Je ne suis pas aussi optimiste … les progrès de l’IA (et autres technologies comparables ) se mesurent chaque semaine et le délai d’application des versions de pointe est désormais très resserré. On va inéluctablement assister à une mutation équivalente à celle de la photo : l’argentique existe toujours (certains continuent d’affirmer que le numérique n’a pas d’âme), le métier de photographe existe toujours, mais je t’invite à comparer le nombre de professionnels avec l’effectif d’il y a 25-30 ans pour comprendre que les traducteurs ne disparaîtrons pas mais seront X (je crains une valeur élevée) fois moins nombreux dans un avenir très proche …
Quant à la qualité, elle atteindra et dépassera ce que peut faire un être humain (il sera possible d’obtenir un résultat équivalent à ce que donnerai une équipe de bons traducteurs). Quand tu affirmes « ne comprend pas ce qu’elle traduit » tu te positionnes sur un plan affectif mais un paramétrage d’une puissance inégalable humainement intégrera précisément une compilation et une synthèse des subtilités réservées aujourd’hui (autrefois !) à notre seule espèce .
C’est ce que l’on appelle le « Point de Singularité Technologique ».
Là ou je te rejoins, c’est sur le fait que les prix ne baisserons pas …
Oui, leur (notre) nombre est voué à diminuer de manière importante, surtout dans le domaine technique/répétitif. L’avenir « très proche », en revanche, non. On est encore loin d’un tel niveau. Pour le moment, on en est à envisager de faire sauter une étape humaine sur les deux pour les textes ultra-faciles. Les deux, c’est une tout autre histoire (et on ne parle même pas de la traduction littéraire, là).
Oui, alors, là, comment dire… je ne suis pas sûr que tu te rendes compte du gap énorme qui existe encore entre une trad automatique et une traduction humaine de qualité sur un texte comprenant un tant soit peu de subtilités. Toute la question, c’est combien de centaines (milliers ?) de milliards supplémentaires Google et Grossoft sont prêts à claquer pour se rapprocher au maximum d’une bonne traduction humaine. Quant à la dépasser, on va dire que c’est de l’ordre du doux rêve, à l’heure actuelle.
Sauf qu’une équipe de bons traducteurs (dont même la meilleure IA est très, très loin à l’heure actuelle) donnera un moins bon résultat qu’un bon traducteur tout seul. En traduction, avoir une équipe nivèle le niveau par le bas, pas par le haut…
Je suis plutot pro IA et je l’utilise très souvent comme outil dans mon taf’ (en informatique).
Ceci dit je ne serais pas aussi ‹ positif › que toi sur le sujet de la non priorité. Si le secteur du jeu de société n’a pas franchement les moyens de développer ça, c’est par contre le cas du secteur du jeu vidéo, qui, lui, pèse assez lourd dans la plupart des avancées techs. Et la frontière entre les deux est plutôt poreuse.
Méchamment biaisé. Pour compter les professionnels de la photo, il faudrait déjà définir ce qu’est un professionnel.
- Pour ceux qui vivent de prendre des photos, je ne suis d’ailleurs même pas persuadé que le nombre a réellement baissé. Numérique ou argentique, ça ne change rien. Et la proportion d’emplois perdus sera très certainement corrélée à la marge réelle utile (ie, il est bien plus facile de remplacer un photographe de mariage qu’un reporter de guerre ou un paysagiste talentueux -et pourtant, des photos de paysages de brume, il y en a des centaines de milliers en image bank; mais quand tu veux « le » paysage, pour le cliché que tu as vendu à ton client producteur de rillettes, avec des collines mancelles typiques, au petit matin d’une journée de mai… eh ben tu prends un professionnel et tu le paies le prix nécessaire pour l’envoyer trois jours à la recherche de LA photo. Peu importe que tout le monde puisse faire des photos de brume faciles avec son tel)
- Tu trouveras une baisse des commerçants tirant leur revenu de la vente de matériel / consommable mais ce revenu s’est juste déplacé vers les ventes de matériel numériques puis téléphones (qui a remplacé l’appareil photo numérique). Si on compte le nombre de professionnels du commerce de numérique / téléphonie, difficile de regretter, sur un plan comptable, les boutiques de photo d’autrefois. La disparition des consommables est, elle, plus à saluer comme un progrès (parce que l’argentique et son traitement, c’est quand même bien du caca écologique -mais c’est remplacé par les imprimantes qui ne sont pas particulièrement clean non plus)
- de la même façon, le traitement de l’argentique (films et tirages) n’employait pas grand monde car très automatisé très tôt (un produit qui n’aime pas la lumière, ça n’aime pas non plus le petit personnel). Je doute que le remplacement par tout ce qui est impression affiche un bilan négatif.
- S’ajoute à cela la création de très nombreux postes dans la retouche, le conseil, l’image de synthèse, le trucage et encore la retouche.
Pour prolonger un peu la discussion, je suis assez d’accord avec ce qu’en dit Catherine Dufour :
L’IA doit rester un outil, et ne devrait pas avoir pour vocation première de se substituer à l’humain - en particulier dans la traduction ou la création littéraire.
On notera une intéressante dichotomie dans les deux derniers paragraphes :
« (…) je ne crois pas à l’intérêt littéraire de livres écrits par une IA générative. »
Mais, juste après,
« L’IA est un outil fabuleux (…) pour faire tomber la tour de Babel grâce à la traduction automatique. »
Spoiler : si on parle de traduction littéraire, la problématique est exactement la même que pour la littérature. Autrement dit, si on considère que les IA sont juste bonnes à écrire de la merde, il est vain d’imaginer qu’elles seraient par ailleurs capables de produire de bonnes traductions littéraires. C’est soit aucun, soit les deux, et un roman écrit par un humain mais traduit par une IA ne sera sans doute pas meilleur que s’il avait de base été écrit par l’IA…
Après, si c’est juste pour demander où se trouve le plus proche McDo à un quidam dans les rues d’Istanbul ou d’Oulan-Bator, ça fera le job, évidemment.
J’avais bien aimé ce numéro du Courrier de l’UNESCO sur la traduction (image cliquable si je me suis bien débrouillé).
Quelle traduction nulle ! La bonne ce serait : Laine du Roi avec un ventilateur…
Edit : Remarque je vois que : « Toison du roi » pourrait aussi convenir… Faudrait choper le contexte idiomatique.
Pfff, il est nul, ce traducteur automatique, il gère même pas le genre.
Pourtant, ça se voit bien, à sa tête, que c’est une ventilatrice…
en même temps si en anglais c’était écrit « with wolf Donkey » il aurait traduit correctement.
Donkey wolf aurait sans doute été plus sûr. Dans l’autre sens, il y a de fortes chances qu’il l’ait appelée âne loup…
Bon, et sinon, on en parle, du fait que Bing semble sous-entendre que Louane brasse du vent ?
Heureusement que ma 9 ans ne te lis pas, sinon t’étais mort.
Sinon, j’aime bien celle-là aussi :
(Notez, la thématique récurrente autour de l’électroménager)
Comme elle est elle-même écrivaine, et vu ce qu’elle dit avant, je pense qu’elle se base plutôt sur ce genre de cas (faciliter la communication basique), et qu’elle n’inclut pas la traduction littéraire !
Oui. Enfin, les photographes de mariage c’est comme les chasseurs hein
On pourrait le penser, mais justement, j’ai trouvé amusant que, pour ce qui est de l’écriture, son mode de raisonnement « par défaut » semble être le littéraire, alors que pour la traduction, c’est apparemment le tout-venant. Il n’y aurait pas comme un léger biais, là ?
Parfait on pourrait l’utiliser pour les jeux de société !
… oh wait !
Je savais pas où mettre ca, mais ce sujet m’a fait de l’oeil.
Voici la pire traduction que j’ai jamais vu, tous supports confondus.
Les mecs ont réussi l’exploit de traduire 'second’par la définition de ‹ seconde d’arc ›.
Edit : bon apparemment je ne sais pas importer de photo sur tel. Sniff.
Euh. Pardon ?