Hier, j'ai joué... en mode solo et c'était bien aussi

Ayant enfin pu mettre mes petites mimines dessus, petit CR de parties sur Conservas.

Conservas est un jeu qui a une odeur particulière pour moi.

Oui ok… Un jeu qui parle de poissons, je démarre en parlant d’odeur, normalement vous savez où ça va aller…

Il n’empêche que mon plan était parfait. Ce jeu, c’était mon jeu solo détente des vacances d’été. Préco via Crowdfinder, réception début août avant de partir. LE-TI-MING-PAR-FAIT.

Ca devait sentir le soleil, la lavande, la garrigue. Sauf que non. Au final… Galère pour la livraison en point pickup, difficulté à trouver un agenda commun, récupération en… novembre. Sauf qu’en novembre dans le Nord, c’est le matin jusqu’à 14h et ensuite il fait nuit. Le jeu là, il sent un peu le poisson avarié !

Bref, je mets fin à cet aparté car il n’a rien à voir avec le jeu en lui-même mais j’en avais gros.

Conservas : c’est un jeu où l’on pêche des poissons pour en faire des conserves. BAM.

Vous n’étiez pas prêt je sais. C’est un peu la tête que font tous les gens quand je l’annonce de cette manière. Effectivement, là tout de suite, c’est pas super vendeur.

Alors généralement, j’enlève mes lunettes pour les remettre mais de manière intellectuelle et je prends ma plus belle voix.

“C’est un jeu avec du bag building !”

“oooooh”

“Et c’est fait par Scott Almes à qui l’on doit l’excellent Warp’s Edge et le sympatoche Mort aux trousses.”

“Haaaaa !”

Voilà, là on peut rentrer dans le vif du sujet.

Parlons déjà matériel : un livret de règles.

Des cartes “Amélioration”, “Bateau” et une carte “Océan”. Très belles. J’adore l’arrière des cartes en mode “conserve” qui sont vraiment dans le thème.

Un livret de scénario.

Et les tokens double face. Une face “poisson” et une face “conserve” lorsque l’on vend. Simple. Efficace.

Le setup de mise en place du deuxième scénario.


Conservas vous met donc dans la peau d’une sorte d’auto-entrepreneur de la conserve de poissons pendant 12 mois (12 scénarios pour une trentaine de minutes chacun). A vous de gérer contre vent et marée votre flottille de bateaux (avec des jeux de mots tous plus pourris les uns que les autres, mon préféré étant Usain Boat), votre gestion de l’écosystème et vos ventes de conserves.

Tout l’intérêt de la chose résidera donc dans ce fragile équilibre entre “Je sors l’Invincible armada” (et je paye son entretien, c’est pas gratuit non plus oh !) pour pêcher 3 palourdes VS je laisse l’écosystème en paix pour que les poissons se reproduisent. Pour rappel, “la mer c’est dégueulasse, les poissons baisent dedans”.

Si vous pêchez trop, pas de reproduction, donc pas de poissons.

Si pas de poissons, pas de pêche, donc pas d’argent. Donc c’est perdu.

Si vous ne pêchez pas et que vous remettez à l’eau, ça se reproduit, parfois trop, et ça peut être galère pour réussir ses objectifs mensuels.

Car oui, chaque mois apportera son lot d’objectifs à réussir : 40$ de vente, 6+ sardines et 8+ palourdes dans le sac en fin de partie par exemple.

Tel un happiness manager de la dorade, l’idée sera donc de suffisamment phosphorer pour réussir à augmenter progressivement son parc de bateaux, tout en gérant correctement sa pêche / vente, tout en laissant à l’écosystème la possibilité de nous re-fournir la sacro sainte palourde manquante pour réussir l’objectif avant la fin des X rounds du mois.

En termes de gameplay et très rapidement, cela se traduit par 3 phases :

1- Phase de pêche

On pioche 5 tokens. On décide soit de tous les poser sur la carte Océan (on remet donc la pêche dans l’eau). Ou on décide de tous les poser sur l’un de ses bateaux en fonction de la place disponible. (Mon bateau a 2 places, je garde donc 2 tokens en haut de la carte, les 3 autres resteront sur le bas de la carte “et seront remis à l’eau”).

Un exemple en image (oui, j’ai pêché de l’eau, c’est étrange mais c’est comme ça) :

Une fois que tous les bateaux et la carte Océan sont chargés, direction :

2 - Phase de vente / améliorations

Dans l’ordre que l’on souhaite et autant de fois que l’on souhaite, on vend ses poissons, on les échange contre des améliorations (du type “la première fois que je pioche, je peux piocher 8 tokens au lieu de 5”), on achète un bateau.

C’est le moment de la partie que je préfère, celui où je peux crier dans la maison « IL EST FRAIS MON POISSON IL EST FRAIS ! ». Et le moment où ma femme peut me dire qu’elle préfère quand je joue à Dead Cells, au moins je suis silencieux.

Tous les poissons vendus ou échanges sont stockés sur le livret et / ou remis dans la réserve.

Puis :

3 - Phase de régénération

D’abord, on paye l’entretien de chaque bateau (sauf celui que l’on vient d’acheter).

Puis l’océan se regénère. On compte l’intégralité des tokens présents sur la carte “Océan” + tous les tokens sur le bas des cartes Bateau (le fameux “remis à l’eau”).

Tous les tokens “eau” retournent dans le sac. Tous les poissons… font des choses de la vie et se multiplient. Si j’ai 1 sardine j’ai… une sardine.

Par contre, si j’en ai 2, j’en ajoute une de plus dans le sac. Si j’en ai 3, j’en ajoute 2 et ainsi de suite.

Dans notre exemple, je vais donc générer 1 sardine (token bleu) + 2 palourdes (tokens verts). Ma Saint Jacques qui ne peut s’auto-faire l’amour ne peut donc se reproduire. Elle dormira donc toute seule ce soir (et va encore le regretter).

Zou, on remet tout ça dans le sac, on mélange tel un Thierry Beccaro de l’impossible et on repart sur un nouveau round.

A la fin du dernier round, on paye l’entretien de ses bateaux et on regarde si on a atteint ses objectifs.

Super intuitif. Malgré son thème WTF, très fun avec un p’tit goût de… poissons… “j’ai envie d’y revenir”.

Je n’ai que deux scénarios à mon actif, difficile d’être objectif mais j’ai clairement envie de continuer, puis d’entamer le mode “Difficile”.

A chaud, trois petits bémols me concernant toutefois : doublon du matériel Anglais / Espagnol. Pour un jeu qui propose un thème impliquant la gestion de son écosystème pour éviter la surpêche avec pas mal d’appels du pied sur la sauvegarde de l’environnement, filer du matos en double qui ne servira à rien et finira à la poubelle… Ca prend l’eau pour moi…

“Que” 5 types de tokens : eau, sardines, palourdes, saint jacques, pieuvres. Avoir un peu plus de diversité pour complexifier ou mettre des bâtons dans les… euh… coques aurait été pas mal.

Et ce qui me semble au premier abord sa trop grande simplicité. Je ne pense pas avoir fait d’erreurs de jeu et j’ai roulé sur les deux premiers scénarios. Chance d’avoir les bonnes améliorations au bon moment ? L’avenir me le dira.

Mais le fait que l’auteur du jeu sorte un ajout aux règles officielles pour corser la difficulté du jeu me laisse dire que les vieux loups de mer ne s’arracheront pas forcément le bonnet de la tête (rouge forcément le bonnet).

C’est fort dommage car, au risque de me répéter, le jeu est vraiment fun et mériterait d’être bien plus mis en avant pour toute personne cherchant un solo “chill” “feel good” en rooftop.
En tout cas, me concernant, il sortira avec grand plaisir entre deux sessions de jeux plus violents, ou lorsque je cherche un jeu à courte durée ne nécessitant pas 47 sessions pour en appréhender la saveur (salée, bien évidemment).

Sur ces bonnes paroles, je vous laisse, l’appel du grand large se fait sentir et il est temps que je reprenne la mer sur ma fidèle Carpa Diem, j’ai 3 Saint Jacques à pêcher pour ce soir !

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