Introduction
Ma passion du jeu de société est venue, il y a quelques années et le Youtubeur Etrigane en est l’unique responsable. Faisant parti des 1er abonnés de sa chaîne, je l’ai suivi du jeu vidéo au jeu de société solo!
J’ai littéralement plongé dans cette passion du jeu solo:
- frétillant à l’idée de découvrir un nouveau projet,
- excité par l’achat de toutes ces promesses de matériel,
- émerveillé à l’unboxing du jeu,
- transporté par des Directions Artistiques magnifiques,
De bons moments assurément !
Mais cette passion avait aussi ces cotés sombres :
- dépité de préférer un let’s play Youtube plutôt que d’ouvrir ma pile de la honte,
- épuisé rien qu’à la lecture de certains livre de règles,
- déçu d’avoir acheté un jeu au matos incroyable mais avec un gameplay soporifique,
- fatigué des longues parties qu’on n’a même plus envie de terminer,
- inaccompli de ne pas avoir la carte promo collector à 15€ car « franchement Altaar pour un jeu où tu n’auras le temps de jouer que quelques fois ce n’est pas sérieux »,
- frustré de ne pas s’autoriser à acheter ces incroyables tokens métals personnalisés de Etsy car « franchement Altaar pour un jeu où tu n’auras le temps de jouer que quelques fois ce n’est pas sérieux »,
- insatisfait de manquer de temps pour pimper le jeu (modélisation + impression 3D), compétences que j’ai pourtant longuement apprise à maitriser…
Le déclic
Le déclic a fini par venir un matin en constatant l’invraisemblable quantité de jeux accumulé dans ma ludothèque (mais qui j’en suis archi certain demeurait surement très modeste pour certain). J’étais passé de la passion du jeu à la collection du jeu.
J’avais toutes les caractéristiques du collectionneur qui passe beaucoup plus de temps à accumuler des jeux qu’à y jouer.
Attention, je ne juge pas les collectionneurs : chacun fait ce qui veut de sa vie et de son argent. Et si des joueurs trouve plus de plaisir à accumuler des jeux qu’à y jouer et bien tant mieux!
Pour ma part, il y avait beaucoup de frustration dans cette accumulation, et c’est sans regret qu’un matin de 2020 j’ai décidé de revoir complètement ma passion.
J’ai profité de la période Covid pour revendre la quasi-totalité de ma ludothèque.
Aujourd’hui j’ai une approche beaucoup plus pragmatique et raisonné de ma passion :
- Accepter
Je ne peux pas jouer à tout, donc je ne peux pas tout acheter.
Accepté que mon temps de jeu est limité fut un grand pas en avant. J’ai dû renoncer aux énormes jeux aux parties interminables qui ne demandent rien qu’une heure ne serait que pour la mise en place et relire les règles trop complexes (qu’on a forcément oubliées)…
C’est naturel de pas être toujours motivé pour jouer et de préférer lancer youtube pour regarder un let’s play. Hors en multi-joueurs, les autres sont là pour vous motiver, vous stimuler, et vous finissez par surmonter votre flemme et vous passez un excellent moment.Moi je suis joueur solo, donc personne ne viendra me motivé et me stimulé. Je ne peux compter que sur moi-même pour être motivé pour jouer.
J’ai donc pris la radicale décision de ne cibler plus que des jeux :
- à la mise en place très rapide,
- aux règles très fluides et faciles à mémoriser,
- partie solo d’une durée moyenne max d’1h.
C’est un choix que je ne regrette pas, je n’ai jamais autant joué et je profite de mes jeux achetés régulièrement.
Et pour les « gros » jeux, et bien on en profitera un jour à la retraite qui c’est ?!
- Etudier
Un excellent gameplay fera toujours un bon jeu, même si le matériel n’est pas incroyable.
Mais une jolie Direction Artistique et un matériel incroyable ne suffisent pas un faire un bon jeu!
Exemple : Terraforming mars, matos cata, DA pas ouf mais un jeu incroyable quand même !
Maintenant j’ai ma liste de jeux que je dois étudier pour envisager un éventuel achat. Fini les achats compulsifs :
un jeu acheté =
à minima une partie entière visionnée =
voire parfois un livre de règle consulté !
Vous n’imaginez pas le temps, l’énergie et l’argent économisé : je me sens tellement mieux.
- Louer avant d’acheter
Pas d’inquiétude : il m’arrive encore régulièrement d’acheter des jeux ! Mais je ne le voie pas comme un achat, mais plutôt comme une « location ». Je me contente souvent de n’acheter que la boite de base « sec », souvent acheté d’occasion.
Le jeu n’intègre pas vraiment ma ludothèque, disons qu’il n’est que de passage pour quelques parties.
Par exemple, en ce moment, je suis encore hésitant sur Too Many Bones et Spirit Island qui répondent à beaucoup de mes critères mais dont je trouve les règles peu fluides.
Je n’ai plus aucun complexe à revendre un jeu. Quand on s’est trompé, il faut savoir passer à autre chose et avancer.
- Moins c’est mieux !
Une fois le jeu « validé », il intègre donc ma ludothèque, et je n’ai plus aucun complexe à me lâcher et à me faire plaisir :
- J’achète toutes les extensions et cartes promos collector,
- Les playmats et autres versions deluxe,
- Je passe des heures à modéliser des pimps/inserts du jeux,
- Voire j’achète parfois des tokens métals sur Etsy.
Bref, je me fais plaisir !
Du gâchis ?
Pas pour moi car forcément avec toutes ces contraintes, ma ludothèque est minuscule :
- Paleo
- Astro Knight
- Ares Expedition
- Bullet♥
C’est à peine si elle mérite le nom de ludothèque… Mais je n’ai jamais été aussi heureux : je profite tous les jours à fond du peu de jeux dont je dispose avec du matos incroyable.
Conclusion
« Quelqu’un qui a une passion s’y consacrera corps et âme, souvent de façon immodérée et irrationnelle, en ressentant un profond sentiment de satisfaction et de plaisir. »
« Quelqu’un qui a une addiction s’y consacrera corps et âme, souvent de façon immodérée et irrationnelle, en poursuivant ce comportement malgré ses conséquences négatives. »
La collection est aussi une passion, tant que l’accumulation/collection reste seule source de plaisir.
Merci à tous ceux qui auront pris le temps de lire ce (trop) long témoignage, que je tenais à rédiger car je suis certain qu’il pourra aider quelques joueurs peut-être un peu trop « passionnés »…
Alors, et vous, passion ou addiction ?