Voici un jeu que l’auteur, Nicolas FUCHS, a bien voulu me faire essayer en avant-première lors du salon Octogônes. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Nicolas est l’un des membres de 4Univers, le studio de création derrière Malhya.
Maroons est un jeu pour 2 joueurs dans l’univers de la piraterie, mais il ne s’agit pas du thème principal. Le pitch est assez simple : 2 pirates ont enfreint le code des pirates et sont débarqués par leur Capitaine sur une île déserte. Et cette île, c’est l’enfer ! Les éléments se déchaînent et l’île sombre petit à petit dans les profondeurs de l’océan.
Le but du jeu est de survivre en quittant l’île avant d’aller servir de repas pour les poissons. Pour ce faire, deux moyens : construire un petit radeau pour rejoindre un bateau qui passe au large, ou en créant un feu assez grand pour l’attirer. Petit détail, un seul pirate pourra quitter l’île. Et possiblement aucun, si le hasard est taquin. Le jeu est donc une course contre l’autre joueur, mais aussi contre l’île.
Le jeu est essentiellement à base de cartes, mais un plateau additionnel représente l’île et sert de support à la pioche ainsi qu’aux 3 cartes disponibles face visible et, enfin, de réserve de ressources.
Les mécaniques sont un mélange d’engine building et de gestion de ressources. On doit fouiller l’île pour trouver des ressources (concrètement, on recycle des cartes pour tirer des cubes dans un sac) et des objets (en tirant des cartes). Ressources et objets sont en nombre limité. Les objets peuvent être réparés en dépensant des ressources, ce qui permet de bénéficier de leurs effets. Lorsque l’on va piocher une ou des ressources dans le sac, on peut en sortir des cubes noirs (comme dans Clank!) qui vont déclencher des trucs généralement pas très rigolos, mais qui s’appliquent aux deux joueurs (ce qui, paradoxalement, peut être positif pour l’un des deux). L’île diminue de taille à chaque fois que la pioche est épuisée, et bien entendu les possibilités de la quitter font de même.
Bien qu’il ne s’agisse encore que d’un proto, le matériel est déjà bien sympa grâce à ses illustrations, quasi définitives elles aussi. Le jeu s’appréhende assez vite (il m’a fallu une demi-partie pour commencer à en comprendre les tenants et les aboutissants), la tension monte au fur et à mesure que la partie avance et les retournements de situation ne sont pas rares. Il faut s’adapter en permanence car le hasard est omniprésent (normal avec des cartes), mais il est contrôlable dans une mesure assez importante pour ne pas être rédhibitoire pour les allergiques.
Il n’y a pas, de base, de véritable interaction entre les joueurs et, personnellement, je trouve que ce n’est pas plus mal car la « lutte » contre l’île est déjà bien assez prenante. Mais pour ceux qui ne seraient pas de mon avis, une mini extension est en développement pour ajouter des possibilités de coups fourrés entre les joueurs.
« Maroons » est très fluide et se joue vite, je pense que lorsqu’on connaît le jeu une partie ne doit pas excéder 30 à 40 minutes. Personnellement j’ai adoré le jeu. Il me fait un peu penser à un « It’s a Wonderfull World » en moins cérébral et plus fluide, même si les mécaniques sont évidemment bien différentes. Les cartes d’évènements apportent beaucoup de tension, le déroulé de la partie est très visuel grâce au plateau qui diminue en taille au fur et à mesure que le temps passe.
« Maroons » n’a pour l’instant pas d’éditeur, mais je serais bien étonné que cela soit encore longtemps le cas. Je vous mets juste dessous des photos (pas terribles) d’une partie en cours.