénients, ceux à qui cela convient et ceux qui n’ont rien à y faire (éditeurs comme « clients »). Un grand sage, philosophe des temps modernes, l’a dit un jour : « KS, c’est pas pour tout le monde ! ».

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C’est une bonne remarque! Avec l’expérience, on apprend à jauger les projets… et Cwowd est bien utile pour ça !

Pour les « primo-backers », c’est un peu la jungle et KS est peut-être trop facilement assimilé à un site de préco… on oublie les risques et l’idée même du financement participatif.

C’est comme tout, il faut savoir se renseigner, se faire conseiller, trouver des infos avant de se lancer à l’aveugle.

Et puis quand les éditeurs classiques tentent d’utiliser KS en le prenant vraiment pour une poule aux oeufs d’or et se foutent royalement des backers, ils peuvent se prendre de belles tôles

https://www.kickstarter.com/projects/577349446/imaginarium-the-dream-factory?ref=discovery&term=imaginarium