Hier j'ai joué à un jeu non crowdfundé et c'était bien aussi

Cette semaine on a joué à An Infamous Traffic, d’un auteur peu connu nommé Cole Wehrle, qui a à son catalogue des petits jeux comme Root ou Pax Pamir.

Comme Pax Pamir et John Company, il s’agit d’un jeu au contexte historique fort, en l’occurence les guerres de l’opium.
Chaque joueur incarne un lord anglais prêt à tout pour accroître le prestige de son héritier (les points de victoire se gagnent, entre autres, par des mariages, des résidences de campagnes, de beaux chapeaux…). Prêt à tout, même et surtout à financer sa place dans le monde par le trafic d’opium, aux dépends de la Chine.

La partie tourne principalement autour de l’établissement de chaînes logistiques pour apporter l’opium produit en Inde jusqu’au consommateur chinois (via des navires, des contrebandiers, des marchands, des fonctionnaires chinois…), et donc générer des revenus.
Une chaîne étant la plupart du temps constituées par les pions de différents joueurs (et ne rapportant que lorsqu’elle est complète), les alliances de circonstances se font et se défont très, très vite.

Les retours sur An Infamous Traffic parlent souvent d’un jeu méchant. C’est assez vrai, tant chaque action revient à faire preuve d’opportunisme.
Opportunisme pour se placer dans une chaîne logistique, opportunisme pour vendre moins cher et donc remplacer un adversaire dans une chaîne logistique. Opportunisme pour déclencher une guerre et en profiter pour casser certaines chaînes (celles dans lesquelles vous n’avez pas d’intérêts), ou ouvrir de force certaines régions au commerce. Opportunisme pour placer des militaires chinois qui vont détruire des contrebandiers (et donc encore une fois casser des chaînes). Opportunisme enfin pour, à la fin chaque tour, renvoyer avant les autres votre rejeton au pays pour tenter de gagner quelques points de victoire.

En terme de complexité on est un cran en dessous de Pax Pamir, même si les règles d’An Infamous Traffic sont (comme celles de son grand frère) assez opaques tant qu’on n’a pas commencé à jouer. Une fois la partie lancée en revanche, chaque règle prend sa place au service de la recréation d’une situation historique sans pitié, et tout s’emboîte parfaitement.

Nous n’avons pas réussi à finir la partie, ayant commencé tard et travaillant le lendemain, mais c’est tout comme, le vainqueur du dernier tour étant évident (effet « première partie », on n’a pas pensé à le bloquer quand c’était possible). Au final, À 4 je pense que le jeu tient facilement sous les 2 heures quand tout le monde sait jouer. C’est beaucoup plus court que Pax Pamir par exemple.

En parlant de 4 joueurs, malgré un « player count » annoncé à 2-5, le jeu n’est apparemment valable qu’à 4 joueurs. Ce qui ne me dérange pas, j’ai d’autre titre pour les autres situations.
Au final et sans grande surprise, un très bon moment, le jeu reviendra sur la table !

Et sinon, cette semaine a aussi été l’occasion de ressortir Babylonia, toujours aussi bon après de nombreuses parties.

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