L’image de la femme dans les jeux - boobs ou pas boobs telle est la question

Un archivage qui a commencé en 1980 plus le rachat d’une collection privée aux USA pour une collection qui va de 1840 à nos jours.

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Puisqu’on a parle de l’importance des modèles et de peut-on rire avec tout le monde. Si vous avez pas vu les sets de Michelle Wolf et Jimmy Carr dans le show Bill Burr: Friends who kill

Little Girls everywhere :joy:

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Bonjour à toutes et à tous,

Cela fait longtemps que je voulais réagir à ce topic (malgré mes quelques interventions sur des sujets connexes) mais il me fallait un peu de temps pour mettre mes idées en place. L’idée n’est pas de remettre une pièce dans la machine mais le sujet m’intéresse grandement et ma prise de conscience sur la problématique posée est relativement récente.

Tout d’abord, sachez que j’ai lu tout le topic. Cela m’a pris un peu de temps mais je voulais voir ce qui avait été déjà écrit.

Ensuite, un portrait rapide ; je suis un mâle blanc cisgenre hétéro (un homme à abattre diraient certain(e)s !). J’ai passé la quarantaine et ai forgé mon imaginaire dans les années 80-90s, l’époque de la guerrière en bikini-chainmail, de Benny Hill ou encore du Collaro Show (puisque j’ai vu ces références citées). Je pourrais également citer Frazetta, Serpieri ou encore Manara. Bref, tous ceux qui ont connu cette époque où un corps de femme dénudé pouvait aussi bien te vendre un yahourt qu’un carburateur sauront de quoi je parle.

Pourtant, cela n’a pas fait de moi un « monstre » (du moins, je ne le pense pas !). Je n’ai jamais agressé de femmes, je ne me suis jamais mal comporté dans la rue vis-à-vis de l’une d’entre elle, je ne me suis jamais permis une main au fesse ou un regard libidineux. J’étais même plutôt du genre timide et peu à l’aise dans ma relation avec la gente féminine (cela ne m’a pas empêché de finir en couple -bientôt 20 ans- et d’avoir des enfants).

Bien évidemment, mon cas ne saurait être une généralité mais oui, je pense que l’on peut adorer Niky Larson et pour autant ne pas se comporter comme le dernier des mufles. Il y a d’une part l’éducation qui rentre en jeu, mais également la capacité à distinguer la fiction de la réalité (et pour avoir été rôliste à l’époque de Mireille Dumas et de Jacques Pradel, je peux vous dire que j’en ai entendu sur le sujet ! :sweat_smile:).

La première fois que j’ai entendu parler des thèmes féministes contemporains comme le « male gaze », le « mansplaining » ou encore l’objectification des femmes, c’est sur un forum de jeu de rôle, peu de temps avant la vague #metoo. Ma première réaction fut la même que celle de certains intervenants sur ce fil et peut se résumer ainsi ; not all men ! En gros, je refusais d’être associé aux porcs « balancés » sur les réseaux sociaux, n’ayant moi-même rien à me reprocher (et après tout, nul n’est-il pas responsable que de son propre fait ? C’est le fondement même du droit dans notre pays).

Et puis, à force d’échanger, à force de débattre, ma vision a fini par changer sur le sujet, même si le véritable tournant a quand même été la naissance de ma fille. Si pour lui garantir de pouvoir sortir dans la rue sans se faire déshabiller du regard ou se faire siffler, il fallait abandonner les modèles et les représentations qui avaient peuplé mon adolescence, et bien ma foi, pourquoi pas. Cela ne me paraissait pas un grand sacrifice (surtout que bon, je m’en fous, moi j’ai pu en profiter de ma période peuplée de magiciennes dévêtues ! :grin:).

Aujourd’hui, je suis donc beaucoup plus attentifs aux modèles proposés tant à ma fille qu’à mon garçon. Cela vaut pour leur lecture, pour les dessins animés qu’ils regardent, et bien évidemment pour les jeux que nous pratiquons ensemble. De fait, et pour en revenir à l’origine du sujet, je n’étais pas satisfait du premier modèle de l’Eternelle et j’aurai pu faire l’impasse sur le jeu juste pour cette figurine. Je suis content que l’équipe ait revu sa copie (et non, même la justification fluff ne me convenait pas ; Hideo Kojima en son temps a déjà tenté de nous vendre une combattante moderne en brassière et mini-short en arguant qu’elle était une mutante ayant besoin d’exposer sa peau pour activer ses pouvoirs !).

En d’autres termes, après le « not all men », je m’inscris aujourd’hui plutôt dans une tendance féministe « soft » et c’est grâce à des échanges sur Internet que mon point de vue a évolué. A ce titre, des interventions comme celles d’ @hexolitemax (il me semble que c’est lui…), même si elles ont agacé certains intervenants, sont, je crois, utiles et peuvent servir à des prises de conscience. Aujourd’hui, je suis prêt à renoncer aux modèles que l’on m’a offert à une époque si cela permet à d’autres êtres humains, et notamment des femmes, de se sentir plus à l’aise vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis des autres.

Maintenant, et pour conclure, j’ai parfois eu envie d’aller plus loin dans la cause féministe, toujours avec cette idée de construire une société plus égalitaire pour ma fille, mais aussi mon fils. De m’investir véritablement pour faire bouger les choses dans le bon sens. Et c’est là où le bât blesse ! Aujourd’hui, le mouvement féministe est phagocyté par une minorité d’extrémistes misandres qui cherchent à transformer une cause juste à mes yeux en guerre de genre. Et c’est là où je me désolidarise tant de leurs buts que de leurs méthodes !

Je pense que le simple changement de la représentation de nos héroïnes dans nos univers ludiques préférés passeraient beaucoup plus facilement si nous n’entendions pas en fond sonore les cris de rage de certain(e)s féminazi(e)s. Après tout, je ne crois pas que cela dérange quelqu’un que la princesse sauve le prince ; il convient juste de ne pas en faire un modèle unique !

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Je ne suis pas d’accord avec tout ce que tu écris (je continue de penser qu’il ne faut pas souhaiter la disparition des magiciennes dévêtues, juste de défendre que ça ne doit pas être la seule représentation proposée du féminin, et je critique sévèrement la transposition américaine des luttes raciales au genre) mais je salue largement la volonté de synthèse et la volonté de poursuivre une argumentation raisonnable et sans anathèmes.
Merci pour ces belles réflexions !

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Exactement , oui au féminisme , et oui à la féminité aussi ! Je suis on ne peut plus d’accord , et sur la même longueur d’ondes au sujet du texte de @uphir :wink:

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Toutafait !
C’est beau comme c’est bien dit !

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C’est rigolo, j’avais l’impression qu’ @uphir était moins « neutre » sur tric trac. J’avais du trop lire en diagonale xD.

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Je voulais attendre d’être sur un ordi pour écrire… mais finalement, il y a un moment dans ton raisonnement que je n’arrive pas à comprendre.

Tu commences en disant que tu as suivi un certain modèle, avec une certaine éducation et que tu n’as jamais eu des propos/gestes déplacés envers la gente féminine (1).
OK. Pas de soucis.

Puis arrive l’enchainement avec (je résume en très grosse maille) « Je suis prêt a abandonner ces modèles si ça garantie à ma fille de sortir sans se faire déshabiller du regard etc. »(2).

Je précise que « Garantir » est ton mot exact.

Déjà, en partant du principe que ton raisonnement est exact, rien ne permet de garantir ceci à ta fille. Rien.
Ensuite, j’ai du mal a comprendre comment tu as pu passer de (1) à (2) alors que finalement tu as été quelqu’un, visiblement, correct ?

Pour moi, si 2 personnes ont le même modèle mais que le résultat n’est pas identique, c’est qu’il y a une autre variable : l’éducation.
Du coup, j’ai du mal à comprendre pourquoi tu veux t’en prendre aux modèles ?

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J’ai un peu de mal à comprendre ta définition de « modèle » mais je vais essayer de répondre comme j’ai compris :slight_smile:

C’est qu’un élément de réponse, peut-être que ce ne serait pas la réponse d’ @uphir et/ou qu’il aurait d’autres éléments.

Selon moi on peut être quelqu’un qui n’a jamais consciemment fait du mal à quelqu’un du fait de son appartenance à un groupe social, mais en appartenant à un groupe social (ou plusieurs) dominant(s) on bénéficie d’un avantage. On peut juger que cet avantage du fait d’une appartenance à un groupe social est anormal.
Très honnêtement, je trouve à titre personnel qu’heureusement qu’on peut vouloir passer de (1) à (2) et vouloir faire évoluer les choses sans soi-même être ou avoir été « incorrect ».

D’une part, je trouve que c’est vague l’éducation. On peut être bien éduqué et mal se comporter (et inversement). L’éducation, s’arrête-t-elle quand on est jeune ou continue-t-elle tout au long de la vie, au quel cas ce n’est pas contradictoire avec la volonté de changer ?
C’est probablement par l’éducation qu’on fera avancer les choses, tu as raison, mais y a plus de gens à « éduquer » sur ces questions qu’on ne le pense, moi y compris (et on sera pas tous d’accord sur le périmètre ou l’éducation à donner).

D’autre part, bien éduqué ou mal éduqué, finalement on appartient à une classe dominante (cf. supra).

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Je suis comme le bon vin ; je me bonifie avec l’âge ! ^^

Plus sérieusement, je ne crois pas avoir tenu un autre discours sur Tric Trac une fois sortie du « not all men », mais il est possible qu’au fil des conversations sur ce sujet, j’ai pu paraître plus arc-bouté sur mes positions. Je ne sais pas. Il faudrait reprendre tous les échanges à ce sujet.

En tout cas, telle est ma position au moment où je l’exprime. Elle peut évoluer dans le temps, et la preuve ; j’ai déjà évolué sur le sujet au contact de quelques féministes modérées.

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En effet, rien ne garantie que changer la représentations des femmes dans notre société, et notamment dans les oeuvres de fiction, permettra à ma fille de sortir en toute sécurité quand elle sera plus grande (personnellement, je préfèrerai qu’elle fasse du Krav Maga et du tir, mais bon… ^^). Néanmoins, un nombre significatif de femmes témoignent en ce sens et pensent qu’en modifiant la manière dont elles sont habituellement représentées, cela peut impacter positivement leur quotidien. Dès lors, ne pouvant influencer l’éducation de tout un chacun, je peux en revanche me positionner sur les « modèles » (comme tu le dis) auxquels elle est susceptible de s’identifier (et auxquels elle pourrait être identifiée par d’autres), et notamment dans les univers ludiques puisque je suis joueur et que je joue avec elle. Et à ce titre, je trouve plus valorisant des héroïnes qui ne sont pas cantonnées à un rôle de bimbos dénudées comme on a pu m’en servir à foison durant mon enfance / adolescence et ce, même si cela n’a pas fait de moi un « porc » (pour reprendre le terme à la mode sur les réseaux sociaux).

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Mais vas y , balance le ^^

Tu parles des femmes occidentales la ?

Ca veux dire quoi toute sécurité ? Je suis un homme et je suis jamais sortie en toute sécurité en France et pourtant j’ai fait du Krav Maga et autres.
A l’age de 19 ans un homme a même lourdement insisté que je monte dans sa voiture pour aller faire des photos de mannequinat chez lui alors que je me promenais a Dijon un dimanche a 7h du matin :joy:. L’échange a bien duré 10 min avec lui me suivant avec sa voiture. C’était pas la bonne époque mais dans mon souvenir il ressemblait a Pierre Chanal. Heureusement que je suis moche et qu’aucune personne avec de bonne intentions ne voudrait prendre des photos de moi. C’est ca qui m’a sauvé :joy:.

Plus de 80% des victimes d’assauts sexuelles connaissaient leur agresseurs. 95% quand on parle des enfants. Tu ferais mieux de me la mettre a la psychologie et a reconnaître les perverts/perverses. Sinon en sport de combat, le bjj non sportif c’est pas mal.

Je connais les chiffres que tu cites et mon expérience professionnelle va dans ce sens. Sauf qu’en l’occurrence, je ne parlais pas spécialement des cas les plus graves que constituent l’agression sexuelle (bien qu’une main au fesse par un inconnu dans la rue dépende de cette qualification, et auquel cas la stat en prend un coup !) et le viol. Je parle simplement du phénomène du harcèlement, qu’il soit dans la rue, en boîte de nuit, et de manière générale. Le truc qui fait que certains mecs pensent que les filles qu’ils croisent sont juste un bout de barbaque sur l’etal du boucher…

Maintenant, oui, le prédateur sexuel tel que les médias aiment à nous le présenter reste statistiquement un phénomène marginal. Reste que quand c’est toi ou l’un(e) de tes proches qui croise sa route, tu regrettes d’avoir raté ton jet sur la table des rencontres aléatoires !

Edit: si tu ne t’es jamais senti en sécurité en te baladant dans la rue, alors visiblement tu ressens la même chose que de nombreuses femmes quand elles sortent si l’on en croit les témoignages. Il est donc assez logique qu’elles aient envie que les choses changent, car vivre dans la peur en permanence n’est, je crois, pas très sain.

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Les femmes occidentales seraient le groupe social dominant, ou j’ai mal compris ?

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Je crois que tu as ajouté la vidéo a posteriori. J’ai essayé de regarder pour ma culture, mais je ne peux juste pas. J’ai regardé 2 minutes mais ça m’a tellement pas fait rire voir mis mal à l’aise que j’ai arrêté. Peut-être que la fin vaut le coût, tu me diras :sweat_smile:

Merci, ca me conforte dans mon opinion.

Tes propos sont un peu lapidaires… J’ai un peu de mal à suivre ce que tu veux dire. Tu peux développer un peu?
J’aimerais bien te répondre mais je ne veux pas mal interpréter ce que tu dis. :slight_smile:

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Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, c’est bien la preuve qu’on a raison de penser ce qu’on pense.

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