Vu ce soir Across the Spider-Verse. Alors, version courte pour ne pas déranger ceux qui pensent que « super-héros = caca »
Ce film est un pur chef-d’œuvre (au sens propre du terme).
(Je pensais à la base écrire « un chef-d’œuvre absolu », mais comme il y a une suite, on va quand même attendre de la voir pour s’en assurer. 
)
Pour le reste, balise, ça évite d'avoir un post trop long pour ceux qui préfèrent passer à quelque chose de plus "noble" qu'un dessin animé, qui plus est de super-slip. 0 spoiler garanti en dessous, mais que l'argumentation soit invisible, c'est dans le thème, alors, autant en profiter... ;)
Déjà, l’animation est une tuerie, on atteint des sommets inédits, quel que soit le support. Et tout le reste (histoire, personnages, etc.) suit, c’est quasiment un sans faute. On pourra à la limite reprocher dans certaines scènes d’action (réalisées avec une maestria folle) qu’il y ait trop de choses à regarder à l’écran et que ça aille trop vite, parce que ça fourmille de détails et que l’œil n’a pas le temps de tout voir.
Mais clairement, l’Oscar 2024 du meilleur film d’animation est déjà plié, et les films qui comptent se battre pour la palme n’ont plus qu’à prier que l’Académie ne déroge pas à ses « principes » et le cantonne à la catégorie animation, sans quoi il pourrait tout rafler, même le meilleur film toutes catégories confondues (la seule véritable raison qu’on pourrait trouver pour qu’il ne l’emporte pas, c’est… que c’est déjà un film sur le multivers qui a gagné cette année).
Parlons-en, d’ailleurs. Les Daniels peuvent remercier leur bonne étoile qu’Across ne soit finalement sorti que cette année (il était initialement prévu pour l’an dernier mais a été repoussé car ils étaient en retard sur le 3e et ne voulaient pas d’un délai de 2 ans entre les deux ; et quand on voit la fin de celui-là, on le comprend). Car je vois mal comment Everything… aurait pu gagner en ayant, la même année, en compétition une œuvre qui lui est infiniment supérieure sur tous les points. Visuellement, déjà, il y a un monde entre les deux, mais vous me direz, c’est normal (ou du moins compréhensible). Mais c’est la même chose sur le plan du scénario, et encore plus sur celui de l’émotion et des rapports humains. Across, c’est Everything… si Everything était un bon film (et en survitaminé).
Bref, pour ceux qui pensent qu’un film de super-héros ne peut être que commercial et en aucun cas de l’art, n’allez surtout pas le voir, vous risqueriez d’être ébranlés dans vos convictions. Car rarement on aura vu une telle œuvre d’ART (au sens propre du terme) sur grand écran.
Et la montée en puissance de la dernière demi-heure laisse vraiment « craindre » le meilleur pour le 3e. Espérons qu’ils transforment l’essai (mais a priori, ils maîtrisent leur sujet sur le bout des doigts, pas trop de risque à avoir, on dirait).
Le meilleur Spider-Man de tous les temps, tous supports confondus, et ce n’est même pas une histoire de Peter Parker mais d’un héros « dérivé ». Un peu comme si le Batou de Nolan était Dick Grayson. Ça valait une sacrée cote, quand même (encore que, d’un autre côté, Into the Spiderverse était le meilleur Spider-Man jusque-là, alors…). Et l’an prochain, au final, une des meilleures trilogies de l’histoire du cinéma ? On s’y dirige à grands pas, en tout cas…
(Note : il est conseillé d’avoir vu le 1er avant de voir celui-là. D’abord, parce que bien que très inventif dans sa mise en scène, il reste beaucoup plus « sage » dans son animation, et le choc sera peut-être moins grand qu’en débarquant d’emblée dans l’univers visuel d’Across. Ensuite, parce que, même s’il est très bien résumé au début, vous perdriez en impact dans la 3e partie du film. De plus, comme toutes les bonnes suites, Across recontectualise Into the Spider-Verse et le rend meilleur a posteriori.)