Le désir de nouveauté

Cela ne concerne pas spécifiquement le jeu, mais il me semble qu’il y a de fortes résonances. Quand cette nouveauté est sortie, j’étais dans une période où j’étais frappé par les informations sur les sorties, et par les redondances de certains mécanismes de jeu.

Je vais le lire, quand j’aurais avancé Ecrire contre. Mais je me demandais si certains l’avaient lu.

Michel Dufranne, je crois que c’est lui, prenait un exemple: la multiplication des tenues moyennes qu’à un français moyen, 7 dans les années 50 (dont les habits du dimanche), 70 aujourd’hui. Les jeux ont suivi la même courbe. J’aimais bien cette métaphore, parce que le fast fashion est discuté dans le domaine de la couture.

Le désir de nouveautés - Jeanne Guien - Éditions La Découverte

Dans son nouveau livre, la philosophe Jeanne Guien déconstruit notre désir de nouveautés | Les Inrocks

“La néophilie est un aspect du consumérisme, modèle économique dans lequel tout est fait pour attacher la population au marché, et en particulier pour que les pratiques matérielles et économiques passent par l’achat et le rachat plutôt que par l’autoproduction, l’échange, l’entretien”, estime Jeanne Guien. Mettant à jour les circuits de cette économie des promesses, qui remonte aux origines du capitalisme européen et du “commerce au loin” au XVème siècle, l’autrice éclaire en quoi la fétichisation du nouveau forme le cœur de l’histoire du capitalisme de manière planifiée, théorisée, légalisée, encouragée, mais aussi critiquée, combattue." (Les inrocks).

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Tiens j’étais justement sur le point de lancer cet episode de Blast lorsque je suis tombé sur ce post :

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Bah t’as l’effet de la pub, et la croyance populaire que nouveau = mieux

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70 tenues en moyenne ?? C’est énorme !

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C’est une moyenne obtenue en combinant le nombre de tenues d’un mec et celui d’une meuf

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Bon bah je vis dans les années 50 Marty !

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Je suis approximatif sans doute.

Voici la source. C’est un peu redondant, mais c’est très intéressant.

Michel Dufranne - L’état du marché du jeu - Interview en Roue Libre

LE FUTUR DU JEU DE SOCIETE, avec Michel Dufranne

Si t’as 6 tshirt/chemises x 4 pantalons x 3 paires de chaussures, t’es à 72 combinaison déjà

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Et les shorts, les pyjamas, les maillots de bain, la tenue de mariage, la tenue borat, etc.

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ou alors ça se base sur les trous de balle de la fashion week et leurs 200 paires de chaussures.

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amha bcp sous-estiment le nb de combinaisons dans leurs placards surtout…

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si c’est de ça qu’ils parlent alors okay, c’est pas être mega consumeriste que d’avoir 4 pantalons. Ou alors je le suis et je m’en veux :laughing:

Je pense que le plus simple est de voir les trois vidéos.

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Je pense que les trous de balle de la Fashion week doivent bien rigoler en voyant les trous de balle que nous sommes à amasser des tas de jeux sur nos étagères et placards joués juste une ou deux fois, voire zéro sur la pile de la honte.

On est tous le trou de balle de quelqu’un d’autre

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Mouais, la comparaison ne semble pas du tout pertinente.

Ouais, de toute façon, ils n’ont que 2 pieds (mais bon, faut savoir compter).

J’ai réservé le livre à la bibliothèque, je reviendrai dans le sujet quand je l’aurais lu.

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Merci c’est intéressant, ça va s’ajouter sur ma pile de la honte de livres ! Sans ironie, j’ai toujours plein de lectures en cours.
Evidemment sur un sujet pareil tu as attiré l’autre trollard sexiste, mais bon, c’est le propre des polluants, ils se répandent partout.

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Je me pose aussi la question du type de jeu qui sortent « en masse » :

Dans les années 2000-2010, c’est les party games qui avaient explosé, puis les jeux qu’on pourrait qualifier « d’initiés » (facile à apprendre, mais assez profonds).

Je soupçonne que le consumérisme en JDS vient de deux axes :

  • La recherche de nouveauté pour les joueurs occasionnels/casu qui font imprimer beaucoup de petits jeux (au sens « petites boites »).
  • Et de l’autre, des baleines, joueurs experts qui adorent les grosses règles et claquer plusieurs centaines d’euros dans un KS (pour des jeux dont la surproduction n’est pas forcément justifiée).

Il y a clairement un nombre énorme de jeu qui sortent, à titre personnel, je trouve que la qualité reste quand même impressionnante (il y a vraiment des perles en déstockage, c’est incroyable).

Je pense que le ralentissement du commerce mondial va modifier ce cycle avec des comportements similaires à ce qui se passe en JV (gros éditeurs qui ne prennent plus de risques, les perles étant dans les jeux indés).

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C’est probablement en partie vrai, mais ça présuppose qu’il s’agit d’une économie de la demande, ce dont je doute fortement personnellement.

Je pense que la nouveauté (et le désir de nouveauté qu’elle induit chez les consommateurs) est surtout une création de l’offre, parce les producteurs font ce qu’il faut pour vendre. Si on ne créait pas ce besoin de nouveauté via la communication (pseudos innovation, création de contenu, animations, etc.), on pourrait continuer aux jeux qu’on a déjà, mais les éditeurs mettraient rapidement la clé sous la porte. Que ce soit le joueur occasionnel/casu ou la baleine, les deux consomment aussi ce qu’on leur propose. Si 10 jeux sortaient par an, ça n’empêcherait pas de s’adonner à sa passion (théoriquement).

On a envie de nouveauté parce qu’on rend la nouveauté désirable, voire indispensable. Essaie de rejoindre un club de jeu et de te mêler aux conversations en parlant de tes jeux Ystari des années 2000 :face_with_open_eyes_and_hand_over_mouth:

Petit aparté « perso », avant j’achetais des jeans Levi’s tous les ans parce qu’ils s’usaient rapidement à l’entrejambe. Y a 2/3 ans, j’ai acheté 2 jeans Nudie Jeans que je mets régulièrement et qui sont toujours impeccables. Ils sont mêmes réparables gratuitement à vie. Sauf, qu’à chaque fois que je les mets je me dis: « mais comment ils peuvent survivre si chaque consommateur n’achète que 2/3 jeans chez eux alors qu’ils en achèteraient 15 chez Levi’s dans le même temps? ». Et du coup je me demande comment je peux encourager la démarche sans consommer ce dont je n’ai pas besoin.

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