Très étrange, quand on sait que la diffusion du proto-capitalisme commence avec les républiques de l’actuelle Italie et se répand à travers le commerce triangulaire et la mise en place de comptoirs un peu partout autour du monde. Le capitalisme a ainsi pu s’imposer au monde politiquement comme seul système économique prétendument viable. Si aujourd’hui il est impossible pour tout un chacun de vivre une vie confortable en dehors du capitalisme, donc sans accepter les concepts de valeur, marchandise, travail, tu es basiquement à la rue.
Le souci c’est de croire que les choses du passé sont plus importantes que celles du présent (ou du futur). Donc, ça peut paraître étrange mais le capitalisme n’a jamais cessé de chercher de nouvelles formes, sa force venant justement de sa capacité de survie, d’adaptation à des conditions qui n’ont jamais cessé d’évoluer.
cette phrase n’a aucun sens.
Ta vie est bien plus confortable aujourd’hui que l’était celle de tes ancêtres, peu importe quelle génération tu prends en référence. Ce confort n’est pas que un bienfait du capitalisme mais c’est tout de même lui qui met 400 esclaves à ton service (oui, j’aime cette illustration qui aide à bien comprendre ce qu’est réellement le confort).
Comme tous les concepts, ceux-là dépendent des définition qu’on leur donne. Or, chaque époque du capitalisme, chaque forme différente qu’il a prise en donne de nouvelles.
Ce n’est pas parce que la forme actuelle du capitalisme n’est plus capable d’apporter des réponses pertinentes en termes de progrès ou de répondre aux défis posés à l’humanité que le capitalisme en lui-même est condamné. Pour l’instant, la forme en vigueur reposant sur la lutte pour le profit et le consumérisme continue de s’accrocher en cherchant à s’emparer du politique (et c’est très inquiétant). Mais la prochaine pourra parfaitement intégrer communs, gestion partagée, droit d’usage, durabilité, coûts réels… selon ce que le politique choisira pour cadre.
J’imagine effectivement qu’elle est plus confortable que mes arrières grands parents agriculteurs cravachant pour un petit bourgeois métayer du coin vivant dans un château et qui profitait de leur force de travail en leur louant des champs oui. Mais je vis objectivement moins bien que mes grands parents, et mes parents, j’ai début trentaine et n’étant pas un bourgeois mais ayant fait des études, j’ai juste assez pour pouvoir être locataire d’un petit appart dans un enfer urbain.
Je n’y crois évidemment pas parce que ça me semble être de l’ordre de la pensée magique, mais c’est mon point de vue. On ne pourra jamais tomber d’accord à ce niveau là.
Je comprend bien que tu as quelques réticences au concept de liberté individuelle mais… vu tes positions et ton parcours, difficile de ne pas considérer que c’est aussi un choix personnel que de renoncer à cette recherche de confort. Je ne vais certainement pas critiquer cette position, c’est totalement ton droit; évidemment. Mais tu ne peux pas estimer que cette perte supposée de confort est due au seul capitalisme et ses méfaits. Ni la généraliser à l’ensemble de la population.
Il ne peut, par définition pas avoir de concept de « liberté » individuelle au sein du capitalisme, déjà parce que les études sociologiques montrent, contrairement à ce que les textes sacrés néolibéraux voudraient nous faire croire, que la reproduction sociale reste, malgré des innovations sociales pour tenter de la lisser (école pour tous par ex) un mécanisme écrasant pour les individus. Et en réalité, les transfuges de classe sont assez rares (biais du survivant). Ce qu’on peut remarquer c’est que la massification des diplômes n’a pas permis, à la plupart des individus, d’avoir un niveau de salaire supérieur à leurs parents, alors beaucoup moins diplômés. Bref, l’agentivité est proche de zéro dans le choix de carrière, ou souvent limitée à un panel de sa classe d’origine. Malgré les diplômes il y a donc peu de mobilité sociale.
Si jamais vidéo de vulga sur les « transfuges » :
Il n y a pas de renoncement au confort, je suis juste, aux yeux du capitalisme, un être dont le savoir est improductif, en plus, j’ai fait des études pour comprendre l’être humain et le fonctionnement de la société, pas pour servir très directement les fins du capital. Et c’est cet intérêt, et seulement cet intérêt pour le savoir, mais sans être pour autant fermé à l’idée de trouver un travail ( au contraire hein), qui fait que je suis relativement marginalisé. Bon, aujourd’hui j’ai un autre diplôme grâce auquel pour le coup, j’ai plus d’opportunités.
Ce qui est logique vu qu’ils sont plus taxés que leur aînés et que l’accès au logement est lui aussi plus onéreux (en tenant en compte l’inflation). Le coût de la répartition et des services publics a un poids important sur les actifs actuels. (et là je dis ça neutralement, juste qu’il faut etre conscient de ce poids lors des comparaisons)
Pour la taxation je ne me suis pas renseigné, et oui, l’inflation y est pour beaucoup, mais mon point cherchait à expliquer que si le diplôme a longtemps été brandit comme la promesse d’une meilleure vie, le fameux : « Travaille bien à l’école pour avoir un bon travail plus tard » que tout le monde a plus ou moins entendu, en réalité il faut modérer la chose. Si avoir un diplôme au delà du bac ouvre à de meilleurs salaires et à des boulots moins dangereux (en moyenne), et ça c’est aussi démontré, on se rend compte que paradoxalement le diplôme n’est plus du tout la garantie de l’émancipation professionnelle de l’individu, là ou jusqu’à une certaine époque, le diplôme était l’apanage des classes bourgeoises et ouvrait plus directement à des opportunités professionnelles larges et intéressantes.
Aujourd’hui avoir accès à des postes relativement élevés dans l’échelle sociale (de cadres) qui jusqu’à une époque pouvaient être atteints par une personne ayant un DEUG d’une université de province (j’exagère le trait volontairement) sont aujourd’hui toujours l’apanage des classes bourgeoises en général. Et pour les enfants de ces classes il a fallut faire en sorte de créer une distinction face à la massification, pour que ces postes leurs soient « gardés au chaud », et c’est là ou entrent en scène les écoles post bac privées, et diplômes de grandes écoles face au diplôme d’université publique alors dévalué. Et tout ça, c’est de sorte à faire sa place dans le capitalisme, qui reste une compétition avec ses perdants et gagnants.
Oui mais l’envie d’un employeur de se fier à de l’experience plutot qu’un diplome, c’est pas franchement une donnée spécifiquement capitaliste. C’est plutôt un manque de confiance dans la valeur de ces diplomes
C’est surtout que suite à la massification les diplômes ont globalement perdu en valeur (sauf milieux très spécialisés et porteurs). Donc plus de gens diplômés, plus de choix. Seulement, on sait très bien que pour un jeune diplômé, le piston, le fait d’avoir un carnet d’adresse par le biais de la famille et donc un capital relationnel partagé fait qu’il a plus de chance de trouver, nonobstant l’expérience.
Et spoiler, ce sont rarement les enfants d’employés et d’ouvriers diplômés, qui profitent de la solidarité familiale, relationnelle… Sauf peut être dans le milieu professionnel des parents, mais alors encore une fois, ça montre que le diplôme « émancipateur » est globalement de la poudre aux yeux.
Oui mais du coup on en revient au souci des diplomes non valorisants. (et je ne parle même pas des diplomes se basant sur des faux métiers genre osthéopathe)
Le souci c’est peut être qu’il y a des diplômes plus valorisés que d’autres ? Par ailleurs les écoles d’ostéo sont souvent pleine d’enfants de bourgeois n’ayant pas réussi médecine, quand ils ne sont pas envoyés en kiné en Espagne par papa…
Sauf que la kinésithérapie n’est pas, contrairement à l’osthéopathie, une pseudo-médecine ou une ‹ médecine non conventionnelle › (c’est à dire un truc qui marche pas en novlangue).
Du coup, on ne peut pas dire que c’est plus ‹ productif › de pratiquer du chamanisme. Pourtant, ce métier semble trouver sa place dans le capitalisme.
Mais enfin, je défendais pas l’ostéo, je sais tout ça merci. Je te dis juste que l’ostéo c’est très souvent une pratique réalisée par des gens n’ayant pas réussi médecine en France et n’ayant donc pas accès à la kiné. Pour les mieux lotis, c’est direction Espagne pour des écoles de kiné reconnues nationalement là bas et plus faciles d’accès qu’en France.
1- Non
2- Oui mais je suis passé à la lessive faite maison (c’est moins cher pour le capitaliste que je suis)
3- Ca depend du cabinet de conseil :3 (mais non)
4- Je vois tjrs pas en quoi c’est la faute du capitalisme cette affaire de diplome.
Le chamanisme vient répondre à des manques et souffrances produits par le mode de vie capitaliste, normal qu’il y trouve sa place… Je dis pas pour autant que je le cautionne, mais ça demanderait une discussion à part entière.
Ma reaction c’est de dire, en reponse en @BierrePourdieu que c’est pas la productivité qui semble définir la présence ou non (et/ou la survivance ou non) du métier. (et que le diplome non plus, mais que c’est pas spécifiquement un probleme de capitalisme ici)
Hmmm probablement pas. Vu qu’historiquement le chamanisme remonte bien avant le capitalisme.
Un chamane est productif, il répond à une demande de personnes en manque de repères. En règle générale il y a des soins, mais aussi des objets fabriqués, des conférences, et tout un système qui se rapproche du sectarisme pour fidéliser une clientèle.
Le marché des pseudo médecines ne s’est jamais aussi bien porté, et le New Age un business juteux.