Hier j’ai joué à High Frontier 4 all avec Mme. C’était sa première partie. On a utilisé les règles complètes et sans module, mais je suis passé vite sur les détails et les actions de milieu/fin de partie (comme la production de ressources ET) pour ne pas la noyer sur les détails (c’était sa première partie). On s’est lancé dans ces 48 années de conquête spatiale. On a joué très gentiment sur les brevets en laissant chacun la possibilité de construire nos fusées sans trop se mettre de bâtons dans les roues (on a piqué quelques enchères, mais sans en abuser).
En début de partie, Mme s’est lancé dans la construction d’une fusée reposant avant tout sur un robot autopropulsé. Un réacteur et des dissipeurs thermiques complète son engin. Le temps d’avoir les brevets, d’envoyer tout cela sur l’orbite terrestre et d’avoir assez de carburant, près de 18 années se sont écoulées. De mon côté, je mise sur un lanceur qui me parait assez efficace… Au début, je voulais juste faire une mission de reconnaissance, mais au final, en ayant quelques cartes intéressantes en main, je décide d’installer une base sur un astéroïde de la ceinture de Cerces. Ça me prendra pas mal de temps et ma fusée ne sera prête à partie qu’au bout de 22 ans. Entre temps, Mme aura envoyé sa fusée sur la Lune… et c’est tout. Car elle ne pouvait pas faire de prospection faite d’un ISRU adapté. En plus, elle n’a plus assez de carburant pour rentrer. Cette mission lunaire ne lui aura pas beaucoup servi, si ce n’est de servir de base d’apprentissage pour une mission plus ambitieuse sur Mars, son prochain objectif. Si la mission de Mme n’a pas été fructueuse, la mienne ne sera pas mieux. Ma fusée arrive à atteindre sans encombre un premier astéroïde lointain… Je prospecte… et ne trouve rien. Un autre astéroïde est à portée, mais là-bas aussi, je ne trouve rien. Il faut dire que ma stratégie n’a pas été trop bonne en choisissant des corps célestes trop petits et du coup ayant moins de chance d’accueillir des ressources précieuses. Mon plan de base spatiale pour exploiter les ressources tombe à l’eau. N’ayant plus assez de carburant pour aller au prochain astéroïde, j’abandonne ma fusée sur ce corps lointain et pense déjà à ma nouvelle mission.
A la trentième année, la deuxième mission de Mme est lancée, avec comme objectif Mars. Sa fusée encore propulsée par son robot contient cette fois tout ce qu’il faut pour installer une base. Le voyage est prévu sans retour. Tout restera là-bas. Elle évite les potentielles défaillances sur le chemin et 32 ans après le début de la partie, sa fusée se pose sur Mars. Elle trouve des ressources en prospectant et construit sa base martienne. Cela la met sur la route de la victoire dans le jeu… mais on a remarqué à la fin que Mme avait un peu triché en utilisant un réacteur non adapté à son robot (elle a changé de robot entre les 2 missions et n’avait pas fait attention). Je n’avais pas fait attention non plus. Pendant ce temps, je prépare ma nouvelle mission… puis tout à coup, je me ravise. Je veux faire quelque chose de vraiment inédit. Si Mme a eu Mars, il me faut aussi un exploit. Je tente une tout autre stratégie. Je vais envoyer un équipage humain sur Mercure et les faire rentrer sur Terre. Pour cela, je revends tous mes brevets inutiles et j’en achète un sur une voile solaire. A l’année 38 je lance ma fusée. J’utilise le propulseur de ma navette pour décoller et atterrir et je naviguerais ensuite à l’économie en utilisant l’énergie solaire (et vers Mercure, en étant proche du soleil, il y en a beaucoup) et en misant sur la légèreté de mon vaisseau. Cela a quand même une conséquence : mon voyage n’est pas très rapide. Il me faudra 4 ans pour atteindre Mercure. L’atterrissage se fait sans souci, je fais quelques pas (« un petit pas pour l’homme… »), quelques relevés scientifiques et il est temps d’entamer le voyage retour, qui me prendra autant de temps. Mes astronautes pourront faire le tour des télés (et de twitter ; je jouais Space X ) et raconter leur incroyable aventure.
Pendant ce temps Mme a lancé une nouvelle mission. Elle repart pour Mars, cette fois avec des « colons ». L’objectif sera d’établir une colonie sur Mars. Pour cet équipage, aucun voyage de retour n’est prévu. Ce seront des pionniers qui devront établir une colonie martienne. Le voyage, bien préparé (en même temps c’est le deuxième voyage martien) se passe sans encombre (et cette fis sans triche ;)). Mme arrive à établir une première colonie extraterrestre, ouvrant une nouvelle page de l’Histoire.
Elle gagne très largement 13 points à 3 (pour moi). Il y a eu une petite triche et je ‘lai bien aidé en lui donnant des conseils pour ses missions spatiales (je faisais aussi les décomptes sur la consommation d’ergol), mais elle mérite sa victoire. Elle a choisi de bons itinéraires spatiaux et su proposer des fusées intéressantes. Et puis, l’idée ici était plus de vivre une grande aventure spatiale que de maximiser ses points. Même si j’ai perdu, je suis bien content de mon A/R sur Mercure.
Au final, Mme a bien aimé le jeu (elle aime aussi bien les bios). En ce moment, on se regarde pas mal de vidéos de balade mentale et de science étonnante sur l’espace et j’avais vraiment envie de me faire une partie de HF4A. j’appréhendais un peu la complexité du jeu par rapport à la patience de Mme, mais finalement, avec un peu d’assistance, ça passe crème. HF4A est un jeu de réputation ultra complexe, mais finalement, si un joueur maitrise un peu, il peut vraiment « décharger » les autres, quitte à moins se focaliser sur la gagne. Les tours sont assez rapides ; seule la phase de voyage est un peu plus longue, mais on les faisait à 2 (je trouve que l’on est assez concerné par ça, on a envie de suivre où vont les autres). Il y a quelque chose de magique à se lancer ainsi dans l’espace après avoir passé des années à préparer une mission. J’adore le coté simulationniste du jeu (ça reste un jeu, plein de choses sont super simplifiées ou pas traitées). On s’y croit vraiment. Chaque voyage réussi est un exploit tellement ils sont difficiles à mettre sur pied.
J’espère avoir l’occasion un jour ou l’autre de faire une partie à 4. En tous les cas, ça a été un vrai plaisir et je suis content que Mme ait aussi apprécié sa partie (à refaire donc).
(photos d’illustrations prises sur le net ; j’ai pas pris de photos pendant la partie).