Ça, en soi, ce n’est absolument pas un problème. Le télétravail, c’est un peu l’essence même de la profession. Il suffit d’avoir des personnes qui communiquent aux postes-clés (pas toujours évident ; certains, qui peuvent par ailleurs faire du très bon travail, ne sont pas forcément doués pour ça) et de se doter de quelques outils qui vont bien (Glip pour les communications entre les traducteurs, Google Drive si tu as besoin de partager des trucs du genre glossaire ou fichiers de référence évolutifs, un Q&A avec le client, etc.)
En revanche, ce qui est vraiment très efficace sur les gros projets, c’est d’avoir le lead en prise directe avec le relecteur (évidemment, si c’est la même personne, tu gagnes une étape ). Je sais que, personnellement, si on a plusieurs relecteurs dans la boîte, sur les très gros projets avec plein de traducteurs, je travaille systématiquement (du moins, quand elle est dispo) avec ma femme en relecture. On travaille dans le même bureau ; dès qu’elle a le moindre doute ou la moindre question, elle m’en parle, ça va beaucoup plus vite que si on devait procéder par e-mail/messagerie (et surtout, on en oublie moins ; parce que quand tu dois tout coucher par écrit des deux côtés, ça prend du temps et tu en viens fatalement à faire des choix genre « boaf, ça, c’est peut-être pas important et je crois savoir de quoi ça parle, je ne vais pas lui demander »).
Et on repenser à toutes les affiches en 4x3 qu’on a pu voir avec d’énormes fautes. Pourtant c’est pas faute d’être écrit gros et de passer entre plusieurs mains
Même un bon contrôle qualité peut laisser passer des erreurs, c’est bien pour ça que je maintiens qu’il y a toujours des erreurs (alors oui effectivement, relativement au nombre de signes produits ^^). Même Proust en a des tournures très discutables
Cette mentalité très française (heureusement en mutation) du « faire des erreurs c’est parce qu’on s’est pas donné les moyens » ne conduit qu’à deux issues :
des prix délirants parce qu’un contrôle qualité au top du top c’est TRÈS cher
une paralysie totale parce qu’on préfère ne rien faire que de mal faire
Cette culture a fait beaucoup de mal dans mon métier (développement logiciel), créant des cultures de management hyper toxique, donc je suis peut-être biaisé par ce travail de « droit à l’erreur » qui est faite dans mon domaine mais pour moi clairement être responsable c’est reconnaître et corriger rapidement ses erreurs, ne pas faire d’erreur ça relève de la chance ou de l’inaction ou d’un investissement GIGANTESQUE en amont. Ils font des trads de jeu, pas les jeux olympiques
Par contre en accord avec ma vision, l’exemple que tu donnes du reprint est inacceptable en ce sens, oui.
Autre exemple que j’ai en tête : Lobotomy 2 don’t l’auteur se contente d’un thread BGG pour les erratas… Au bout d’un moment tu mets un minimum en forme et tu fais un update aux pledgeurs par exemple.
S’il veut gagner du temps, vaut mieux en chercher un sans erreur a mon avis. C’est l’histoire de « tous les cygnes sont blancs ». Vaut mieux chercher un noir
Je ne suis pas sûr que ce soit plus français que le « tout le monde en fait alors OSEF ».
C’est… amusant, car je travaille dans le jeu vidéo, et la plupart des JV sortant pas finis ou buggés jusqu’à la moelle, je ne pense pas que beaucoup de développeurs souscrivent à cette culture (il y en a, hein, ne me fais pas dire le contraire).
Le truc aussi, c’est qu’il y a une grosse différence entre le logiciel et l’édition. Dans le JV, par exemple, les devs continuent de modifier des trucs jusqu’à la sortie (et souvent même après), donc, quoi qu’il arrive, tu sais qu’il y aura des trads manquantes ou des pains qu’il te faudra corriger (surtout quand, dans les dernières semaines, les devs te disent qu’ils n’ont plus le temps de répondre aux questions). La différence étant que ça ne coûte presque rien de faire des mises à jour. Dans l’édition, quand de grosses boulettes sont imprimées, soit elles restent, soit ça coûte bonbon. Donc, il vaut mieux les corriger en amont. Et si ça signifie prévoir une ou deux relectures des PDF avant envoi à l’impression, bah, c’est pas forcément un gouffre financier non plus.
Ah bah c’est ballot, du coup si y’a que deux issues possibles, ça sert à rien d’essayer de faire changer les choses
Pour ce qui est du droit à l’erreur, bien sûr qu’il existe. Partout. C’est juste qu’une erreur a des conséquences différentes selon sa nature. Une erreur dans un logiciel, elle se corrige en déployant une mise à jour et paf, on se retrouve avec un produit tout propre, conforme à ce qu’on nous avait vendu (dans le meilleur des mondes, hein). Un plateau joueur totalement foireux dans un jeu de société, bah le seul moyen d’avoir un produit conforme à ce qui a été vendu/promis, c’est de réimprimer le plateau joueur et de l’offrir aux clients. C’est quasi impossible et pas souhaitable.
Après si les gens sont satisfaits avec le principe même de payer le prix fort pour un résultat aléatoire, ben, je vois pas pourquoi les éditeurs se feraient chier.
Je réponds à ton" non" ce qui est affirmé sans preuve peut être nier sans preuve.
Mais bon tu veux d’autres exemples d’erreurs de qualité qui ont amené à un problème :
-FFG avec imperial Assaut : FAQ errata
-CMON avec Chtulluh dead may die
-asmodee avec toute leurs localisations il doit avoir des erratas aussi …
-etc …
Après on peut sortir du jeux et se pencher sur des désastres
Quand Apollo 13 c’est crashé y avait bien un contrôle de la NASA, des experts d’experts et pourtant y a bien eu un défaut, quand le Concorde c’est crashé y a bien eu des contrôles… Et j’en passe je pourrais tenir la journée bref…
Tout ça pour dire l’erreur est humaine, y aura toujours des jeux mal traduit, mal édité, des crash de fusées et d’avions (malheureusement). Oui peut être qu’ils ne font pas tous des erreurs que certains jeux peuvent être propre dès le début.
Mais maintenant peux tu me prouver « non y a aucune erreur dans les jeux VO » ?
Ca devient une croisade.
J’espère que tu as bien dormi cette nuit quand même.
L’erreur est humaine ne peut pas servir systématiquement d’excuse pour se dédouaner, à plus forte raison quand il y a récurrence dans les erreurs. Parce qu’il y a d’autres éditeurs qui localisent des jeux anglais et/ou allemands et avec lesquels il y a moins de problème.
Il y a une légitimité à critiquer un produit culturel vendu avec des erreurs.
La première assertion est de votre côté. À vous de commencer, donc. Je veux bien me plier à l’exercice une fois que @naholyr et toi aurez fini.
Après, en arriver à la conclusion que « c’est normal qu’il y ait des erreurs dans les jeux parce que, quand Apollo 13 s’est crashé, il y avait bien un contrôle de la NASA », c’est concept, quand même…
Bah écoute, si tu veux être tellement de mauvaise foi que tu compares l’impact entre la correction d’un bug après la sortie d’un logiciel (ce genre de chose faisant littéralement partie du process avec des gens de base payés pour ça) et la réimpression suivie de l’envoi d’un plateau joueur à tous les clients, soit, je te laisse baigner dedans.
Alors, pour rebondir sur la campagne GF de Kingdom Rush de LDG (prévue pour mars 2022…), je remarque que LDG ne répond plus aux commentaires généraux depuis le 22 février.
Personnellement, je me pose des questions quand je vois un éditeur comme ça qui ne prend même pas le temps de répondre aux demandes des backers sur sa page de financement. C’est très moyen et peut-être que ça reflète un souci d’organisation.
Bah moi je suis pas trop sûr d’aimer TES alors bon…
Je pense qu’il y a deux débats de fond ici:
Le topic est intitulé « Lucky Duck Games », ce qui implique qu’il fait notoirement plus d’erreurs que les autres. Sur ce point, je trouve qu’il y a beaucoup de mauvaise foi et 0 argument valide. Quand on dit « tout le monde fait des erreurs, eux aussi, mais pas plus » on nous répond « que tout le monde en fasse est pas une excuse » bah un peu quand-même si ici le sujet c’est spécifiquement LDG qui fait des erreurs, si tout le monde en fait, y a pas vraiment de sujet en fait et j’ai toujours pas vu de démonstration qu’ils aient un taux (rapporté par jeu) supérieur aux autres.
L’autre partie du débat, même si elle part un peu dans tous les sens et qu’on est caricatural des deux côtés en mode « il faut tout pardonner » vs « quand on veut on peut », je pense qu’on est passé à côté du vrai sujet parce que j’ai surtout l’impression qu’on n’a pas la même notion sur la gravité d’une erreur de localisation. Je pense qu’il est là le différend au fond. Moi quand on me dit « gneugneugneu ils ont traduit Boomer en Atomik » ça m’en touche une sans faire bouger l’autre (et encore, je crois que ça m’en touche même pas une) alors que pour d’autres c’est déjà quasiment une erreur. Une erreur de ponctuation méritera un reprint pour certains, pas pour d’autres, etc.
@erween Donc ça veut dire qu’on va recevoir une version corrigée des bouquins et des cartes de Sleeping Gods, vu le nombre de fautes et de caractères qui ont disparu ?
« On réimprime, même si ça nous coûte très très cher ».
Franchement, si vous le faites, vous remonterez dans mon estime.
C’est le ressenti que j’ai aussi, je dirais même que globalement tout le monde est à peu près d’accord sur le fond, soit vouloir des jeux avec le minimum possible d’erreur (ou le maximum de qualité) mais que chacun ne place pas le curseur de ce qui est « qualitatif » ou de ce qui est « inacceptable » (et à quelle fréquence) au même niveau.
Complètement d’accord.
Maintenant, pour moi, le seul standard acceptable pour un jeu narratif c’est celui de l’édition littéraire… Et donc mes attentes et comparatifs sont à ce niveau : qu’attendrais-je si j’achetais un livre, en terme de coquilles et traduction approximative ? On le voit bien, de telles erreurs existent mais sont minimes (c’est-à-dire qu’on n’en dénombre guère plus d’une dizaine au maximum sur un livre de trois à quatre cent pages chez les grandes maisons d’édition).
Et là, pour le moment, à cette aune, force est de constater que le compte n’y est pas encore. Donc, les moyens attendus ne sont pas mis.