Jeux de société et TVA 5.5%

Si, c’est une histoire de coût (enfin de pognon). Asmodee aurait largement les moyens d’investir dans les moyens de production avec une vraie volonté industrielle. Mais bon j’imagine que leur Business plan ne montre pas assez de « marge » là dessus. Ils préfèrent investir dans le numérique (qui je pense est un vrai panier percé)

Asmodee est un distributeur, un marchand. Pas un industriel. Il est normal qu’ils ne souhaitent pas aller sur ce terrain où ils n’ont pas d’expertise. Et c’est même souhaitable pour ne pas avoir une entreprise qui couvre la totalité du secteur

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Je ne vois pas qui d’autre pourrait se lancer quand ton client principal représenterait (au pif) plus de 50% de ton carnet de commandes. Ils doivent prendre leurs responsabilités je pense. Le numérique n’était pas vraiment leur métier non plus (mais plus séduisant car « moderne » et potentiellement moins d’investissement).

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Non. Ils ne doivent rien. Et n’ont de responsabilités qu’envers leurs actionnaires. Et éventuellement clients mais ca ne va pas t’aider vu que leurs clients sont les boutiques et non les joueurs.

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Bien sûr qu’ils ne sont obligés de rien. Juste s’ils veulent réduire leurs C02, améliorer leurs « éthique » et mine de rien leur logistique, ils ne peuvent pas vraiment attendre qu’un gentil entrepreneur crée une usine pour eux.

C’est encore vrai, mais de moins en moins, et vraiment sur des trucs spécifiques (certaines pièces de figs par exemple, peut-être des dés gravés et certaines pièces plastique, des découpes de cartons très particulières…), sinon ils peuvent faire presque tout, mais c’est beaucoup, beaucoup plus cher. En gros la plupart des jeux qui sortent en boutique pourraient être fabriqués en Europe (car tout les composants listés plus hauts sont majoritairement pour les KS), mais le joueur lambda est-il prêt à payer au moins 50% plus cher ?
Exemple perso, j’ai demandé des devis pour Maximum Apocalypse : beaucoup des cartes, des pions en bois gravé ou peints, et en plus « petit » volume, et bien on se retrouve avec un coût de 65% plus élevé à qualité moins bonne. Il aurait fallu que je vende la boîte entre 65 et 70€ pour avoir une marge presque similaire (en €, pas en pourcentage). Même avec un coût de transport prohibitif au moment du pic de shipping, ce n’était pas jouable…

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La conséquence reste à démontrer. A mettre face à un investissement colossal. Et qu’il reste encore a démontrer que cela aille dans l’intérêt des actionnaires et/ou enrichisse la relation avec les clients (boutiques)

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Tout à fait, je suis en mode « café du commerce » j’y connais rien. Mais on semble d’accord sur pognon >> planète

Je veux bien être un doux rêveur mais sur ce sujet, je ne vois pas l’ombre d’une alternative crédible de mettre en place à court / moyen terme…

Le gros du problème (pour moi) est que le jeu est entré totalement dans la sphère « consommation », autant du point de vue fabricant / éditeur / boutique/ client final(joueur).

Le jeu se consomme actuellement en mode j’achète. Je fais 1 (allez 2-3) parties, j’en achète un nouveau,…

Tout est construit sur ce modèle, du côté éditeur des jeux à marge faible mais que l’on vend en nombre , le consommateur du jeu bon marché ,…

C’est le modèle classique de notre société de sur-consommation, … Le client final en-est-il d’ailleurs à blâmer ? Notre monde est ainsi construit, nous sommes formatés des la naissance


Est ce que le consommateur serait prêt à acheter moins de jeux , avec moins de matériel (la profusion de matériel donnant illusion de tout: intérêt du jeu, rejouabilité ,…) , Plus cher?

  • moins de matos: réduction des coûts, réduire les délais,…
  • acheter moins: les budgets ne sont pas illimités

Moi je suis prêt:

  • à acheter moins (enfin un peu, sinon ça va faire un chiffre négatif)

  • avec moins de matos: oui clairement. J’apprécie les beaux produits mais l’on est entré dans une ère du n’importe quoi avec beaucoup de jeux sur-produits

  • plus cher? Oui un peu (mais pas X2, 90/100€ le moindre jeu je n’ai pas le budget) si le produit répond à des critères de production locale, plus éco responsable.

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Moi pas, clairement.

Qu’on soit bien clair, c’est toi qui as raison hein. Mais si je suis honnête, je n’y suis pas prêt : j’aime jouer à des jeux variés et changer souvent, j’adore les jeux deluxe surproduits, et vu le prix je ne verrai pas d’un bon œil un surcoût lié à une production locale.

Dis autrement, je n’ai aucune envie d’être « ludiquement décroissant ». (Ce qui n’est pas antinomique avec le fait de bien creuser un jeu, de poncer une mécanique. Je te rejoins là-dessus, par contre.)

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Il était vendu combien ? Juste pour avoir une idée

Et je pense qu’une majorité de gens sont dans ce cas (sans doute moi aussi) et du coup on retombe sur ce que disait Marc Nunes dans l’interview.
Vous voulez des jeux écolos ? Okay. Si je fait des jeux moins beaux et plus cher c’est bon pour vous ? Non ? Bon ben tant pis.

Qu’on soit bien d’accord je suis un partisan du « oui oui si on achetait pas ils vendraient pas, mais s’ils vendaient pas, ben on acheterait pas ! » Et je n’aime pas qu’on fasse peser la culpabilité sur le consommateur.
Il n’empêche que je comprends que lorsque t’es en haut d’une boite qui vient d’être acheter 4 milliards et qui représente 2500 employés, tu te poses la question « est-ce que je vais vendre si je fait ça ? Non ? Ben c’est non du coup. »

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Je me demande dans quelle limite ça serait jouable de proposer des jeux « Made in France » (donc beaucoup plus chers pour un matériel équivalent).

Un peu sur le même principe que les produits bio (pas forcément un bon exemple pour comparer mais ça donne une idée) qui sont bien plus chers que leur équivalent non bio.

J’imagine qu’avant que ça existe, beaucoup auraient dit « Aucun intérêt de faire du bio, ça sera plus cher pour le même produit, personne n’achètera ».
Et pourtant ça existe encore aujourd’hui, donc ça doit bien réussir à vendre.

Par contre, clairement, on serait encore dans un cas où ces produits ne seraient accessibles qu’à une frange limitée de la population (celle qui pourrait se les offrir).
Mais je serais bien curieux de savoir si ça vendrait ou pas. Je parierais que oui.

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L’éditeur BioViva le fait. Le rapport quantité / qualité / prix ne me parait pas hyper désavantageux…

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Oui, mais sur un gros jeu à figs je demande à voir (je sais bien que c’est théorique vu qu’on ne sait pas actuellement les produire en Europe).

Le truc c’est que tu n’as pas besoin de forcément démarrer par un jeu aussi niche.
Il vaut mieux essayer de faire un truc que tu vas vendre et t’en servir pour construire une image de « mieux produit » pour ensuite vendre ton truc de niche.

C’est loin d’être fait ou évident, mais ça mériterait d’être tenté je pense.

Et ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de produire en Chine (cf le faux dilemme de Marc Nunes qui fait comme si on devait faire soit l’un, soit l’autre, et pas comme si on pouvait faire les deux…)

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Quel intérêt pour un éditeur de satisfaire des gens qui veulent acheter moins ?

Sans que ce soit forcément de la faute des produits ou producteurs. Je vis entouré de maraîchers, pour beaucoup en bio depuis longtemps, leur prix de vente producteur n’est pas très différent de celui du non bio. Pour acheter pas mal en direct, c’est même potentiellement moins cher, parfois.

Aucun dans le système actuel, nous sommes bien d’accord

C’est mon idée pour cette potentielle TVA à 5.5% :

  • Rien n’empêcherait le développement de projets kiloplastic,
  • Par contre, pour qui sait ou souhaiterait éditer de façon raisonnable et locale, il y aurait un coup de pouce.

Ca aurait l’avantage d’éviter de mettre certains éditeurs sur la sellette, tout en orientant des choix d’édition vers un mode de production plus responsable vis à vis des ressources consommées.

Mais ça demande évidemment que dans un premier temps les moyens de productions (les usines) répondent à un besoin de qualité des produits, de compétences dans les méthodes de production, ainsi qu’aux quantités minimum à produire (qui m’a semblé trop élevé à l’heure actuelle).