Il y a peu, je vous contais ma découverte de Weather Machine, le dernier Lacerda.
Un jeu esthétiquement superbe, au matériel glorieux.
Je l’ignorais alors, mais j’avais mangé mon pain blanc. Car très vite, l’équilibre allait être ramené dans la Force, et surtout dans ma vie de joueur.
Oui. Hier soir, j’ai joué à Dark Venture : Battle of the Ancients - 4 joueurs
Ho punaise …
DV:BOTA est un Kickstarter financé en novembre 2020 par 953 larrons. Tous déficients visuel, ou parfaitement inconscients comme le pote qui l’a fait échouer hier soir sur notre table. « Nan mais c’est un jeu avec plein de factions, on s’affronte sur une map, ça a l’air sympa ».
C’est vrai. C’est un jeu avec plein de factions. Et de héros aussi, que vous pouvez substituer aux factions si le cœur vous en dit. Et on se tatane bien sur une map, jusqu’à atteindre … 30 points de victoire.
DV:BOTA, c’est Root en fait. Un Root complètement cramé imaginé un homme seul, Rob Lemon. Un rejeton au physique ingrat (le jeu, pas ce bon vieux Rob), tout aussi asymétrique que son prédécesseur, mais nettement plus abordable.
Le plateau de jeu est un gros carré de 16x16 cases, avec même des bâtiments à étage. Vides. Donc inutiles.
Chaque faction a en effet ses petites spécificités, plus ou moins complexes, à appréhender. Tenez, moi, j’ai pris les Bohmerk. Un bohmerk, c’est une sorte de gelée ocre croisée avec une carpe. En gros, ça nage bien et ça se divise/fusionne à volonté (mais dans la limite d’une fois par tour). Le voisin avait des mutants qui deviennent plus fort en dépensant des points de mouvement. Un autre des humanoïdes assez quelconque mais capables d’appeler des renforts et de se bricoler des armes. Quelques différences donc, mais rien d’impossible à gérer : contrairement à Root, DV:BOTA est un jeu où vous n’avez pas à vous soucier du gameplay des copains et de leur dynamique de gain de PV pour gagner.
En gros vous avancez, vous collectez tout plein de trucs qui traînent (objets ou ressources) et quand vous le sentez bien, vous tapez. Vous pouvez même faire des prisonniers (qui peuvent s’évader !). Enfin pas ma faction. Les Bohmerks, ils les absorbent les prisonniers. Les objets aussi. C’est comme ça qu’ils grandissent.
Mon plateau de faction. Les jetons sont mes p’tits Bohmerks, plus ou moins costauds, attendant la curée.
Vous tapez, vous collectez, et vous essayez de remplir les 3 conditions requises pour avoir le droit d’invoquer votre Grand Ancien. Un super-jeton hyper balaise, qui vous donne aussi pouvoirs et capacités badass. Et … voilà. Tout cela est drivé par le jet de 6 dés, qui vous permettent soit de vous déplacer (orthogonalement ou en diagonale), soit d’activer vos pouvoirs de faction. Que les malchanceux se rassurent, on peut stocker des dés inutilisés/inutilisables d’un tour à l’autre (jusqu’à 3), pour faire de grosses séquences le moment venu.
Ceci est un poulet, que vous pouvez capturer pour le faire gambader sur la map et combattre. Des évènements peuvent faire spawner des créatures comme celle-ci, c’est marrant.
Et cette partie ? On l’a écourtée quelque peu, à 20 PV, car un joueur anglophobe souffrait trop des tartines de textes dégueulasses imprimées un peu partout, et des particularités de sa faction, un peu technique à jouer. On y a quand même passé 2h30 et … voilà quoi, pas grand chose à raconter. Trop de prudence et d’attentisme de notre part, sans doute. Hé, on est joueurs euros avant tout : si on avait pu construire un pont ou une ferme chacun à un coin de la carte, on l’aurait fait.
L’ergonomie de ce jeu est une catastrophe. Ca, c’est l’étal du marchand, un PNJ qui arpente la map. Immonde.
Pas une réussite donc. Pas un terrible échec non plus. Un pur one-man project issu du crowdfunding quoi, avec son lot de qualités et de défauts. Le contenu est généreux (avec des modes coop, solo, des scénarios, et tout plein de trucs que j’ai pas vu), l’univers très personnel (comprenez : original et moche) mais tout cela est plombé par l’absence totale de travail éditorial et par un gameplay poussif.
De trop gros défauts par les temps qui courent. Il sera vite oublié.
On a sorti aussi 1998 ISS - 3 joueurs.
Je vous la fais vite car je fatigue : excellent filler, avec un thème surpuissant, qui tient dans une toute petite boîte ! C’est un jeu de sélection d’action rapide, qui vous permet de participer à l’édification et au développement de la station spatiale internationale. Pour triompher, vous devrez bien maîtriser le tempo du jeu pour ne jamais être à court d’astronautes en orbite, les seuls capables de réaliser pour vous les actions et projets scientifiques synonymes de points de victoire. Hé ouais, car ils ne restent pas là-haut 3 plombes nos amis : les fusées décollent au rythme des actions choisies par les joueurs, et à moins de les affecter à des séjours de longue durée (emplacements très recherchés), ils auront vite fait de se tirer par la première navette venue. Et tant pis si vous ne leur avez rien fait faire depuis leur arrivée.
Très bien celui-là.