Garçon ? Y'a un iel dans mon jeu!

Une grande question pour laquelle je n’ai jamais eu de réponse claire.

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En tout cas on nous l’apprenait. Alors que l’accord de proximité est à la fois plus logique et plus élégant. Le passage à cette règle serait d’ailleurs une bonne chose qui pourrait être portée par l’académie, histoire de dépoussiérer son image.

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J’ai toujours appris comme ça, et je suis un enfant des années 90. J’ai répété des centaines de fois que le masculin l’emporte sur le féminin. C’était d’ailleurs l’objet de brimades sexistes dans la cour de l’école, et j’y participais.
Le masculin qui l’emporte sur le féminin est une règle qui a une histoire et qui s’inscrit dans un contexte social particulier, elle n’a rien qui justifie qu’elle aille de soi.

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En effet, je confirme mais en version vieux.

Edit : et ça a énervé mes féministes de filles (13 et 19 ans).

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Complètement.

Du reste, on peut peut-être arrêté de se prendre la nouille sur l’Académie qui ne contient qu’une petite poignée de linguistes (genre 2 ou 3). Ce qui est quand même le comble du comble du comble.
Un peu comme si on décidait qu’il n’y aurait aucun ouvrier du bâtiment chez les Francs-Maçons (désolé). A côté de ça, des évêques, des journalistes, médecin, ambassadeur et, bien entendu, une clique de romanciers.

Mais ils sont où les lexicographes, les linguistes, les pros de la langue et les philosophes ?

L’Académie française emploie des lexicographes et des terminologues qui font tout le boulot de recherche et de recommandation — et les académiciens tranchent à la séance du jeudi. Le problème ici, c’est qu’il n’est pas normal que les académiciens soient moins qualifiés en ce domaine que leurs employés.

Trop de romanciers, pas assez de linguistes | L’actualité.

Qu’on règle ce souci permettrait d’élever le débat parce que le français, c’est une sacrée usine à gaz avec des règles grammaticales et orthographiques héritées d’un temps où on ne voulait pas que les gueux s’élèvent. On rendait les choses artificiellement complexes pour exclure le peuple. On pourrait rendre les choses plus simples, mais pas moins belles pour autant.

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J’ai été en école primaire dans les années 90/début 2000. Oui on nous l’apprends.

Si cela a changé dans l’école, tant mieux. Mais les adultes d’aujourd’hui on appris avec cet adage.

Par contre je suis pratiquement en phase avec toi. Je n’ai rien demandé sur le ton neutre ni quoi que ce soit. Et je parlais surtout de la communication, en profitant de la situation pour aussi parler pour les règles. Je sais que pour l’édition « ça peut » poser soucis. Mais cela ne pose pas « obligatoirement » un soucis. Si l’effort peut être fait tant mieux. Dans beaucoup des règles de jeux de société que j’ai, il y a beaucoup de place pour rajouter un mot ou deux par paragraphe. j’ai d’autres règles où c’est plus difficile et je le comprends.
On en revient à la solution du neutre pour simplier, mais en attendant, comme la langue le permet, la doublette, quand cela est possible, peut être une solution!

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Ils évitent ce bourbier, parce qu’ils savent comment, pourquoi et à quoi sert l’Académie française en réalité.
Ils sont par ailleurs au courant que l’Académie est un lieu de distinction sociale avant toute chose, et que ce ne sont pas eux qui décident de l’usage ou non d’un mot. Par ailleurs, il serait de bon ton de rappeler que la linguistique est une science qui étudie la langue, ses variations au sein de la société, elle n’est pas prescriptrice d’une bonne pratique (ce que l’AF tente de faire).

(1) La VÉRITÉ sur l’Académie française - YouTube

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Han ! Anglicisme et faute d’accord !

Oups.

:crazy_face:

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Merde j’ai loupé ce topic bien trop longtemps :smiley:

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Je confirme que la règle n’est plus apprise sous cette forme à l’école (un garçon en CM2, une fille en CE1). Et que certain(e)s aient pu penser que la règle d’accord « le masculin l’emporte sur le féminin » telle qu’on l’enseignait à une époque ait pu avoir une valeur autre que celle qu’elle représente, à savoir une simple règle de grammaire, en dit long sur la pauvreté d’esprit de certain(e)s.

Je n’ai jamais vu de brimades sexistes dans la cour de la primaire, du collège ou du lycée que j’ai fréquenté, qui soient justifiées par la règle de français, pas plus que dans mon entourage pro ou perso. Comme si les machistes avaient besoin de cela !

Au risque de passer pour un vieux con, ce que je suis et assume, cela en dit long sur la génération 1990. J’ose espérer que les 2010+ seront meilleur(e)s. :sweat_smile:

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Moi non plus jamais ^^

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Comment se faire insulter poliment. J’adore. Tu peux pas t’empêcher de foutre le feu à une discussion relativement cordiale sérieux ?

En plus, bon, c’est complètement faux, si on l’apprend de manière différente aux jeunes d’aujourd’hui c’est peut être justement parce qu’il y a eu des études démontrant que oui, la langue à un impact social, notamment sur les rapports garçons/filles dans la cour de récrée (mais pas que). Dans mon coin à moi, la guerre des religions a été particulièrement vive, et il y beaucoup de protestants. Je sais que quand ce thème est abordé en histoire, il y a des méthodes éducatives particulières, parce que oui, les contextes sociaux sont à prendre en considération lors de l’apprentissage. Ce qu’on fait apprendre, et comment on le fait apprendre, a un effet concret sur les gens, et ça dépasse la simple discussion ici bas.

Ah ? Pourtant, l’abandon du neutre et l’accord simplifié, généralisé au genre indifférencié, vont au contraire dans le sens d’une langue pour gueux. Ca a été l’objet de débats virulents en son temps, un appauvrissement de la langue etc.

(et non, ce choix ne s’est pas fait pour asseoir une domination masculine mais dans un monde déjà dominé par le mâle).


Là, tu confonds la règle (l’utilisation du genre non différencié dans les cas de mixité ou incertitude; choix qui remonte au 17è) et l’expression populaire de la règle (« mais c’est pourtant facile, idiot : le masculin est le plus fort » qui, elle, date de l’Ecoile obligatoire -19e donc). Expression qui est remise en cause depuis longtemps (et, là, la faute en incombe à l’éducation nationale plus que l’Académie qui n’a pas grand chose à faire là-dedans). Et abandonnée par des enseignants un peu moins cons (j’aurais pu féminiser toute cette phrase, d’ailleurs, vu que les enseignants de primaire sont généralement des femmes). Prédominance, ça devait être un mot trop compliqué…


Je ne te suppose pas linguiste, parce que ceux que j’ai pu lire avaient des avis bien plus nuancés. (Pour rester ouvert d’esprit) : incohérences, complexité, gestion des épicènes, quasi obligation d’utiliser aussi un accord de sens…

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Ce n’est pas moi qui ai écrit cela…

J’ai toujours appris comme ça, et je suis un enfant des années 90. J’ai répété des centaines de fois que le masculin l’emporte sur le féminin. C’était d’ailleurs l’objet de brimades sexistes dans la cour de l’école, et j’y participais.

Et donc oui, nous ne sommes pas de la même génération, et non, à mon époque (de vieux), je n’ai jamais vu cette règle de français, et malgré l’enseignement qui en était fait, justifier un comportement sexiste.

Encore une fois, j’ai été confronté à des maris violents, à des violeurs, à des machos de rue, et à tout un tas d’hommes peu recommandables ; aucun n’a tenté de justifier ses agissements par l’évocation de la règle pointée du doigt.

Si tant est qu’elle puisse avoir un réel impact, il est alors probablement inconscient (et inconscient collectivement), et nous verrons d’ici quelques années si la façon dont elle est enseignée désormais a un impact sur le comportement des hommes vis-à-vis des femmes dans leurs rapports sociaux…

Oui, on sait très bien aujourd’hui que des règles ont été mises en places pour limiter l’accès à certaines personnes. Il y a des règles qui n’ont absolument aucun sens et qui sont encore utilisées par « ceux qui savent » pour mieux rabaisser « ceux qui ne savent pas ».

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Ça n’a rien d’impossible. Mais ce n’est en tout cas pas le cas de l’accord avec le sujet. Ou de l’abandon du neutre.

Il n’y a rien de plus démocratique (au sens étymologique du terme) qu’une langue vivante. Ce ne sont pas les académiciens qui décident du contenu de la langue, mais ses locuteurs. Si une locution rentre dans le langage courant, les académiciens pourront bien ne pas la reconnaître, elle fera quand-même partie de la langue. De la même manière que les dictionnaires ne sont pas prescripteurs mais descripteurs de la langue.

« Kiffer » fait partie de la langue française, avec ou sans notre accord, avec ou sans la bénédiction des croûtons, parce que suffisamment de locuteurs ont fait évoluer la langue en ce sens.

Ces « teubés » inventent de facto la langue. Et le jour où ce ne sera plus le cas, on parlera d’une langue morte.

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En tout cas, ce n’est pas l’Académie Française, institution qui ne sert à rien (sauf coûter de l’argent et donner un statut social honorifique) qui va conduire (ou freiner) quoique ce soit, vu qu’elle n’a aucun impact sur la langue. L’usage et sa pérennité feront la règle. Si le iel est vraiment utilisé il s’imposera et plus personne ne s’en souciera.

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Tiens profitez-en pour aller filer des vues à Linguisticae sur Youtube il est passionnant :slight_smile:

Aussi simple que ça !
Perso je ne crois pas au neutre, parce qu’on voit bien que des langues ayant un neutre 1. font tout autant n’importe quoi en genrant des trucs à l’arrache et 2. ont des cultures tout autant sexistes.
Mais je m’en balek en fait, c’est la langue, elle évolue, et je vous pas en quoi ça va détruire je ne sais quel pan de notre culture :person_shrugging: et si par chance j’ai tort et sur ça fait réellement avancer l’égalité de traitement de certaines minorités, trop cool !

Je sais même pas ce qui défrise certains dans l’histoire :thinking:

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Oui la langue est un paramètre. Elle est conditionnée par un système dans lequel les hommes sont dominants, et si on peut corréler langage et mœurs, la langue n’est pas la causalité d’un système sexiste, c’est plutôt le contraire, même si ça n’est pas systématique non plus, chaque culture ayant ses spécificités et ses évolutions propres dans le cadre socio-historique dans lequel elles s’établissent.

Clairement, la « révolution féministe » n’aura pas lieu à travers la langue, et ceux qui paniquent à l’idée de la voir évoluer représentent une frange conservatrice qui existe depuis toujours, et qui se donne l’illusion de posséder un pouvoir sur la langue (l’AF), pendant que les linguistes sérieux se marrent en les voyants gesticuler. L’AF est une structure de domination comme une autre, claire comme de l’eau de roche pour n’importe qui ayant des bases de sociologie. Elle tente d’imposer un contrôle, celui des mieux dotés en capitaux sur une population ressentie historiquement comme vulgaire, et populaire venant détruire les « bonnes façons », en réalité bourgeoises, de parler français. La lutte de légitimité, et donc de classes n’est jamais loin.

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