Que dire sur ce qu’il se passe à part que c’est effroyable ?
Au delà de la situation sur place, il y a quand même quelque chose que je trouve scandaleux depuis ces quelques jours. Et je salue justement ta présentation de ce sujet, @legorn, car elle représente l’exacte inverse du bordel hallucinant qui sature l’espace médiatique, politique et les réseaux sociaux depuis ce week-end.
Premièrement, les politiques français, dans leur grande majorité, ont une fois de plus été en dessous de tout.
La droite (histoire d’être au clair sur ma définition de la droite, les Macronistes sont dedans), d’abord, qui profite de l’occasion pour décrédibiliser la gauche coupable de ne pas condamner assez clairement le Hamas. C’est quoi ces injonctions à s’exprimer sur un sujet qui ne concerne pas la France en elle-même ? C’est quoi ces injonctions à s’indigner uniquement de la manière dont on a décidé qu’elle devrait être la bonne ? Ces gens me dégoûtent profondément, ils n’en ont rien à faire des victimes israéliennes qu’ils prétendent défendre. Les victimes ne sont que des outils politiques. D’ailleurs ça a plutôt bien marché : selon un sondage, LFI est désormais considéré comme plus dangereux pour la démocratie que le RN. Marine est contente, elle s’est refaite la cerise en dénonçant des actes de torture au Proche Orient (ceux commis par son daron la dérangent moins).
La gauche maintenant. LFI, sérieux. C’était si compliqué que ça, le premier jour, de se contenter de dire un mot pour les victimes israéliennes massacrées ? C’était VRAIMENT le moment pour faire du « oui, mais » ? Et après en profiter pour prendre les gens pour des idiots en leur expliquant que non, c’est pas vous qui vous exprimez mal mais les autres qui ne comprennent rien ? La nuance, c’est très bien, mais là c’est pas de la nuance. Il y a un temps pour tout. Ce débat sémantique, actuellement, pour refuser catégoriquement d’utiliser le terme terrorisme pour parler du Hamas, c’est pitoyable. Crime de guerre, terrorisme, qu’est ce que ça change là, maintenant, dans l’instant ? Vous savez quoi ? Vous aviez même le droit de la fermer, ç’aurait été moins triste.
Les médias ? Je me refuse catégoriquement à aller regarder ne serait-ce que 30 secondes un plateau de chaîne d’info en directe. Parce que je sais que le sujet n’y sera pas la guerre, les victimes, mais les polémiques de merde (j’ai pas d’autre mots) avec des intervenants hautement qualifiés (non, coucou Cnews, vous êtes les champions du monde vous). Reste les médias « écrits » : je n’ai rien vu de trop choquant pour le moment. Je trouve le traitement du Monde vraiment bon, par exemple, mais ils sont pas seuls.
Allez, finissons avec les réseaux sociaux. Quelle fange. Mais quelle fange. Alors évidemment, vu que les politiques y sont, ça fait déjà une base pas super saine. Mais on y rajoute les militants de tous crins, la désinformation MASSIVE qui atteint même les gens qui semblent intelligents, c’est effroyable. Une vidéo montrant des enfants en cage suscite l’indignation (« les Palestiniens sont des animaux ! A mort ! ») et tourne massivement, mais évidemment personne ne se demande d’où vient cette vidéo. Et quand on apprend que ça n’a rien à voir avec le conflit actuel, « oui mais ça change rien, ça aurait pu être vrai ». Pitié quoi. Pareil que pour les politiques : vous avez le droit de la fermer.
Tout cela me semble tellement obscène face à l’horreur de la situation au Proche Orient, QUI N’EST PAS NOUVELLE. Car oui, je mets bel et bien un signe « = » devant les victimes civiles israélienne comme palestinienne. Oui, c’est une situation complexe sur laquelle beaucoup trop de gens s’expriment sans rien connaître, par pur intérêt idéologique (quel qu’il soit), ce dont je me garde bien. Je ne pense qu’aux victimes depuis ce week-end. Cela me mine.
Désolé, je suis limite hors sujet, mais je crois qu’il fallait que ça sorte…