Le topic pour perdre foi en l'humanité

Alors loin de moi l’idée de vouloir participer au sujet plus activement. Mais la définition même du mot ‹ anormal › c’est un peu de ne pas correspondre à la norme. Ca n’est pas péjoratif.

7 « J'aime »

Sauf que « anormal » a toujours été affilié à un stigmate dans notre société. L’anormal doit être traité (au sens médical), mis de côté, voir enfermé. J’aimerais que ça ne soit pas péjoratif, mais dans les actes ça l’est bel et bien.

Les personnes intersexes sont considérées comme anormales en France puisqu’elles échappent aux cases de la binarité de genre, et sont donc opérées en conséquence pour absolument y rentrer.

1 « J'aime »

Je vois bien ce que tu veux dire, mais l’anormalité c’est quand même la norme, on est probablement tous anormaux en ce qui concerne un aspect ou l’autre de notre physiologie, de notre personnalité etc
T’as un diabète ? T’es anormal.
T’as un cancer ? Les pieds plats ? Un trouble de l’humeur ? Une dysphorie de genre ? Les yeux vairon ? T’es anormal. Et je ne vois pas le problème, chacun est comme il est, avec ses anormalités qu’il faudrait idéalement accepter plutôt que de vouloir les revendiquer ou les nier…

2 « J'aime »

On prend les mêmes et on recommence !

4 « J'aime »

Oui, mais le soucis c’est que politiquement l’anormal (puisque être anormal c’est politique), donc celui qui sort de la norme instituée, n’est pas forcément un individu souffrant d’une pathologie non plus mais c’est, dans tous les cas, une personne qui ne correspond pas aux attendus. Cela étant, avoir une dysphorie de genre n’est pas tout à fait comparable avec quelqu’un qui à un cancer quand même…

Et puis encore une fois on vit dans une société au sein de laquelle l’anormalité est très peu considérée par la norme. Avoir un problème psychologique peut par exemple, t’empêcher d’avoir un travail et rien n’est pensé concrètement pour pallier à ça, à part la condamnation à la précarité, et avec (énormément de chance) un dossier qui passe à la MDPH. Oui la précarité économique est déjà une chance quand on est considéré comme « anormal ».

Comme un problème physique peut t’empêcher d’avoir un travail également.

Il y a cependant problème psychologique et problème psychologique. La schizophrénie, par exemple, est très invalidante, et il est difficile de trouver et de maintenir son emploi, tout simplement parce que les délires, les hallucinations, l’agitation psycho-motrice, l’émoussement des affects, ce sont des symptômes qui compliquent énormément les interactions avec les autres.

Par contre, il y a énormément de personnes atteintes de troubles dépressifs modérés ou de troubles bipolaires qui peuvent maintenir une activité professionnelle quasi normale. Le milieu du travail est souvent bien plus tolérant que tu ne sembles le penser à cet égard.

Je te rejoins cependant sur le constat d’une stigmatisation des maladies mentales par la société, bien qu’il y ait eu des avancées importantes à ce sujet lors des dernières décennies.

1 « J'aime »

Pour le coup les personnes atteintes de schizophrénie sont le plus souvent sans emplois à cause justement d’une stigmatisation alors qu’elles sont en capacité et ont l’envie de travailler (en plus d’être une moyen de réinsertion très efficace).

1 « J'aime »

Ça c’est du pipeau :slight_smile:
En pratique, c’est environ 10 à 20% des personnes atteintes de schizophrénie qui travaillent, et habituellement les formes les plus légères (ou mal diagnostiquées) de la maladie.

Le plus souvent, le travail intervient sous forme d’un volontariat ou d’un travail en milieu adapté. La stigmatisation existe, mais elle est loin d’être la cause première. La cause première, ce sont les symptômes.

Source: https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-mentaux/schizophrénie-et-troubles-apparentés/schizophrénie#Symptômes_v28484916_fr

Symptômes positifs

Les symptômes positifs consistent en une distorsion des fonctions normales. À savoir :

  • Les délires consistent en des convictions erronées impliquant généralement une fausse interprétation des perceptions ou des expériences. En outre, les personnes entretiennent ces convictions malgré des preuves évidentes qu’elles sont fausses. Il existe de nombreux types de délires. Les schizophrènes peuvent, par exemple, présenter des délires de persécution, pensant être tourmentés, suivis, piégés ou espionnés. Ils peuvent présenter des délires de référence, croyant que des passages d’ouvrages, de journaux ou des textes de chansons s’adressent ouvertement à eux. Ils peuvent présenter des délires de retraits ou d’introductions de pensées, croyant que les autres peuvent savoir ce qu’elles pensent, que leurs pensées sont transmises à autrui ou que leurs pensées et impulsions leur sont imposées par des forces extérieures. Les délires de la schizophrénie peuvent être étranges ou ne pas l’être. Les délires étranges sont clairement invraisemblables et ne proviennent pas d’expériences de la vie ordinaire. Par exemple, une personne peut croire que quelqu’un lui a enlevé ses organes internes sans laisser de cicatrice. Les délires qui ne sont pas étranges impliquent des situations qui pourraient se produire dans la vie réelle, comme être suivi ou avoir un époux (ou une épouse) ou un partenaire infidèle.
  • Les hallucinations consistent à entendre, voir, goûter, ou sentir physiquement des choses que personne d’autre ne perçoit. Les hallucinations qui sont entendues (hallucinations auditives) sont de loin les plus fréquentes. Une personne peut entendre des voix dans sa tête, commentant son comportement, parlant entre elles ou formulant des commentaires critiques ou abusifs.

Symptômes négatifs

Les symptômes négatifs consistent en une diminution ou une perte des fonctions normales émotionnelles et sociales. À savoir :

  • Une capacité réduite à exprimer ses émotions (affect émoussé) qui implique que la personne montre peu ou pas d’émotion. Le visage peut sembler immobile. La personne a peu ou pas de contact visuel avec les autres. La personne n’utilise pas ses mains ou sa tête pour ajouter un côté émotionnel lorsqu’elle parle. Des événements qui normalement les pousseraient à rire ou à pleurer n’entraînent aucune réponse.
  • La pauvreté du vocabulaire renvoie à une diminution de la quantité de paroles. Les réponses aux questions peuvent être laconiques, parfois un mot ou deux, donnant l’impression d’un vide intérieur.
  • L’anhédonie renvoie à une moindre capacité à éprouver du plaisir. La personne peut porter un moindre intérêt à ses activités précédentes et consacrer plus de temps à d’autres, inutiles.
  • L’asocialité consiste en un manque d’intérêt pour les relations avec les autres.

Ces symptômes négatifs sont souvent associés à une perte générale de motivation et des objectifs.

Désorganisation

La désorganisation implique un trouble de la pensée et un comportement bizarre :

  • Le trouble de la pensée consiste en une désorganisation de la pensée, qui devient évidente lorsque le discours est décousu ou passe d’un sujet à l’autre. Le discours peut n’être que légèrement désorganisé ou totalement incohérent et incompréhensible.
  • Un comportement bizarre peut prendre la forme d’un infantilisme, d’une agitation ou d’une apparence, d’une hygiène ou d’une conduite inappropriées. La catatonie est une forme extrême de comportement bizarre, où la personne conserve une posture rigide et résiste au déplacement forcé ou, au contraire, se déplace au hasard.

Trouble cognitif

Le trouble cognitif consiste en une difficulté de concentration, de mémorisation, d’organisation, de prévision et de résolution des problèmes. Certaines personnes sont incapables de se concentrer suffisamment pour lire, suivre le fil d’un récit, d’un film ou d’une émission de télévision ou pour suivre des indications. D’autres ne parviennent pas à ignorer les distractions ou à rester concentrées sur une tâche. Tout travail qui implique une attention pour les détails, un investissement dans des procédures compliquées, une capacité de décision et une compréhension des interactions sociales peut donc devenir impossible.

2 « J'aime »

Effectivement d’autre sources multiples pointent du doigt les soucis cognitifs liés a la maladie comme cause de perte d’emplois. Mon mauvais.

Sinon pour le reste ton lien confirme en grande partie mes sources. On a bien ~80% sans emplois dont ~60% en capacité de travailler avec ou sans accommodations ce qui est dommage car c’est manifestement quelque chose qui aide énormément dans le traitement de la maladie.
Le serpent qui se mord la queue.

1 « J'aime »

Je n’ai pas compris à qui tu t’adresses mais je rebondis sur une méthode plutôt pénible qui consiste à sur-interprèter le fond de la pensée de celui qui exprime son scepticisme sur une façon de faire avancer les choses.

Sous prétexte d’un possible désaccord ou d’un doute sur l’efficacité voire la contre-productivité possible de la méthodologie de l’action, on vient lui expliquer qu’il est « contre » le combat en question. Ou qu’il le ralentit donc qu’il est contre. Ben non.

Et c’est souvent accompagné d’une diatribe en mode « je sais mieux que toi ce que tu penses vraiment » assez désagréable.

4 « J'aime »

meme du matin, coquin.

11 « J'aime »

C’était un « on » tout à fait general.

Donc c’est bien ça : c’est la sensibilité des gens dans le débat qui cause problème.
Et au final, les choses stagnent, voire reculent à cause de cela.
Ça finit par invisibiliser le fond du débat au profit d’une discussion de cours de récré : « ouais mais tu crois que tu sais mieux alors que c’est pas vrai ».

Et pendant ce temps, les droits des trans reculent comme aux usa. Sans doute à cause des fameux méchants wokistes qui sont des staliniens en puissance. Peut-être même des khmers verts, allez savoir.

2 « J'aime »

Ce n’est pas très cool de ne pas lire et de déformer à ce point ce que j’écris (non mais sérieusement !!!).

Ensuite, invoquer l’argument biologique pour lui reprocher de ne pas inclure les aspects sociologique, c’est de la mauvaise foi.

Enfin, dire que les normes existent et que ce ce qui correspond au vocable « sexe » dans mon domaine de recherche (biologie du développement, biologie de l’evolution, neuroendocrinologie) ce n’est pas être réactionnaire.

Le désaccord n’est pas de fond, il est de vocabulaire. Pire, de rhétorique.

Il me semblait avoir été très clair. On peut faire une Ben Kenobi et dire qu’il y a une infinité de sexes, from a certain point of view. Et, la nuit portant conseil, je comprends tout à fait la logique car j’ai pigé le point de vue. Il est individuel.

Le sexe d’un individu humain peut être male, femelle ou autre. Et cet autre recouvre beaucoup de cas très différents. Ça ne change rien au fait que dans l’espèce humaine il existe deux sexes, et beaucoup de cas particuliers. Oui. Comme souvent en biologie on a un gros problème de définition car le même terme recouvre des concepts / réalités connexes mais distinctes. Nous sommes des grosses buses collectivement à ce niveau là, les matheux on raison de se foutre de nous là dessus.

C’est précisément ce qui est dit dans le papier que tu as donné.

Enfin, pour sortir de la biologie : j’entends bien que dire qu’il existe deux sexes c’est donner des cartouches aux camps trumpo-ultima-spockiens. Et c’est relou. Mais dire que c’est faux, alors que l’ensemble des perceptions évidentes, historiques et linguistiques de la plupart des gens disent le contraire me semble au mieux casse gueule au pire contre productif. Admettre ces différences et appeler à l’accepter me semble en outre plus inclusif.

8 « J'aime »

Ah oui c’était rigolo ce retour dans mes jeunes années hier, ça faisait peut-être 20 piges que je n’avais pas entendu ce terme utilisé sérieusement comme une insulte :joy:

C’est l’exact contraire que je dis, la biologie est elle même influencée par les normes binaires instituées par notre société. En d’autres termes, elle interprète les sexes gonadiques via les genres « masculin » et « féminin ». Et longtemps, durant l’histoire de la biologie humaine, il y a eu ce souhait, tout à fait politique de faire des sexes des éléments qui érigeaient une barrière indépassable entre le « mâle » et la « femelle ». Bon, on voit bien qu’il suffit de donner quelques hormones pour briser cette idée…

Ce n’est pas ce que je dis, mais remettre en question ce qu’on met derrière la « norme » me semble être obligatoire (ou à minima souhaitable), dans la mesure ou ça vient quand même impacter le vécu de personnes mutilées à la naissance… Encore une fois les personnes intersexes sont mutilées parce que considérées comme anormales et ne rentrant pas dans la binarité de genre construite socialement au fil de notre histoire, puis reprise tel quel par la biologie, et oui, les biologistes n’échappent pas à la sociabilisation.

Il existe deux sexes gonadiques dans l’espèce humaine qu’on définit par « mâle » et « femelle » ce qui fait par ailleurs qu’on leur attribut un certain nombre d’attendus sociaux, être un mâle demande de devoir évoluer en respectant un certain comportement, être femelle également (conformation sociale toussa), c’est pour ça, et précisément pour ça que le genre est un construit social, puisque le sexe gonadique, si il implique des fonctions et problèmes liés à sa « nature anatomique », biologique, ce dernier ne devrait pas imposer un « genre » particulier à la personne.

C’est pour ça qu’il faut de nouveau dire et expliquer que le sexe gonadique n’implique pas nécessairement un certain type de comportements dits « naturels » contrairement à ce que pensent les trumpo-muskiens-ultima-spockiens qui voient derrière le sexe, une manière de figer les identités de genre et qui instrumentalisent la biologie à cette fin.

C’est vrai qu’à la première lecture ça m’a fait bondir de lire « des personnes qui ont leurs règles ». Physiologiquement parlant, les hommes (XY) n’ont pas de règles. Certaines femmes n’en ont pas non plus, ce qui ne fait pas d’elles des hommes, mais je n’ai jamais entendu parler d’hommes (XY) qui ont leurs règles. Des hommes transgenres ont leur règles parce que physiologiquement, elles sont toujours des femmes et n’ont pas retiré ce qui donne les règles.

Les gens font bien ce qu’ils veulent de leur corps, et c’est très bien qu’en France on puisse faire les opérations/injections etc (bien que je trouve que parfois c’est fait vraiment jeune), mais évidemment, on va me taxer de transphobe :roll_eyes:

Je comprends l’université qui est dans une démarche d’inclusion, mais le post suivant "XXX lance un appel à projets en faveur des droits des femmes ! " m’interpelle. Qui sont les femmes ici ? Est-ce qu’un homme transgenre ne fait plus partie de cet appel à projet? Le post n’aurait-il pas dû mettre « xxx lance un appel à projets en faveur des droits des personnes ! » ?

3 « J'aime »

quel boxon l’humanité … :roll_eyes:

2 « J'aime »

Je vais prendre un risque vu que vais exposer mon point de vue sur le genre et qu’il na va probablement plaire à aucun des deux « camps ».

Je vais modifier cette phrase par rapport à ce que je pense; une femme trans veut que la société la considère comme une femme, un homme trans veut que la société le considère comme un homme.

Quel nuance je met là dedans me direz vous, et bien tout simplement, le genre n’est pas un fait (je pense qu’on sera plus ou moins tous d’accord là dessus) mais une construction sociale construite principalement sur des stéréotypes. Pour moi une personne transgenre préfère être associé socialement aux stéréotypes du genre complémentaire à celui qui lui a été attribué arbitrairement (ou tout autre variation intermédiaire ou plus extrême vu que j’ai bien conscience que de nos jours il s’est créé d’autres genres en plus des deux plus anciens).

Mon avis théorique sur la question c’est que le genre est un concept social dépassé qui doit disparaître. Nous sommes tous des personnes avec des différences qui n’ont pas besoin d’être rangé dans une case autre que descriptive (genre y a des blonds, des roux et des bruns (et plein d’autre variantes de couleurs de cheveux) mais à part pour reconnaître quelqu’un bah on s’en fout), et je précise que homme et femme ce n’est pas du tout descriptif, ça prend en compte beaucoup trop de critère différents et parfois très abstrait.

Mon avis pratique sur la question (obtenu après en avoir discuté avec des personnes trans, avant j’étais juste un gros con qui pensais que la théorie est toujours applicable) c’est qu’à l’heure actuel le genre est bien trop implanté dans notre société pour disparaître et qu’il est donc beaucoup plus facile socialement (mas toujours très dur) de changer de case ou d’en créer de nouvelles.

Voilà, j’espère n’avoir choqué personne et je précise que bien évidemment vous n’êtes pas obligé de penser comme moi! :sweat_smile:

7 « J'aime »

Pour info les personnes qui font la transition homme → femme avec apport d’hormones peuvent avoir des symptômes similaires aux règles et cycle menstruel.

Je ne te le fais pas dire. :wink:

Mais des fois, je me demande si ce n’est pas nous qui rendons les choses si compliquées. Si chacun se contentait de vivre sa vie sereinement sans chercher à faire chier son voisin ou à le juger parce qu’il est différent ou qu’il ne pense pas pareil…

5 « J'aime »