Je ne cherche pas à invalider une partie du discours de Bierre, qui pointe assez justement les influences psycho-sociales intervenant dans la construction du genre.
Ce qui me pose souci, c’est la minoration des processus biologiques qui sont aussi très clairement à l’œuvre.
Je te réponds, mais je ne m’adresse pas uniquement à toi, et je suppose bien que tout le monde sur le forum n’est pas forcément familier avec la génétique moléculaire et l’épi génétique, ce n’est pas condescendant de ma part, sois-en assuré !
Aucun soucis pour reconnaître les processus bio décrits au dessus, je n’ai jamais prétendu aller à l’encontre du fait qu’avoir un pénis avait des implications en terme de maladies etc, la seule chose que je remets en question c’est sur la part sociale du genre et le fait d’attribuer systématiquement le fait d’être un homme ou une femme simplement sur la base d’un sexe anatomique.
C’était pour aller vite mais en quoi être une femme trans et prendre des hormones empêche quoi que ce soit dans la prise en charge de cette personne qui correspondrait selon cet article au fait d’être un homme ?
Si tu avais juste élargi ta citation tu aurais vu que je ne niais pas les différences biologiques
Au final comme dit précédemment c’est vraiment un débat inné vs acquis. Les processus biologiques sont là on ne peut pas le nier. Par contre quelle est leur influence sur les différences finales observées entre hommes et femmes ?
Le problème avec l’inné c’est que souvent ses partisans ont des idées limites notamment sur l’égalité. Ils se cachent derrière la « nature » pour justifier leurs propos
Une théorie scientifique n’en a rien à faire de ses partisans. Elle permet d’expliquer une réalité, et peut être démontrée, et est alors valide jusqu’à preuve du contraire, ou bien elle est invérifiable ou ne permet pas d’expliquer ce qui se passe, et est alors invalide…
On va te répondre que la réalité c’est comme la vérité: Une notion relative qui ne peut s’expliquer (encore moins se démontrer ou se prouver) objectivement car elle n’existe pas en dehors des discours que notre propre subjectivité nous fait tenir sur elle.
C’est ça le déconstructionnisme.
C’est beau comme façon de penser mais c’est pas du tout là réalité de la recherche je trouve (en tout cas pas celle que je vois).
Dans certains domaines, en biologie notamment, il y a des conflits de théories justement, chacun ayant des preuves de la « réalité » de ce qu’il affirme. On en arrive parfois à des courants de pensée qui s’ignorent alors qu’ils travaillent sur le même sujet !
Au final, la science n’est pas pure comme tu le penses, elle est partisane. Partisane par les sujets financés, par le vécu des chercheurs ou par les revues scientifiques et les modes du moment. Et tout ça sans rentrer dans les arrangements des résultats qui sont malheureux bien courants vu la pression qui existe dans les labos.
Donc non une théorie n’est pas de la science pure, tentant d’expliquer la vérité. Il y a de nombreux éléments non-scientifiques qui jouent sur les théories dominantes à un instant T. (Je parle de la biologie, les sciences dures sont probablement plus « simples » de ce point de vue car les démonstrations laissent moins de place à l’interprète).
C’est triste mais c’est l’état de la recherche.
Je finis en répondant à ça. Il est évident que notre réalité et ce qu’on défini comme vrai change en permanence. A moins que tu ne sois resté platiste ? Donc a part mettre plein de mots compliqués les uns à la suite des autres je comprends pas trop l’intervention.
C’est gentil, mais je pense que je vais avoir besoin de prendre du recul. Je m’épuise pour pas grand chose, et quand je compare ma motivation d’il y a deux ans et celle d’aujourd’hui à répondre sur ce topic, je pense que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Toujours les mêmes sujets, toujours les mêmes avis, en boucle, et rien de particulièrement intéressant en ressort à mon sens…
Non, notre réalité ne change pas en permanence. Notre compréhension de la réalité oui. (Non je ne suis pas platiste).
Par contre il y a une réalité objective en dehors des ressentis subjectifs. Le réel existe indépendamment des subjectivités des personnes qui l’appréhendent.
Je comprends ta lassitude (je ressens la même parfois). Avant que tu partes je tenais à te dire que malgré nos différends j’ai apprécié nos joutes verbales, toujours stimulantes et qui m’ont permis de structurer ma pensée.
Oui il y a une réalité objective. Par contre est-ce qu’on peut l’atteindre ? Déjà que dans les sciences dures ça me semble compliqué, dans le reste ça me semble impossible !
Donc pour raisonner on est obligé d’utiliser les connaissances actuelles tout en sachant que demain tout ce qu’on dit sera peut-être invalidé.
Il ne s’agit pas de l’atteindre, nous vivons dedans! La reconnaître c’est déjà un pas énorme vers sa compréhension. Parfois j’ai l’impression qu’on vit dans une époque où il n’y a plus de faits, juste des opinions.
Non, je sais de quoi tu parles, les conflits de chapelles ont toujours existé en sciences, mais elles ne durent qu’un temps ; après que suffisamment de preuves se soient accumulées d’un côté ou de l’autre, il y a des positions qu’il devient impossible de tenir sans verser dans le militantisme et la mauvaise foi.
On peut à cet égard citer le climatoscepticisme.
On vit peut-être dans la réalité mais on ne la comprend pas dans sa globalité. C’est ça la réalité de nos connaissances scientifiques !
Par contre c’est sûr qu’on est passé dans une époque où les faits ont une importance relative.
Complètement d’accord avec ça. Mais dans le cas du réchauffement climatique justement on est dans les faits purs et durs, on a quitté la théorie non ?
Dans le cas de l’inné et l’acquis (j’essaie de revenir au sujet de base !) c’est beaucoup plus flou. Les dernières découvertes ont tendance à diminuer l’importance de l’inné mais on est incapable de donner un vrai chiffre, on passe de 5% d’après certains chercheurs a à 50% d’inné d’après d’autres !
Je veux bien entendre les limites à l’objectivité scientifique car nous n’avons du réel qu’une vision partielle et biaisée par nos sens et nos a priori. Ok. Mais du coup nous sommes forcément biaisés dans nos analyses de nos biais et de nos zones aveugles et ces analyses socio-culturelles sont forcément incomplètes, voire fausses et seront peut-être remises en cause plus tard et… Nous voici coincés dans un raisonnement circulaire un peu vain.
J’ai parfois l’impression qu’on est dans un Revival de la dialectique médiévale et des combats rhétoriques sur le sexe des anges sur une pointe d’aiguille…
Le réel est connaissable, dans le cadre des limites de notre perception (assistée : lightsheet, jwt, etc.) et il est complètement déraisonnable de ne pas le reconnaître. L’analyse du réel, quand même, ça a eu un impact manifeste sur les conditions matérielles de nos sociétés (au point qu’elles impactent les cycle géo-biochimiques planétaires youhou !).