La traduction des jeux de société (... ou "nononon, on veut de la VF Deutsche Qualität bordel !")

Je crois qu’en effet, sourcier ou cibliste, dans les deux cas ce qui inquiète n’est pas tant l’approche choisie (et on est d’accord sur le fond, d’ailleurs j’ai quitté la VF pour la VO) que le manque de qualité intrinsèque de ce qui est proposé…

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Tu dénigres ceux qui ne sont pas de ton avis en y ajoutant intolérance et condescendance mais je dois mal interpréter…
Tu peux encore essayer de digresser si tu veux avoir le dernier mot…

Tu as oublié le mépris aussi!
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Merci pour ton éclairage, il est très pertinent. cependant, dans le sujet qui nous préoccupe, tu omets d’autres aspects. Je vais essayer d’être synthétique :

  1. Traduction du texte :
    Tu l’as très bien expliqué, cela fait appel à la sensibilité de chacun et la traduction parfaite n’existe pas. Cependant dans le cas précis et simple de la maintenant fameuse « fiery salamander », la traduction par « salamandre ardente » est nettement plus appropriée, plus riche et plus immersive. Mais ok, c’est une affaire de sensibilité.

  2. Ommission d’une partie du texte :
    Là, nous ne sommes plus du tout dans le registre de la sensibilité, il y a un manque d’informations, c’est factuel. Pour un roman éventuellement, je pourrais comprendre (encore que…) mais ici l’objet est un jeu narratif avec un arbre (ou des arbres) décisionnel, une cohérence à garder, des informations plus ou moins cachées et disséminées pour les joueurs. Donc cette coupe claire est une faute professionnelle.

  3. Typographie :
    3.a. Pourquoi ? Pourquoi changer le style et la casse de la police ? LDG fait une traduction ou une nouvelle version. Bon, admettons que LDG ait jugé que c’était bénéfique et permettait une meilleure mise en page.
    3.b. Pourquoi changer de style entre 2 cartes ? Là je suis perdu. Il faut une cohérence visuelle, afin que la « mécanique » devienne naturelle pour le joueur au point de s’effacer derrière le jeu et ce pour atteindre le graal du joueur : le flow ! D’autant plus avec un jeu narratif qui nous raconte une histoire, qui nous fait vivre une aventure.

  4. Réponse de LDG
    La communication de LDG a été désastreuse sur le sujet. Le traitement des critiques (parfois virulentes j’entends) a été bâclé, elles ont été scotomisées (merci yoyo pour ce mot magnifique et parfaitement adapté ici). Le ton même de LDG était (à mon sens) condescendant et n’a fait qu’envenimer les critiques. Il y a de nombreux exemples d’éditeurs qui viennent échanger sur ce forum et qui permettent une communication constructive (LBDJ et 4U sur Malhya, Future Games sur Captain’s Log, 2 styles de communication différents mais excellents malgré les critiques).

Il y a donc plusieurs points de discorde et tout n’est pas que sensibilité face à une traduction.
Perso, je suis toujours « dans le bateau » mais j’ai depuis longtemps ma mae west autour du cou et une jambe par dessus le bastingage.

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C’est tout à fait exact. Tout comme il est exact que, comme partout, il existe des bonnes et des mauvaises traductions, pour tout un tas de raisons (travail bâclé par manque de temps, niveau insuffisant du traducteur en anglais ou en français, traduction confiée à plusieurs personnes et non harmonisée, coupes imposées par l’éditeur, etc.). Et que, si nul traducteur ne peut espérer atteindre la perfection, essayer d’atteindre la meilleure qualité possible ne semble tout de même pas déconnant.

Après, le débat entre sourciers et ciblistes est en effet vieux comme le monde, et il n’est pas près de s’arrêter, vu que les intervenants eux-mêmes peuvent être amenés à changer de point de vue au cours de leur carrière (typiquement, on est plus souvent cibliste quand on débute, et on a tendance à devenir plus sourcier en prenant de la bouteille, même si ce n’est pas une vérité absolue ; personnellement, ça dépend plus du type de texte sur lequel je travaille et du public visé).

L’histoire de la salamandre est certes plus ubuesque qu’autre chose, amha. En réalité, il n’y a pas grand-chose à redire sur les dernières cartes montrées, mais les précédentes, elles, sont plus propices à faire naître le doute chez certains (des soucis de français ou de texte coupé, ce n’est pas sujet à interprétation, c’est factuellement au moins embêtant, voire inquiétant).

Bref, plus qu’à attendre la sortie de la VF pour juger sur pièce, de toute façon. Quant à la question de la traduction sur ce fil, c’est sûr que, loin d’être une simple menace invisible, elle est en train de devenir un véritable serpent de mer qui ne peut que plaire aux amoureux du style de Laukat. :wink:

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Quand on regarde l’histoire des traductions de la « fantasy » (Lovecraft et Howard aussi) il y en a eu des contresens, des paragraphes coupés,…
Mais cela ne concernait que quelques lecteurs/fans ; ils sont devenus traducteurs, éditeurs, écrivains et ont pu faire honneur à ces chefs-d’œuvre en les retraduisant des dizaines d’années plus tard.
Donc oui, signaler une mauvaise traduction n’est pas vain ; au moins ceux que ça intéressent en seront informés et choisiront en connaissance de cause.
Donc merci ! :wink:

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C’est ce que je me dis quoi, merci, au moins, nous sommes informés.
Ca râle parce que ça râle mais je vois personne d’autre écrire ou lancer un sujet sur les news, ou même des questions sur le jeu, etc…

Alors, oui la qualité de cette traduction revient en avant toujours et toujours, mais y’a rien d’autre à dire?

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Vous devriez lire les traductions de panini comics pour les Marvel. C’est très fluctuant avec des phrases d’iron man qui dit: " ils ont passés mon mur de feu". Je vous laisse deviner de quoi il parle ^^

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Sans doute une allusion à l’époque où, complètement bourré, il se prenait pour la Torche humaine… :thinking:

Non ? :sweat_smile:

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Alors pour commencer :

  • si @Thierry veut scinder ce topic et en créer un au sujet de la qualité de la traduction, pour laisser les autres joueurs parler de Sleeping Gods, ça peut être une bonne idée.

  • je n’ai aucun problème contre ceux qui trouvent que la traduction montrée est niquel / suffisante / bonne.

  • on ne peut juger que sur une poignée d’éléments du jeu. Je ne peux pas affirmer que tout le jeu est traduit à la va vite, même si, avec ce qu’on a, on peut le craindre.

  • je suis entièrement d’accord pour dire qu’une trad est forcément un exercice casse-gueule, et que pour 10 traducteurs, il y aura 10 traductions différentes.

  • une traduction (que ce soit d’un texte, ou d’un film via une doublure, etc…) engendrera forcément une perte de qualité par rapport au matériau d’origine, plus ou moins subtile.

  • non, ce n’est pas parce qu’on tilt sur des termes anglophones un peu recherchés traduits par des termes français classiques qu’on est des puristes, des chieurs, des littéraires…

  • non, je ne cherche pas à « rallier » tout le monde à mon avis, à ma sensibilité.

  • je ne sais pas dans quelles conditions (temps / argent / niveau requis) s’est retrouvé le traducteur de Sleeping Gods. Même si je prends certains raccourcis dans mes railleries (et je m’en excuse), je ne le tiens pas responsable de cette traduction que je trouve peu inspirée. Je rejette la faute sur LDG.

Pour mes réponses :

Alors non. Je suis attaché au texte original (il me semble que c’est un minium d’ailleurs), mais « Fiery Salamander » = « Salamandre Ardente » aurait été logique, compréhensible, juste, et en accord avec le texte original. Donc non, je ne suis pas un éternel insatisfait :wink:

Je suis du coup sûrement complètement naïf, mais j’étais persuadé, à tort donc, qu’une traduction devait rendre honneur à l’auteur original, et respecter au mieux son travail d’écriture, son style. Ce qui fait que Ryan Laukat n’est pas Karine Giebel, Tolkien, Guillaume Musso, ou Hergé. Ce que tu dis là est du coup un excellent résumé, qui m’effraie un peu d’ailleurs : certains souhaitent retrouver le texte de Ryan Laukat pour jouer au jeu de Ryan Laukat, d’autres (la majorité ?) veulent juste un google trad qui fonctionne. « Un lézard en feu » aurait été OK.

Mais tu m’excuseras, même si aucune traduction ne sera parfaite, pour moi, de ces deux cas, l’une sera de qualité, l’autre non.

Oui, parce que c’est dans le dico.
Qu’il y a un mot pour FEU, et un mot pour ARDENT. Il y a peut être une raison à ça.
Pourquoi le traducteur a le droit de dire « l’auteur a écrit ardent, mais moi je préfère en feu » ?
Pourquoi le traducteur privilégie SA « sensibilité » (je ne vois pas en quoi il faudrait mettre de la sensibilité là dedans mais bon) et pas celle de l’AUTEUR ? Un traducteur est un « écrivain » frustré ?

Ce que tu dis me fait d’ailleurs hausser les sourcils, et en fait, je comprends du coup bien mieux pourquoi on dit qu’on est des chieurs élitistes : " il va bien au-delà d’une simple transposition (sinon, tout le monde serait traducteur…)" :

Et bien traduire Fiery par Feu, c’est justement le travail qu’aurait pu fournir « tout le monde ». Genre un joueur lit le texte en VO « Fiery Salamander », bloque sur Fiery qu’il n’a jamais croisé, et va dire à voix haute « euh… une salamandre… (va regarder le dessin), une salamandre qui brûle quoi, une salamandre de feu ». Bref, le « monsieur tout le monde » qui a pu traduire la carte et continuer son jeu sans aucune formation ou expérience de traducteur professionnel.

Un traducteur professionnel, lui, (enfin j’aurai cru…), va savoir que l’auteur n’a justement pas choisi le mot classique « fire », que tout le monde connait, que tout le monde emploierai dans un texte « classique ». Genre dans « Pat’Patrouille », on va employer « feu » et pas « ardent », ce qui est normal.

Mais, encore une fois (et je m’en excuse :D), non, il est allé chercher un terme un peu plus précis, « chiadé ». Je ne sais pas s’il se prend la tête, s’il veut se donner un genre, mais ça a été son choix. Qui n’a pas été respecté par le traducteur (et très honnêtement, il n’y avait aucune contrainte de place, de phrase compliquée à remanier ou quoique se soit qui explique ce changement de terme).

POUR MOI (ça vaut ce que ça vaut = rien), on est donc plus sur de la facilité que sur de la sensibilité.

Alors oui, au final, salamandre ardente, créature de feu, monstre incandescent, lézard qui pétille sa race de flammes bien chaudes… on fini par s’en cogner complet. Pour moi, ce n’est que le dernier exemple en date de terme un peu plus « fouillé » de Laukat qui passe à la trappe. Tu as raison : quelqu’un préfèrera « ardent ». L’autre « de feu ». L’autre « EN feu ». L’autre « incandescent ». Comment faire ? Et bien il me semblait logique, naïvement, de prendre le terme de l’AUTEUR.

Donc bon, assez surpris par ton explication du métier de traducteur professionnel, qui pour moi, explique effectivement bien des choses… :sweat_smile:

Merci en tout cas de ton intervention détaillée :slight_smile:

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J’ai craqué avant lui :slight_smile:

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:joy: merci à toi :wink:
Je ne veux que la paix :slight_smile:

Du coup, je me permets de poster ce message que j’avais envoyé directement à @LeGrub :

"« Diriger … Orienter … mieux que foncer vers " … Bah … non.
Personnellement Foncer vers est nettement plus explicite et immerge nettement plus dans l’action que « Orienter » … »

De mon point de vue, foncer donne un résultat fonctionnel mais qui change le sens par rapport à la carte anglaise.
Fonce donne l’impression que le navire va venir heurter de toute sa puissance le mégalodon.
Diriger (me) donne plus l’impression que le navire va essayer de venir heurter le mégalodon a un endroit précis. Et c’est plus cohérent avec l’utilisation de Connaissances comme caractéristique.

Bref, le résultat sera le même, mais la représentation que je me ferai de la scène ne sera pas la même. Et personnelement, je joue à un jeu narratif en (grande) partie pour cette représentation.

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Ah ah ça aurait pu mais pas du tout :sweat_smile:

Stark parle à ce.moment la de son firewall

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C’est exactement ça.
C’est peut être une scène plus « action », avec musique épique en tête.
Mais c’est tout simplement pas le texte original et la scène qu’à voulu décrire l’auteur.

A chacun de voir s’il veut jouer au jeu de Ryan Laukat ou au jeu du traducteur anonyme qui écrit ce qu’il veut.

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Tes arguments par rapport à l’exemple de traduction sur la salamandre sont tout à fait entendable mais tu omets d’autres raison qui pourraient amener à traduire par « de feu ».

Par exemple, n’existe-t-il pas déjà une expression courante dans la langue d’arrivée qui utilise « en feu » plutôt qu’ardent ?
On peut également se poser la question du public qui jouera ?
Et débattre de la pertinence d’utiliser un langage plus soutenu ou pas, plus accessible ou pas. en espérant ne pas tomber dans la condescendance:l’élitisme ou de participer à l’appauvrissement de la langue.

D’ailleurs, existe-t-il quelques outils, très approximatifs j’imagine, pour évaluer quel expression ou terme est le plus communément employés ?
Histoire de pouvoir se baser sur quelques données un minimum objective pour prendre sa décision. (plus accessible, plus commune, plus intelligible ou plus proche du style d’origine)

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Oui j’en suis conscient. Mais du coup, si on cherche à attendre le public « moyen », effectivement :

  • fire salamander
  • fiery salamander
  • incandescent salamander
  • burning salamander
  • salamander of flames

Finiront toutes en :

  • Salamandre de feu

Je trouve qu’effectivement, c’est un appauvrissement du texte d’origine, pour satisfaire le « français » moyen qui a une expression de base, et qui ne veut pas entendre des variantes plus nuancées / colorées / originales.

C’est un peu triste :frowning:

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C’est bien parce que j’ai lu tout un tas d’interventions sur ce que le traducteur « devrait » faire, que la traduction « aurait dû » être ceci ou cela, que la « bonne » traduction « de qualité » était celle-ci, que je me suis permis d’intervenir en citant des sources. Jusque là j’avais suivi le débat mais sans participer.
Maintenant je n’ai pas la prétention de trancher ici un débat vieux d’au moins 2000 ans.
Si ça a pu éclairer un peu le métier, tant mieux.

Et pour revenir sur le terme choisi par l’auteur. Il n’est choisi qu’en anglais. Dès qu’il y a une traduction, on s’éloigne fatalement du choix « original » (c’est pourquoi je dis que ceux qui y sont si sensibles devraient rester en VO).

Pour reprendre notre salamandre. Oui, le dico te dit « ardent » pour « fiery ». Mais pourquoi Laukat a-t-il choisi Fiery? Dans « fiery » on lit presque « fire » et on l’entend carrément (ça se prononce « faïri »). Dans « ardent » on entend… rien. Le mot français que tu sembles préférer perd complètement l’évocation qu’il a en anglais. On la retrouve avec « de feu ». Il est aussi facile d’y voir de la facilité que de la sensibilité. Choose your poison.

S’appuyer sur le choix de l’auteur dans une autre langue, en partant du principe qu’il faut retrouver l’équivalent français donné par le dictionnaire (et puis, quel dictionnaire ? il en existe tellement*) sans aller plus loin, c’est un raccourci dangereux. Je me souviens du titre d’une nouvelle de Warhammer sur les Orcs, « Green Bones », traduite par « Les Os Verts ». C’est super fidèle ! Mais lis-le à voix haute…

Et ça c’est vrai pour tous les choix d’un auteur, dont le traducteur doit se dépatouiller comme il peut. Il est certain que le choix des mots a une importance et qu’un traducteur consciencieux ne va pas dire « lézard qui fait frouch ». Mais il est faux d’assener que la traduction « de qualité » c’est la plus fidèle au dictionnaire. S’éloigner du dictionnaire est justement l’art que doit savoir manier un traducteur. C’est ce qui nous permet d’avoir un choixpeau plutôt qu’un sorting hat dans Harry Potter. Des dents de la mer plutôt que des mâchoires. Etc, etc.

En un mot comme en cent : vous avez le droit de considérer que vous auriez préféré une autre traduction. Mais il n’y a pas de c’est comme ça qu’il fallait faire en traduction.

EDIT : sauf erreur manifeste ou contresens évidemment, du genre « salamandre de glace ».
*DOUBLE EDIT : un de nos profs nous disait, « le dictionnaire n’est pas l’oracle ».

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Et pour info « ardent » existe aussi en anglais et a la même signification qu’en français…
Donc si Laukat n’a pas mis ardent pourquoi le traducteur devrait-t-il le mettre ?

Je reste sur ma position, désolé.
S’il avait voulu écrire « fire », il aurait écrit « fire ». Il a choisi d’écrire « fiery ». Et il existe un mot en français pour le traduire.

Encore une fois, c’est pas que je le préfère. C’est bien important de le comprendre : c’est pas mon avis, ma sensibilité, ma préférence, mon choix.

C’est que c’est ce que l’auteur a écrit.
On en revient à l’appauvrissement du texte que j’évoquais dans mon message au dessus.

  • fire salamander
  • fiery salamander
  • incandescent salamander
  • burning salamander
  • salamander of flames

Finiront toutes en :

  • Salamandre de feu

Il y a un visuel de salamandre en feu sur la carte. Le Ardent passait alors tout aussi bien, la notion de feu étant là.

Mais, ce que je craignais : il faut faciliter la lecture, la rendre un peu « basique », pour que le lecteur moyen n’ait pas trop à réfléchir. « En feu ». Point.

Ca aurait été

  • Frozen salamander
  • Shivering salamander
  • Cold salamander
  • Icy salamander

On aurait traduit par :

  • Salamandre de glace.

Désolé, mais je ne trouve aucune sensibilité là dedans, juste de la facilité et du rabaissement du niveau. Comme je le disais au dessus, c’est une traduction niveau CM2, ou « monsieur tout le monde » qui n’a pas trop de vocabulaire anglais.

C’est vraiment triste :frowning:

Parce que s’il voulait dire « Salamandre de feu », il aurait écrit « Fire Salamander » peut être…?

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