Garçon ? Y'a un iel dans mon jeu!

Oui voilà, en anthropologie on a rarement besoin du quantitatif, sauf par exemple quand on veut calculer des choses très précises, comme les habitudes de consommation de gibier au sein de populations de sorte à comprendre l’apport calorique etc…

C’est bien beau les modèles statistiques, mais quand on parle d’humains c’est très vite limité.

Argumenter autour de ce concept en employant à tour de bras des mots dont le commun des mortels ne connaît pas la définition, ça amène très vite dans un monde du même type qu’un ou le financier passerait avant l’humain, à mon sens.

Y-ajouter le notion d’épistémologie, pour moi, on ne doit pas être trop loin du summum du branlage de cortex.

Il y a très certainement des vérités dans ce que vous en tirer, mais je pense qu’elles sont le fruit du hasard.

Je ne dis pas ça pour vous agresser, mais j’ai du mal à accepter l’idée qu’on puisse analyser ainsi en masse le comportement et les pensées des êtres humains.
Quand je réfléchis à l’image qui s’affiche dans la tête de chacun quand tu prononces le mot porte, en tant qu’objet physique qui se trouve à l’entrée d’une pièce (en chêne ou en contreplaqué ? Poignée à droite ou à gauche ? Ronde en cuivre ou longue en alu ?), j’ai des doutes quant aux résultats des échanges avec ces mots complexes.
Comment des statistiques de masse peuvent-elles être fiables dans des domaines ou tant de facteurs entre en jeu, avec des variations locales impactantes. Pour schématiser, les réactions des habitants de tel quartier de telle ville sont peut êtres assimilables à celles de tel autre, mais plus tu agrandis le secteur de ton étude, plus tu vas avoir des éléments qui vont impacter le résultat et en réduire le champ à mon avis.

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En fait, les approches statistiques appliquées aux populations ne peuvent pas permettre de décrire des comportements d’une personne en particulier, mais des tendances de masse justement. On est sensé valider ces modèles, leur capacité à reproduire un phénomène, à pouvoir prédire. Les résultats n’ont rien du fruit du hasard.

Les analyses qualitatives sont intéressantes pour « creuser », pour mieux comprendre, pour au delà du comportement saisir les motivations à l’action.

Par ailleurs, on a tous l’impression d’être super unique, mais en réalité, on a tous un mode de fonctionnement proche et des biais communs en tant qu’humain. C’est notamment ce qui est étudié en psychologie-sociale.

Les stats et les maths en général sont des outils géniaux, mais tout dépend de la question que l’on traite comme je l’ai dit. Dans mon travail, je m’intéresse plus aux individus et/ou à des évènements rares, du coup, elles me sont moins utiles, mais cela reste incontournable face à beaucoup de questions scientifiques.

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Je te suggère de te documenter alors. Par exemple l’excellent système 1/système 2. Il faut tempérer certains points en raison des difficultés de reproduction de certaines expériences, mais d’autres ont été répliquées d’une telle façon qu’on peut considérer que leur résultats sont établis. Par exemple, la plupart des gens ont énormément de mal à estimer les probabilités, même de façon très grossière. Pour m’amuser avec un collègue nous avons répliqué certaines expériences classiques sur ce point en deuxième année de licence d’économie. Aucun problème pour la réplication de bugs très grossiers du cerveau, comme par exemple estimer que la probabilité de A et B (en même temps) est plus importante que la probabilité de A, tout ça en utilisant une petite narration qui favorise l’erreur.

Je ne comprends justement pas ce que tu veux dire. Qu’on aurait du mal à échanger autour du concept d’épistémologie parce que le concept de porte recouvre de nombreux objets physiques différents ?

Ba justement, plus c’est massif, plus c’est fiable.

Réduire le champ, ça veut dire quoi ? Si j’essaie de comprendre le rejet de la vaccination en Guadeloupe, par exemple, mon champ c’est la Guadeloupe et mes résultats n’auront pas nécessairement une portée en dehors de celle-ci. Ce qui ne pose pas de problème. En l’occurrence, on a observé de façon assez répétée des mécanismes de rejet de l’autorité dans de nombreux endroits avec des constantes autour de l’impression d’injustice, de déclassement, etc. Ce sont donc des pistes à tester en Guadeloupe. Mais on ne cherche pas à construire des modèles comportementaux qui auraient les capacités prédictives de la mécanique newtonienne, par exemple.

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Merci à vous 2 @bonomoose et @ran-cadren pour vos réponses.

Je suis allé lire pas mal des liens postés sur ce fil et j’ai pris le temps d’essayer de comprendre :wink: et je continuerai.
Je voulais partager mon avis sur la démarche plus que sur les conclusions à laquelle elle « vous » amène.

Pour le passage sur la porte , je me demande comment chacun interprète les mots savants que vous avez employés dans vos discussions parfois houleuses, et je m’interroge sur les incompréhensions mutuelles auxquelles cela peut aboutir. Et j’élargis cette interrogation au niveau plus large des échanges et des publications sur ces sujets.

En mots simples : philosopher sur l’utilité et la véracité des sciences, par exemple, je me demande bien qu’elle vérité peu en ressortir.

Mais je suis d’accord que ce sont des concepts qui me dépassent, et que mes réflexions n’ont d’importance que pour moi.

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C’est pour ça que je te suggère le bouquin au dessus. Il est assez convaincant sur le fait qu’on peut établir des résultats assez solides sur les comportements humains. L’avantage sur la sociologie est que ça relève de la psychologie expérimentale, dans des conditions expérimentales bien contrôlées. Cela évite de se poser des questions épistémologiques, justement :wink:

Ok ! c’est un problème que je rencontre très fréquemment dans mes interactions avec des chercheurs d’autres domaines que le mien. Un truc « amusant ». On parle d’approches entropiques en maths pour des modèles qui utilisent la notion d’entropie (quantification du niveau de hasard en maths). La première fois que j’ai parlé de ça à des collègues archéologues, ils étaient assez surpris car ils avaient compris approches anthropiques. Ils se demandaient ce que je voulais bien raconter, en hésitant entre une erreur de vocabulaire de ma part (anthropique à la place d’anthropologique) et une interprétation plus directe dans laquelle je parlait de prendre en compte l’effet de l’action humaine, ce qui dans le contexte était étrange.

Vaste question :slight_smile: Mon intérêt personnel pour la question est qu’il m’aide dans mon travail de recherche. Quand je bosse avec des archéologues, des sociologues, etc. je ne peux pas arriver avec mes gros sabots en mode « pas de salut en dehors des maths et des théorèmes ». Mais je ne veux pas non plus me laisser embarquer dans des approches descriptives dans lesquelles les maths ne serviraient que de cache sexe. Il me faut donc naviguer entre les logiques des différents acteurs. D’expérience je sais que je peux déclencher une discussion intéressante si j’utilise une phrase comme « parlons de l’administration de la preuve dans ta discipline » qui est une façon pompeuse de dire « comment convaincre dans ta discipline ». Et chaque fois on parle d’épistémologie. Mais ça reste un exercice de profanes, je ne travaille pas avec des philosophes. Peut être un jour :wink:

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Mon travail de recherche est intégralement en interdisciplinarité. Je travaille tout le temps avec des chercheurs de différents domaines mais aussi avec des acteurs du terrain (élu, services techniques, riverains…). Les problèmes de vocabulaire sont courants ; 1 terme peut revêtir différentes significations des significations différentes selon le domaine ou la culture de la personne qui l’utilise. On passe ainsi du temps dans nos projets pour expliciter les termes ambigus et lever les incompréhensions. Ca n’évite pas les conflits ; les définitions et/ou les représentations associées ne sont pas que factuelles, mais peuvent toucher plus personnellement les gens (croyance, conviction, idéologie…), mais en les posant sur la table et en acceptant des échanges autour d’eux cela nourrit au moins un peu la compréhension mutuelle. C’est pour ça que même si on est pas tous d’accord, on peut accepter de discuter, de débattre, même de chose aussi « insignifiante » que qu’est ce que c’est qu’une science.

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Je suis un peu d’accord avec @Narsir. Modéliser, avec des algorithmes, les comportements humains, peut aider à la prise de décision mais, à mon avis, on ne peut pas le généraliser car ce comportement changera avec l’environnement à l’instant T, l’expérience des individus, leur faculté à parfois, réagir avec une certaine incohérence et, pourtant, leurs actions vont fonctionner !
Je pense que l’être humain est bien trop complexe pour arriver à le Modéliser par des algorithmes.
Sur une même action, avec les mêmes composantes, dans les mêmes conditions, un algorithme pourra donner une ligne, un main courante pour aider à la décision, mais les individus, différents sur chacunes de ces actions, pourront éventuellement, trouver deux solutions différentes et, au final, réussir.
C’est pour cela, qu’en matière de sécurité, par exemple, les calculs de probabilité peuvent aider mais, l’information par l’humain, avec sa capacité à retourner, manipuler, orienter une source humaine, est à mon avis, incontournable. Si tu relies les deux, de manière complémentaire, là, effectivement, ça peut devenir redoutable. De toute manière, pour l’instant, en bout de ligne, il y a l’intelligence humaine qui compacte les données humaines et mathématiques et la décision, c’est encore un humain qui l’a prend. Mais on cherche à tendre vers ce que l’on appelle, avec un certain non-sens, l’intelligence artificielle. On le voit avec les efflecteurs (drones) qui vont être amenés à accompagner, bientôt, un avion de combat, avec une capacité à engager une cible qui deviendrait dangereuse ou à pénétrer en premier sur une zone puis à revenir vers son « berger » que sera l’avion de combat, avec encore un humain à son bord, jusqu’à quand ! :wink:

Peut-être qu’un jour, on verra un modèle de société entièrement géré par des algorithmes comme dans « la guerre des machines » de Bryan Herbert dans Après Dune :blush:. Mais bon, ça se finis mal ! :joy::joy:

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Promesse tenue.
Mais je ne sais pas quand je l’aurai terminé (et à peu près compris…)

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Bon alors avec vos statistiques appliquées aux populations, on peut savoir qui va gagner aux prochaines élections présidentielles ou pas ?

Allez, je me lance : Macron. Il se présente en protecteur des personnes agées en ayant privilégiées cette catégorie de personne pour la protection et la vaccination. Or, cette population devient de plus en plus importante, en nombre, et elle vote.

Sont nulles vos statistiques appliquées alors !

Nan ! Mais c’est ma logique à moi et elle est loin d’être une vérité :joy: je me suis souvent planté ! :wink:

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Ah, j’ai plus de coeur ! :laughing:

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Moi je reste persuadé qu’il va pas se représenter.

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Les derniers sondages que j’ai trouvés montrent plutôt un soutien à Pecresse, cf ici par exemple.

c’est ce que j’aurais pensé aussi. Moi j’ai pas suivi le truc sur la réforme des retraites (j’en suis encore loin) mais bcp de retraités de mon entourage ont développé un rejet viscéral de Macron à cause de ce sujet. De là à dire qu’ils y gagneraient à avoir Pecresse à la place…

Ce qui est interessant c’est que derrière l’élection présidentielle, il y a directement les deux grandes familles capitalistes françaises qui s’affrontent.

Macron c’est Bernard Arnaud, et Pécresse (+Zemmour qui sert juste de tremplin à Pécresse) c’est Bolloré.

Et on retrouve cette fracture sous d’autres formes dans la bourgeoisie mondiale également en Angleterre autour du Brexit (la City versus le capitalisme industriel) ou aux US (Trump versus l’appareil démocrate). Les « outsiders » (la finance) qui s’attaquent aux « vieux » (l’ancien capitalisme industriel). Les loups se dévorent entre eux.

Je comprend pas c’est un jeu réservé uniquement aux femmes ? ou il y a une subtilité que je connait pas?

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