Avec ma chère et tendre, nous avons pu jouer à Undo : Prisonnier du Passé la semaine dernière. Je te déconseille fortement.
Grosso-modo, un événement grave se produit (mort violente dans notre cas). À chaque tour (il y en a 9), il faut choisir une carte cachée parmi 12. Cette carte est censée te donner des informations en lien avec l’événement. En bas, 3 options sont disponibles pour changer le cours du temps et tenter d’empêcher que l’évènement se produise. Chaque option rapporte des points en fonction de son impact. La somme de ces points te donne un score qui te permet de savoir si tu as gagné ou pas.
Pour choisir une carte, on dispose uniquement d’une date et d’un mot (par exemple : 19 août 2021, une semaine avant la mort – mot associé : tiroir). Cela fait que, tant que tu n’as pas une petite idée de l’histoire, tu pioches un peu au hasard : « Vu son âge au moment de sa mort, cette date pourrait être la date de mariage du monsieur. Ça peut être intéressant, non ? » (Raté. Tu tombes sur une scène avec des protagonistes dont tu n’as pas entendu parler encore) ou « Le mot-clé est « Rideaux ». On va peut-être savoir ce qu’il y avait dans le jardin à ce moment ? » (Raté encore !).
Bref, toute la première phase du jeu se fait à l’aveuglette. On pioche des cartes au hasard en espérant tomber sur des cartes avec des informations intéressantes.
Évidemment, pendant cette phase, les réponses aux questions se font également un peu au hasard : « Si l’on coupe l’eau chaude dans le quartier, le vieux monsieur ne pourra pas prendre sa douche chez lui, il ira dans sa famille et donc il ne pourra pas mourir chez lui la semaine d’après, non ? » (Raté bien évidemment !). Et les seules indications étant les points rapportés par la réponse choisie (pas de texte pour expliquer les conséquences de notre décision), cela n’aide pas beaucoup à comprendre l’histoire.
Au bout de quelques cartes (4 ou 5 pour nous – c’est-à-dire la moitié du jeu à peu près), on commence à avoir suffisamment d’informations pour échafauder progressivement une histoire (ou en tout cas des scénarios possibles). On peut donc commencer à choisir les cartes et les réponses en connaissance de cause. La partie devient un peu plus intéressante.
Cependant, il reste le problème de l’absence de conséquence de nos actes. C’est-à-dire qu’un changement que nous, joueurs, opérons dans le passé ne se voit pas dans les cartes futures. Par exemple, nous choisissons de jeter une lettre dans le feu le 14 novembre 1988 afin que le vieux monsieur (alors dans la pleine force de l’âge) ne puisse pas la lire. Malgré cela, la carte du 6 juillet 2001 expliquera que le vieux monsieur a conservé cette lettre et la lit tous les soirs.
Pour expliquer cela, la règle précise que tous les changements que nous faisons sont fait « simultanément » au moment où la partie se termine (« vos décisions n’ont pas d’influence directe sur les cartes »). Cela réduit fortement l’engagement sur les décisions : « À quoi cela sert de rassurer le vieux monsieur sur le contenu de la lettre si nous l’avons détruite 13 ans auparavant ? ».
Enfin, après avoir passé la moitié de la partie à choisir des cartes et des réponses au hasard et l’autre moitié à enfin essayer de jouer (plus ou moins) intelligemment, la partie se termine et il faut passer au scoring. Rien de bien compliqué, il s’agit d’additionner les points obtenus. Une fois l’addition faite, on compare sa « note » avec un barème pour savoir si on a réussi ou pas.
Ce calcul mathématique est très frustrant car toutes les décisions sont mélangées ensemble. Il est ainsi possible d’avoir une « mauvaise » note alors que la mort violente ne peut plus avoir lieu.
Heureusement, l’histoire complète est brièvement présentée après. Cela permet de savoir ce que l’on a compris et ce que l’on a raté. En revanche, les conséquences de toutes les décisions que l’on a prises (ou que l’on aurait pu prendre) ne le sont pas. C’est donc à nous de comprendre pourquoi le choix effectué à la carte 3 ne nous a pas apporté de points. Seules exceptions, 3 décisions (considérées importantes) sont explicitées chacune par un court paragraphe.
Bref, nous n’avons pas passé un moment agréable. La première phase se fait principalement au hasard en espérant tomber sur les cartes qui vont nous permettre de comprendre l’histoire (et donc de passer à la seconde phase). On espère aussi ne pas « griller » prématurément les réponses les plus impactantes avant la seconde phase.
La seconde phase est un peu plus intéressante car, enfin, l’histoire se met en place progressivement et l’on commence à prendre des décisions un peu plus informées. Elle est malheureusement un peu trop courte.
La fin de partie est très frustrante. Le peu d’information fait que l’on ne s’explique pas tout ce qui s’est passé dans le jeu.