Patience, patience…
Un jour, je terminerai mon article de présentation et tout s’éclairera. 
Oui, la gamme est pléthorique et difficile à comprendre. Mais on parle d’un jeu exceptionnel qui dure depuis 40 ans. Forcément, y’a beaucoup de contenu qui existe aujourd’hui.
C’est un petit monde, et rares sont ceux qui raccrochent une fois qu’ils se sont lancés. Le matériel coûte cher, et le peu qu’on trouve d’occasion est souvent très vieux. Comme être completiste relève de l’utopie (les modules historiques ne sont pas réédités), on garde tout !
Pour te lancer, essaies le ASL SK1, c’est une très bonne porte d’entrée, à prix abordable (40€), avec des règles simplifiées mais fidèles à l’esprit et à la lettre du jeu. Avant d’investir dans le Full si tu accroches: au minimum Beyond Valor, rule book et Rat pocket (recueil des tables, indispensable), compter 200€. Le reste, US, FR, JAP, modules historiques, etc, suivra peu a peu suivant l’envie et le budget. De toute façon, avec Vassal (gratos !) ou en face à face, tu auras toujours qqn pour partager un scénario, une table et passer des heures à s’éclater dessus avec toi. 
J’ai du mal à jouer à autre chose dans la même période, j’avoue ! J’attends Holland 44 de GMT, mais avec un peu d’appréhension…
Merci à tous les deux. Je vais regarder…
Déjà lui… Pour notre plaisir de lire :
J’ai pas encore lu toute la prose de @uphir sur Vierville mais c’est foutrement bien écrit… Bravo à toi ! Pour ceux qui veulent découvrir sans -trop- se faire peur, c’est une très bonne approche. 
Merci.
D’ailleurs, il faut que je m’y remette ; on m’a demandé plusieurs fois de le mettre en PDF. J’avais commencé à le faire, et puis le temps, le courage…
Mais j’ai toujours le document. Il faut. Et enchainer sur un épisode 2 avec les « support weapons ».
Vu toutes les infos que tu donnes, j’ai hâte de voir tes retours quand tu passeras à ASL 
Quelques nouvelles du front. Nous venons d’achever en play by e-mail avec Bonzillou (Pascal Toupy) le S15, Hammer to the Teeth. C’était mon (notre ?) premier scénario SK2, donc incluant des ordonnances (ici, deux canons anti-chars U.S de 57mm et côté allemand un mortier de 81mm), mais paradoxalement je l’achève après celui joué avec Prairial que j’ai relaté un peu plus haut (dommage car l’expérience acquise m’aurait sans doute été utile pour le setup !). Le contexte ?
16 décembre 1944, du côté de Bleialf en Allemagne : aux premières heures de la bataille des Ardennes, les rookies de la 106th U.S Infantry Division (les Golden Lions) doivent tenir un petit village face à une attaque allemande sans se douter de l’ampleur de l’offensive qui débute.
« On a blue disc within a white edge, a gold lion’s face all within a red border » (l’héraldique de la 106th).
Je ne vais pas tourner autour du pot ; le marteau dans les dents, je l’ai bien senti ! Et pas qu’un peu !
Mes soldats inexpérimentés (2ème ligne, 6 de moral) se sont fait rouler dessus par les Volksgrenadiers (293ème Régiment, 18ème Division). L’affaire débute pourtant mal pour les teutons avec le mortier qui rate son tir de fumigène pour couvrir l’approche initiale. L’engin aura assez peu d’utilité dans la bataille car il est encombrant et la carte ne l’avantage pas (beaucoup de collines, pas mal de bâtiments, lignes de vue assez réduites). Mais les américains ont opté pour un front assez large pour éviter le débordement ce qui va s’avérer une faiblesse fatale.
En effet, après des premières minutes accrochées, l’allemand concentre toute sa puissance de feu sur le centre de son dispositif ; les groupes de combat sont rassemblés en deux concentrations impressionnantes, renforcées par l’emploi de MGs, donnant à ces « kill stacks » le FP d’un destroyer (stellaire ?). Mon premier canon se révèle très (trop ?) tôt (l’impatience de tirer mon premier coup sans doute) et épuise ses obus HE dès le premier (ou deuxième ?) tir, le rendant quasi inutile face à la masse d’infanterie adverse. Le deuxième a un stock de HE un peu plus conséquent mais s’avère au final assez mal placé car les troupes allemandes font mouvement à l’opposé de sa position. Mon centre se fait impitoyablement enfoncer, obligeant mes guys à se replier vers une deuxième ligne de défense. Malheureusement, bien loin d’être un repli en bon ordre, on assiste à une déroute désordonnée et je perds de nombreux gars, fauchés par le feu adverse alors qu’ils tentaient de traverser la place centrale du hameau pour trouver un couvert. Pire, j’abandonne l’une de mes rares armes d’appui dans l’histoire ! Personne n’osera braver la tempête pour tenter de la récupérer…
Il n’y a finalement qu’au nord où le repli se fait dans le calme : c’est là où il me reste un mince espoir de victoire. Les renforts du 81st Engineer Battalion tentent une contre attaque à cet endroit mais sont eux aussi stoppés par les mitrailleuses adverses. Il ne reste qu’un demi-squad et leur sous-off’ pour tenter de tenir encore le périmètre. Ils se défendent bravement mais finissent par ployer sous le nombre.
Un véritable massacre.
Ci dessus, la situation peu brillante à l’approche du dernier tour. Mes canons sont perdus, il me reste deux squads, tous les deux « brisés ». Dans la mêlée, je n’ai qu’un half-squad (avec un bazooka qui ne m’aura servi à rien) et un leader ; le combat est à 1 contre 3, donc sans véritable espoir de victoire. Le village est sur le point de tomber !
Le tableau des pertes est lui aussi éloquent, même si je suis surpris ; je ne pensais pas avoir « descendu » autant de squads allemands.
Un scénario en tout cas où j’ai eu le sentiment de subir (beaucoup) et de ne pas pouvoir faire grand chose, mais je l’ai aussi (probablement) très mal joué. Mes canons étaient mal positionnés (facile à dire avec un peu plus de bouteille) et plutôt que de faire le choix d’une ligne de front étendue, mais « fine », j’aurai dû me concentrer sur le périmètre à défendre. Pascal a parfaitement exploité cela et m’a atomisé avec ces deux « piles tueuses ». J’ai bien eu une ou deux occasion(s) de tirer dessus, mais les résultats se sont avérés décevants ; tout au plus quelques « pin ». Pas de quoi ralentir son inexorable avancée !
Un résultat au final conforme à l’histoire ; à l’hiver 44, les jeunes recrues des Golden Lions avaient subi de plein fouet l’attaque de la pointe de l’offensive allemande, composée de vétérans de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine. Après avoir perdu le village de Bleialf, ils parvinrent à le reprendre sur une contre-attaque menée par le Colonel Cavender puisant dans les réserves des 422ème et 423ème régiments. Un coup pour rien néanmoins ; face à la poussée allemande, et après avoir subi de très lourdes pertes, les Golden Lions, encerclés, se rendent dans la soirée du 19 décembre. 6.000 soldats américains seront ainsi faits prisonniers…
Autant je trouve le jeu dégueulasse visuellement. Autant on sent bien le réalisme du truc.
Le côté play by email est assez fascinant… Vous jouez ça en combien de temps du coup?
Cela a longtemps été, pour moi, un point de rejet. C’est sûr que comparé à ce qui se fait du côté de Old School Tactical par exemple, visuellement, le jeu accuse son âge. Mais, en jeu, je t’assure que tu oublies complètement l’aspect graphique pour t’immerger complètement dans le récit que le jeu propose.
Autrement dit, quand tu regardes, tu te dis « c’est moche ! ». Mais quand tu joues, tu ne vois absolument plus le jeu mais tu imagines ce qui se passe « réellement » sur le terrain.
De plus, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce visuel sert parfaitement le jeu. Les cartes sont d’une ergonomie folle si bien que tu n’as jamais de doute sur une ligne de vue, sur la nature du terrain que tu traverses, ou tout autre considération que des cartes plus jolies visuellement pourraient faire naître.
C’est vraiment bluffant. Il faut (y) jouer pour s’en rendre compte !
Mais oui, je te rassure, avant de me lancer dans ASL, je le trouvais moche. Je m’étais même fait houspiller par des vétérans en disant que je trouvais ça graphiquement daté ! 
Accessoirement, il y a des modules fait par des éditeurs tiers qui sont plus modernes, et donc plus accrocheur pour l’oeil. Je pense notamment à ce que font les italiens de Advancing Fire ou les français du Franc Tireur.
Un scénario comme Hammer to the Teeth s’est joué en 77 logs (77 échanges en somme). J’étais assez sceptique sur le play by mail à ASL car il y a beaucoup d’intéractions entre les joueurs. C’est loin d’être un « vulgaire » my turn / your turn. Il y a au contraire de nombreuses phases communes (ralliement, déroute, corps-à-corps) et des interruption avec toutes les possibilités de tirs défensifs. Je n’y croyais donc pas trop quand on m’a proposé ma première partie en pbem.
Eh bien en fait, j’avais tord (comme sur à peu près tout ce que je pensais de ce grand classique avant de m’y essayer ! ). Cela se joue très très bien, et cela permet bien évidemment de jouer encore plus ! J’arrive même à faire de l’initiation en play by e-mail, mais il faut quand même un joueur qui a lu les règles au moins une fois.
Rhaaaaa! Bon aller je me sors les doigts. 2025: je vais tacher de me dégotter le SK1 potasser les règles et je te solliciterais peut être pour une initiation complémentaire.
Je te rejoins tout à fait. D’autres jeux plus modernes ont des maps plus belles (je pense à Conflict of heroes, et son jeu d’ombres superbe, sensiblement à la même échelle), mais qui alourdissent visuellement l’aire de jeu par le surcroit de détails et rendraient le terrain plus difficile à appréhender: les élévations de niveau, la différence de couvert entre un bois et un verger, la prise en compte des étages, etc.
Ici, tout est simplifié pour rendre ses effets compréhensibles au 1er coup d’oeil.
Une maison avec un carré blanc en son centre? = un escalier, donc présence d’un étage (avec le marqueur qui va bien pour indiquer que ta mitrailleuse est à la fenêtre du 1er, prête à arroser toute la rue). Pas de carré?= RDC uniquement et vue sur le tas de fumier…
Pas d’arbre qui déborde d’un hexagone parce que « ça fait plus joli », mais qui en réalité te foire tes lignes de vue, pas de trace de char imprimé au milieu d’un gué qui t’inciterait à passer par là, etc.
Le système est un peu prisonnier de sa charte graphique (la carte 1 date de 1977) et de sa compatibilité géomorphique: toutes - absolument toutes - les cartes, de la première à la 90ème (sic !) + la quinzaine de cartes ASL SK, sont exactement compatibles entre elles, la modularité a un prix.
Les cartes des modules historiques ont un rendu plus détaillé (pas de compatibilité attendue) et les éditeurs tiers (dont LFT) ont fait un réel effort sur l’esthétisme de leur production.
Le truc crucial en PBEM c’est la confiance et la probité, bref le respect de l’autre joueur. Outre tes propres jets de dés, il t’arrive régulièrement de lancer pour ton adversaire. S’ils ne te sont pas favorables (rater un tir, casser une arme de soutien, échouer à un test de moral, etc), hors de question de tricher et de relancer en douce, c’est une question d’éthique.
Le pbem permet de gérer ses disponibilités au mieux: avec de l’assiduité, même si on a que 20’ - 1/2h par jour, ça peut suffire.
Mais il faut que chacun ait une table installée à la maison ou c’est sur écran ?
Tu as raison de souligner ce point @JM467 ; mais honnêtement, nous sommes sur une petite communauté (en tout cas, les francophones… et même étendu au monde entier, cela reste un secteur de niche malgré la popularité du jeu), et jusqu’ici je n’ai rencontré que des gens super sympas. Après, je joue sans trop de prises de tête, avant tout pour (me) raconter une histoire façon récit de vétérans de la seconde guerre mondiale ou épisode de Band of Brothers. Que ce soit en convention ou par internet, j’ai toujours passé des supers bons moments.
Je sais que sur le forum Côte 1664, il y a des tournois SK et « full » organisés par l’intermédiaire de VASL et pareil ; l’esprit a l’air plutôt sympathique. C’est une bande de grognards, beaucoup se connaissent IRL pour avoir fait des conventions ou des week-ends ASL, mais ils sont super accueillants (et c’est toujours « impressionnant » de croiser de discuter avec des gars « à la bonne franquette » et de s’apercevoir par la suite qu’ils sont les auteurs de scénarios publiés dans les boîtes officielles du jeu ).
Il n’y a que sur les gros tournois internationaux ou tu peux de temps en temps croiser un mec un peu tatillon. Genre qui ne va pas te laisser reprendre un mouvement ou te « piéger » sur un obscur point de règles. Mais à titre de comparaison, la communauté m’a l’air beaucoup plus saine (et plus âgée, il faut bien l’avouer ) que sur les tournois de 40k (par exemple, et pour citer un jeu auquel je joue aussi).
En tout cas, oui, la confiance est de mise… et il n’y a pas de raison de ne pas faire confiance.
Alors Advanced Squad Leader est bien un wargame « physique », avec des cartes en papier et des pions en carton. Il peut même prendre beaucoup de place :
La carte de Red Barricades qui permet de rejouer les jours décisifs de la bataille de Stalingrad à l’échelle tactique ; le rêve de tout joueur d’ASL (en tout cas le miens ! 
).
Mais pour que l’on puisse multiplier les parties (et éviter de se faire engueuler par nos conjointes pour « squattage » de table du salon), il y a un logiciel fabuleux qui s’appellent VASSAL et qui est téléchargeable ici :
Une fois que tu l’as téléchargé, tu peux télécharger les « modules » du jeu que tu souhaites (et il y a vraiment, vraiment, vraiment beaucoup de jeux ; beaucoup de wargames certes, mais aussi des jeux de plateau plus classiques).
https://vassalengine.org/wiki/Category:Modules
Après, il ne te reste plus qu’à trouver un adversaire (ou à jouer en solo si le jeu s’y prête ou juste pour le plaisir). Pour Advanced Squad Leader, le module s’appelle VASL et est régulièrement mis à jour :
Bien évidemment, la possession du jeu « physique » est normalement nécessaire pour jouer (certains éditeurs par exemple refusent que soit inclus dans le modules des éléments essentiels au jeu, comme les tables de combat ; le but, c’est quand même de vendre leurs jeux car oui, VASSAL et les modules sont gratuits). Maintenant, on ne va pas se mentir, beaucoup d’éditeurs de wargames fournissent leurs règles en téléchargement libre et si le module inclut les aides de jeux et les tables essentielles à la partie, il est possible de jouer à un jeu sans jamais acheter une seule boite.
Enfin, il est possible de jouer en direct sur l’ordinateur (en hot seat par exemple), par e-mail (tu enregistres tes actions, puis tu les envoies à ton adversaire qui joue les siennes et ainsi de suite), ou même en direct comme je viens de le faire (tu crées un salon avec la partie, ton adversaire te rejoint, et vous jouer ensemble sur la même session ; il voit tes mouvements en direct, les jets de dé, etc.).
Honnêtement, VASSAL, c’est un peu le Table Top Simulator du wargame. Il y a également, toujours consacré aux wargames, Rally The Troop ; plus beau, plus moderne, mais avec pour le moment un choix de jeu beaucoup (beaucoup) moins grand :
La population du wargames vieillit (moi le premier), mais on a jamais eu autant d’outils pour se retrouver et jouer. Fini la partie en solitaire avec la carte et les pions installés sur le bureau.
Edit : Pour le jeu en direct, il est bien d’avoir du vocal à côté, ce que n’inclut pas VASSAL. Du coup, on passe par Discord, Skype, ou What’s App à côté.
Les portages Rally the Troop que j’ai eu l’occasion d’essayer sont de qualité (Andean Abyss, Red Flag over Paris). Et comme rien n’est traduit, ça évite les traductions baroques que l’on peut trouver sur BGA parfois.
Je vais au Tiger Meet dans 15 jours, prévu de jouer avec Laurent Closier (entre autre).
Vu l’intérêt que suscite notre petit jeu, il va peut-être falloir que je me propose aussi pour des parties d’initiation au SK1 sur VASL (vous n’aurez besoin de rien acheter, les règles FR se trouvent facilement sur le net), sinon tu vas être débordé @uphir !
Le Tiger Meet. Un jour, j’en serai ! Quand je serai passé au « full ».
Dugesclin en free compagnies ?
