Par rapport aux pastilles, y avait eu un post sur FB, que je découvre ne plus être accessible.
C’est surtout l’un des commentaires qui était intéressant :
(c’est le patron des jeux Opla)
Par rapport aux pastilles, y avait eu un post sur FB, que je découvre ne plus être accessible.
C’est surtout l’un des commentaires qui était intéressant :
Dans la campagne backerkit, on retrouvait ce passage :
Any of the techniques or products we develop to improve sustainability will be available for ANYONE to use. Even the molds we’re planning to create with will be free for anyone else working with our manufacturer to use in perpetuity.
Our manufacturer, Panda, is an industry leader in making the tabletop gaming industry more environmental friendly. We trust them to help us push the industry toward more sustainable manufacturing. And to accomplish all this, we’re working with a sustainability consultant, Ruth Meza, to make sure we’re making the best decisions we can.
Of course, any physical product has environmental impacts, and the economics of boardgames require printing in a single location far from most backers. But in the future, we will continue to evaluate regional printing and other ways to reduce the environmental impacts of production.
Soit en gros, produire dans une seule usine en Chine est aujourd’hui le plus économiquement viable mais ils ne s’interdisent pas d’étudier une production plus régionale à l’avenir.
De façon générale (car oui il y a des exceptions) le monde du jeu de société n’est pas écolo. Si vous tenez absolument à consommer écolo, qu’est ce que vous foutez sur cwowd ?
Merci à toi et @vin-parker de détailler mieux que moi le procès d’intention qui est fait dans le premier post.
Comme dit dans plusieurs posts ci-dessous, il n’y a pas eu spécifiquement de comm’ en mode « greenwashing » pour Daybreak.
Et les logos et mentions « trier… etc » sont de plus en pus fréquents, genre sur toutes les boites Ravensburger, pour citer un exemple que j’ai à porté de main.
Pointer du doigt un réel effort d’évolution au lieu de saluer le geste, c’est à mon avis contre-productif. On en arrive vite à ce genre de questions qui ne mènent pas le débat bien loin :
Que répondre à ça ?
Se lancer dans un comparatif d’empreinte CO2 entre 50h de jeu annuel à 4 personnes contre la même durée en Streaming sur 4 comptes Netflix différents ?
Commencer à se pointer du doigt en mode « hé, t’es pas écolo, t’as une voiture ! » « Et alors ? Je t’ai vu manger un steak hier ! » « Ben toi t’as pris l’avion cette année » « Ouais, mais toi t’as fait des enfants, vil écocide »… ?
(je caricature un poil mais c’est une évolution classique de discussion de forum dès qu’on aborde l’empreinte environnementale et les comportements de chacun).
Sauf erreur, cette « polémique » avait eu lieu lors de la sortie d’Earthborne Rangers, qui avait en effet des petites pastilles autocollantes à la place du cellophane.
Problèmes : lesdites pastilles étaient déjà en plastique très solides et surtout archi-collées tendance super-glue, qu’il était difficile d’ôter sans abimer la boîte. (On en avait bien parlé sur le topic dédié ici même).
Et avait pointé cette idée dans les commentaires Facebook que tu cites : « En fait, l’impact de ces pastilles est PIRE qu’un cellophane entier autour de la boîte, scandale ! »
Le fait est que les quelques jeux « à pastille » que j’ai ouvert dernièrement ont des autocollants collés bien moins fort, qui s’enlèvent plus facilement, comme celle justement qu’on voit sur la boîte de Daybreak.
L’impact du transport est un vrai problème, on avait pas mal abordé le sujet dans ce topic : Pledge et CO2.
Dans l’absolu, je n’ai pas fait d’étude comparée du coût carbone autocollant vs cellophane et je n’ai donc pas tous les éléments pour trancher.
Mais au final, on se fait tous sa petite idée (qu’on le veuille ou non) sur les sujets de ce genre. Et entre 2 étiquettes détachables et 0.35 m² de plastique cello thermocollé, j’avoue instinctivement penser que l’impact du second est plus élevé.
Bah oui, c’est plus écolo, ils ont raison
Encore une fois, ils auraient dit « achetez Daybreak, jouez « vert » », ou une connerie de ce style, là ok, ils se seraient planté. Mais là ce n’est pas le cas.
Par contre, j’ai compris ce que tu voulais dire au sujet des étiquettes, je pense : c’est le fait que dessus, soit indiqué cette phrase, très « com ». Effectivement, j’ai déjà eu des jeux avec des étiquettes papier, sans que ça soit marqué dessus « c’est mieux que le plastique ».
Après, très honnêtement, je pense qu’on se serait tous dit, en déballant notre jeu, « super les sachets plastiques et les jetons plastique dans ce jeu où il faut dépolluer ! ».
Donc je trouve que l’effort fait sur les composants du jeu est bienvenue.
C’est bien ce que je dis dans la phrase suivante.
C’est vrai que le matériel est un réel exemple du mieux qui peut avoir lieu dans le monde du JDS. C’est vraiment bien. Sans parler du jeu qui est très bon.
Je me suis mis en tête de faire un petit article sur le calcul de l’empreinte CO2 des jeux. Je le mets ici pour me mettre un peu la pression.
Curieux de voir ça !
Le seul point greenwashing du jeu c’est surtout qu’il n’y a pas vraiment de stratégie décroissante dans le jeu alors que c’est une obligation dans la vraie vie pour polluer moins.
Après ya peut être une carte qui dit ça et permet de récupérer de la résilience.
Oui, une carte. C’est pas une stratégie.
Au-delà de la question écologique, le fait de produire en Europe plutôt qu’en Chine, c’est aussi une question sociale: celle de la protection et du respect des travailleurs.
Perso, j’achète tout ce que je peux (vêtements, etc.) en Europe principalement pour des raisons sociales. Pour les raisons écologiques, je pense qu’il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte (type de frêt par exemple) que ça me paraît compliqué d’avoir une réponse unique.
C’est une option, mais pas la seule (on peut imaginer de la croissance « sous contraintes »)…
Sauf que ce qui domine sans l’emprunte carbone d’un jeu c’est le plastique, pas le transport. Et sur le transport, ce qui domine, c’est les derniers km.
Un jeu ça représente quelque dizaines de km en voiture. À moins d’acheter des centaines de jeux tous les ans, ça aura un impact très marginal sur ton emprunte carbone. Le climat c’est vraiment un sujet sur lequel on parle beaucoup sans avoir forcément les idées claires sur les ordres de grandeur.
Non. Voir les scénarios du GIEC, qui sont tous croissants : IPCC Scenarios Data Explorer - Our World in Data
Au passage, il y a quand même une carte décroissance, largement insuffisante en elle même, ce qui est assez bien représentatif des connaissances scientifiques (pour le coup je trouve que le jeu est vraiment bon sur ce point, même s’il y a énormément de simplifications).
C’est difficile d’étudier l’impact de scénarios décroissants quand la croissance est une hypothèse d’entrée des modèles.
Mais pour en revenir au jeu, dans Daybreak, la consommation en énergie va augmenter chaque tour (la vitesse dépend de la puissance qui est jouée). La carte degrowth permet de contrebalancer cette augmentation, et dans certains cas la diminuer.
Voici le détail de la carte (lien QR code) : Degrowth Movement
C’est pas le cas. La croissance est bien un output des modèles, c’est pourquoi dans les divers SSP on a des croissances différentes (d’ailleurs les SSP1, qui correspond aux scénarios qui décarbonent le plus, sont aussi ceux avec une des plus forte croissance).
De plus, on a des raisons de croire (théoriquement et empiriquement) que la décarbonation va à la fois nécessiter de la croissance (pour investir dans la transition), mais aussi en générer (l’investissement génère de la croissance) !
Ce n’est pas vraiment ce que sont les SSP du GIEC du coup :
The SSPs were first defined as storylines set along two dimensions: high or low socioeconomic challenges to mitigation and high or low socioeconomic challenges to adaptation. Five SSPs were developed to fill the four quadrants of the matrix and its centre (Fig. 3; O’Neill et al., 2014). These SSPs are defined by narratives and by qualitative descriptions of plausible global trends that are consistent with the selected outcomes in terms of challenges to mitigation and to adaptation. The narratives, as O’Neill et al. (2017, p. 171) explain, “aim to convey a basic ‘storyline’ that can guide the specification of further elements of the scenarios, including quantitative elements”. They thus inform the quantification of relevant variables that is necessary for them to be used as input in models. The elements considered include demographics, human development, economy and lifestyle, and institutional trends. The evolution of GDP is thus defined as part of the SSPs.
[…]
IAM work thus appears to be coordinated around a relatively small set of GDP projections, all of which are in line with the “growth paradigm” (Schmelzer, 2016).
Note : j’ai conscience que c’est un papier parmi d’autres qui pourraient le contredire. Je ne sais pas non plus combien de fois ce papier a été cité dans d’autres recherches. Je le propose car, évidemment, l’analyse me paraissait pertinente. Si vous avez d’autres sources plus complètes et fiables, je suis preneur.
Pour réagir sur le terme « hérésie » utilisé par Florent Toscano, peut-être cela fait-il référence à une info que m’a filée Théo Rivière quand j’ai discuté avec lui à Octogônes cette année. Je venais de lui dire que je trouvais super le format de la boîte de Sea Salt and Paper, notre discussion a dérivé sur les fameux autocollants, que pour ma part je trouvais top, à ceci près que souvent, effectivement, c’était difficile à décoller sans dégâts collatéraux (depuis, j’utilise le sèche cheveux en cas de souci et c’est nickel, bien que longuet à faire). Il m’a expliqué que c’était compliqué, et que soit les autocollants étaient écolo et adhéraient bien fort (au risque d’arracher le papier de la boîte) soit ils s’enlevaient facilement, mais grâce à un adhésif très polluant dans sa compo et sa fabrication. C’est sans doute très simplifié, mais il m’a dit que c’était vraiment pas si simple que ça comme sujet, et qu’il s’y intéressait pas mal.
Voilou !
Moi je coupe la petite pastille et c’est tout. C’est con mais comme je ne la mets pas à la poubelle, j’ai l’impression de bien moins polluer que quand je dois jeter un cello qui n’aura servi que le temps que je le déballe. Et vive les petites pastilles, bravo Opla.