Otium VS Negotium : Le travail nous est-il essentiel, ou sont-ce les loisirs qui le sont?

Bon… On doit travailler et si on peut, on profite du temps qu’il reste, ou bien…
on ne travaille que pour profiter du temps qu’il reste ?

Le sujet est inspiré par deux cwowdeurs que je tiens en estime :

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Exaucé, car le sujet m’intéresse aussi :smiley:

Ah bah déjà ce sera pas simple de s’entendre sur les définitions de travail et loisir…

Et ensuite enlève moi cette vilaine typo du titre :stuck_out_tongue_winking_eye:

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c’est @papichampi qui s’en est chargé. Merci papi ! :slight_smile:

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Cœur rien que pour ça :heart:

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Et sans doute aussi de s’entendre sur ce qui est « essentiel ».
Mais la discussion va m’intéresser car je suis de l’avis de l’un des 2 ( mais je ne dis pas encore de qui … :shushing_face:)

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Bon… histoire de lancer le truc (même si ce qui m’intéresse, c’est surtout l’avis des autres et que je n’ai pas créé le fil pour le polluer, mais pour le lire), le principe pour la distinction otium (loisir ou étude) / negotium (travail productif de richesses ou affaires), c’est que le premier est considéré comme « temps libre » et l’autre comme temps contraint, dans la mesure où il faut s’y consacrer pour subvenir à ses besoins. La distinction vient d’un monde (latin) où l’économie de base était celle de subsistance, et non pas celle de la surconsommation ou du loisir que nous connaissons. Mais en gros, ici, c’est dans l’otium qu’on s’épanouit et dans sa négation (le negotium) qu’on assure les ressources qui vont faire qu’on va pouvoir en profiter.

Je pense que ce qui brouille le truc, c’est précisément que chez nous il y a une économie du loisir qui est lucrative et qu’en regard des contraintes organisationnelles qu’elle génère et des dommages qu’elle cause (dans la pollution environnementale comme dans la frénésie psychologique), il y a une culture de la sobriété qui s’est normalement développée, laquelle favorise à titre d’épanouissement la focalisation sur l’effort visant à produire les seules ressources nécessaires à la subsistance (dans la perspective d’un héritage rousseauiste, si on veut).

« Essentiel », faudrait s’entendre sur ce qui est visé, en effet : sera-ce le nécessaire à la subsistance, ou l’indispensable à l’épanouissement ?
Ici on va viser la distinction entre « survie » et « vie digne de ce nom ». Là encore, il y a moyen de penser que la vie aujourd’hui digne, c’est la sobre vie de la survie, mais entre zoè et bios, chez les Grecs (qui n’ont pas connu Guy Debord, parce qu’il n’était pas encore édité, ni cinéaste), il y a la séparation entre la préservation de la santé du corps (indispensable, mais non suffisante) et le bien-être social et psychologique (vraie fin de l’humanité épanouie). Mais chez nous, la santé, c’est peut-être le bien-être (et réciproquement).
Et puis il y a chez eux une distinction claire entre les gens dont on se préoccupe ceux qui n’ont pas leur mot à dire et qu’on va exploiter pour assurer le bien-être de ceux qui comptent, ce qui rend en un sens les options plus faciles à distinguer (pas besoin de faire des affaires pour subsister ou subvenir à tes besoins quand tu peux te faire nourrir à l’oeil).

Du coup, les deux oppositions otium/negotium et zoè/bios on l’air de se ressembler, mais ce n’est pas tout à fait le même binz. Donc il y a des combos possibles.

Sur ce, I drop the mic.
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J’ai mis un like pour faire style, mais en vrai j’ai rien compris :exploding_head::sweat_smile:

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T’as pas encore de titre ?

@modérateurs :
Je propose un « Plus j’aime, plus je comprends rien », qui en plus fera plaisir aux aficionados d’Orelsan.

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Super intéressant et ça pose les règles.
Mais du coup, je travaille dans… la santé.
Ma vision et par conséquent mon avis sur la question sera biaisée.
Mon opinion commence déjà à être orientée …

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Oui mais ça c’est inévitable et puis ce n’est pas forcément un tort ! :slight_smile:

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Du coup, quand on est au chômage comme moi, c’est un peu bizarre : mon métier, c’est précisément de ne rien branler.

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Belle intro.
J’ajouterais juste que dans otium/negotium on peut prendre plaisir dans la partie negotium. C’est d’ailleurs à mon avis une bonne chose.
Pour prendre un exemple parmi les personnalités préférées des cwowdiens, je pense que @leonidas a vécu une grande partie de son negotium à la tête de MG comme un plaisir.
De fait, est-il sensé de les séparer ?

Mon avis est qu’un negotium vécu comme une pure contrainte et dans lequel on ne tire ni accomplissement ni plaisir, est une aliénation.
Dans ce cas, il faudrait trouver un moyen de changer le poste en lui même, ou de changer d’emploi. J’entends bien que c’est plus facile à dire pour un ingénieur (les moments non plaisants existent et cohabitent avec les plaisants, l’utilité publique de mon travail faisant partie des choses plaisantes) que pour un caissier qui aura peut être un moins grand accomplissement et surtout une possible moins grande facilité à changer d’emploi.
Mais le matin, les cantonniers que je croise respirent le bonheur, le gardien du parking aussi (qui discute ou bosse ses cours en regardant les voitures passer), j’en viens même souvent à me dire que des professions n’intellectualisant pas ou peu vivent mieux ce temps rémunérateur, ne serait-ce que pour rentrer l’esprit libre chez soi après un nombre d’heures de travail ne dérivant normalement pas.

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En ce qui me concerne, ma réponse est simple : je considère que mon métier est important pour moi.
Il est essentiel dans le sens où il me permet à la fois d’avoir un salaire et donc de subvenir à mes besoins mais également à mon bien être. D’aussi loin que je m’en souvienne j’ai toujours voulu travailler dans ce milieu. C’est un peu mon ADN.
Et comme n’importe où, il y a des moments difficiles, durs.
C’est là que les JdS prennent leur place.
Avant j’avais le cinéma comme principal centre d’intérêt et c’est devenu plus difficile de m’y consacrer pleinement.
Le JdS est venu combler ce qui me permet de me sortir des événements durs physiquement et / ou moralement.
Les 2 sont complémentaires dans ma vie à cet instant présent.
Edith Piaf : on est bien d’accord que le sujet n’aborde que le rapport job / loisirs ( ici le JdS)

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Il est toujours bon de le placer ! :kissing_closed_eyes:

Pour faire rapide, je bosse parce que j’ai besoin de thune, mais je ne ferais pas un taff que je deteste, n’ayant besoin de quasi que dalle pour vivre xD.

Les boulots avec responsabilités, franchement, j’ai la flemme. Gagner plus pour avoir plus de charge mentale, c’est vraiment pas quelque chose que je trouve rentable. Faudrait vraiment que ce soit dans un domaine que j’adore.

En vrai tant que j’ai un toit, de quoi manger et passer du temps avec mes chats et ma compagne, le reste je m’en fous. Rien ne vaut mon temps et encore moins de l’argent :smiley: .

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je suis en phase avec ça. Pour autant, otium procure logiquement (mais pas forcément pour tout le monde, j’y reviendrais… ou pas) plus de plaisir. Et mon point de vue est qu’on a atteint un degré d’évolution qui permettrait de réduire drastiquement le negocium (pour ceux qui le souhaitent)

une bonne chose

  • de pouvoir trouver satisfaction dans le negocium parce qu’il ne peut être évité (et la je suis ok : quitte à bosser, c’est quand même mieux d’en retirer une certaine satisfaction)
    ou
  • d’avoir systématiquement du negocium et tant que faire se peut en prendre plaisir
    ?

je crois que c’est un peu ce que sous entendait @Madmartigan le travail comme répondant à un besoin et amenant de fait la satisfaction attendue.
Et ce que j’ai dû mal à comprendre, parce que ça ne me correspond pas, c’est en quoi ce negocium peut être essentiel pour vous (et que le otium ne comblerait pas)

j’ai souvent entendu les gens dire : si je gagne au loto, je continuerai à travailler, un peu, parce que j’en ai besoin, c’est important etc…
Moi non, même s’il existe probablement un métier de mes rêves, mes centres d’intérêts ‹ loisirs › seront toujours un cran au dessus,et suffisants à me combler.

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Y’a des gars sur la chaîne de montage, ils sont pas bien sûr à propos des citations latines mais ils prendraient bien en peu plus de plaisir dans leur travail et un peu plus de loisirs aussi.

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Alors la par contre, je suis entièrement d’accord.
J’adore ce que je fais mais, une fois les proches aidés , il y a tellement de choses à faire et à découvrir dans le monde, dans la vie que j’arrêterai clairement de travailler si je gagnais plusieurs millions.

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du coup essentiel pourquoi ?

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