Peut-on jouer sur n'importe quel thème?

Niveau jeu vidéo, il y a avait ça aussi : Game Classification : 177 (1986)

Bon, je pense aussi qu’aujourd’hui, ce serait impensable. Pour les jds, autant je trouve que Secret Hitler passe (même si c’est un jeu que je n’aime pas du tout), autant Lâche pas la savonnette sur le viol carcéral, est impossible pour moi ; je le trouve même carrément dégueulasse. Mais comme l’a dit @Thierry , ça tient beaucoup au traitement du thème et non que au thème lui-même.

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Tout dépend aussi de l’image populaire de ces différents thèmes. Vous parlez de Bonnie & Clyde, et ça passe parce que ce sont des amoureux dans l’imaginaire des gens. Le thème que « tout le monde » adore, les jeux de pirates, bon à l’époque ça devait pas être rose, mais dans l’imaginaire ça représente la liberté et l’indépendance donc le thème passe. C’est un sujet intéressant à traiter en tout cas, surtout à notre époque.

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Pour Cards against Humanity et autres copies, je pense qu’il y a aussi un point à regarder, c’est l’humour.
Quand je joue à CaH, implicitement je me mets avec mes amis en situation « concours d’humour noir trash ». Ça passe.
Ce qui passe beaucoup moins c’est l’absence d’humour (qui me semble caractériser par exemple, et c’est peut-être là un des éléments de la différence de ressenti pour moi, les productions de Yeast Games : pour which side ou maintenant Bonnie and Clyde, ça rigole pas du tout et ça se prend au sérieux).

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Endeavo(u)r, où tu utilises l’esclavage (t’es pas obligé) mais où l’auteur prend la peine de pondre un petit paragraphe éclairant son choix d’intégrer ça, texte très court mais qui explicite bien son propos sans en faire des caisses. Je vous laisse aller voir je suis sur mon téléphone.

Ce qui est cool d’ailleurs dans ce jeu c’est que l’utilisation de l’esclavage ou non est transcrit en terme de gameplay : il sera en effet forcément aboli au cours de la partie.

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Ya eu Prison Architecte dont la thématique a fait polémique pendant la campagne l’année passée, pour finalement être complément abandonné (limite renié par les auteurs).

Secret Hitler gros hit en Amérique du Nord, de manière générale ici on peut plus facilement rigoler de Hitler et de Shoa qu’en Europe. Par contre le racisme et la cause des Noirs est plus touchy.

Sans aucun jugement, les thématiques « à bannir » ça dépend aussi franchement de la culture des pays, elle même en partie héritée de l’histoire.

Je me rappelle d’une petite discussion avec un auteur qui voulait rethématiser mon jeu (Jurassic Park), et le thème Cowboy / indiens était très mal vu car plus vendeur aux USA, car thème un peu malaisant.

Je pense que tous les thèmes sont abordables, mais que suivant certains (et où sort le jeu), ça peut froisser un peu plus qu’ailleurs, et donc, certains éditeurs vont peut être éviter de prendre certains « risques ».

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Alors je me pose cette question car, pour Bonnie and Clyde, par exemple, ma réaction a été immédiate : faire un jeu ou l’on incarne deux personnes qui vont verser dans la grande criminalité, c’est incompréhensible pour moi.
Or, grâce à ce topic, je constate que le JDS a déjà été visiblement, bien plus loin. Donc, ne doit-je pas laisser mon esprit critique voir comment le jeu est articulé, avant de poser une critique éventuelle !

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Oui, grosso modo le thème WW2 ne peut pas se vendre en Allemagne notamment.

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je partage cet avis. Un jeu sur Bonnie & Clyde ne me dérange pas, personnellement. Ce qui me gêne dans leur approche, c’est l’idéalisation de leur aventure et la glorification de deux parfaits sacs à merde. Le tout sur fond de relativisme à deux balles « ouais mais quand c’est xxx alors là personne dit rien » qui justifierait d’aller buter l’épicier du coin en riant car une mine de lithium en Bolivie est probablement en train de tuer des enfants à la tâche

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Voilà. Je ne trouvais pas les mots pour exprimer mon sentiment. Après, à voir comment ils vont présenter cela !

Je me souviens du jeu vidéo JFK Reloaded sorti au début des années 2000, un FPS dans lequel on incarnait le tueur de JFK. Le but était d’être au plus près du rapport de la commission Warren, et on avait un score final sur 100 (ou quelque chose comme ça) en fonction de l’adéquation de nos tirs.
Après ça, plus rien ne m’a étonné.

Ton esprit critique aura déjà fait son œuvre à l’égard de l’articulation thème/gameplay. S’interdire de jouer à un jeu au regard de son thème, c’est déjà faire preuve « d’esprit critique ». Tu réfléchis à la finalité d’un jeu, à sa contextualisation, à ce qu’il implique individuellement et collectivement …

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Et beh… Triste vie ! En JdR, j’ai eu moultes vies et aventure, de la plus sombre à la plus angélique, et ça n’a jamais fait de moi, ni de mes joueurs des psychopathes sanguinaires violeurs d’enfants et détrousseurs de cadavres.

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Visiblement, toutes ces vies ne t’ont pas appris à éviter de porter des jugements sur les autres…

Venant de ta part, c’est l’hopital qui se fout de la charité mais soit ! Je ne suis qu’un vil gredin :crazy_face:

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Non, tu n’as pas compris. Je ne dis pas que tu peux devenir … le fait d’incarner deux tueurs, me dérange. Mais, je te rassure, après réflexion, plus haut, incarner des policiers qui traqueraient un violeur en série me serait tout aussi dérangeant, par exemple.
Après, je me pose la question : ne faut-il pas voir comment l’éditeur a décider d’aborder ce théme ? Peut-être que mon prisme fait que je bloque mais, l’angle que l’éditeur va prendre, sera peut être, pour moi, plus acceptable, comme, par exemple @Thierry avec secret Hitler ?
Dans The Road, par exemple, que j’ai pledgé, les scénarios, c’est franchement pas pour moi. Le jeu est bon, mais lorsqu’il a sorti le premier scénario, ben j’ai bloqué et il m’a fallu du recul pour prendre le jeu.
Je sais, c’est certainement très « con » comme réaction mais c’est comme ça.
Donc à voir !

Ou peut-être qu’au regard de l’expérience humaine de @Alpha-Centaurii, la criminalité et le grand banditisme (et incarner des tueurs de forces de l’ordre) c’est un sujet qui ne peut pas passer.

On peut comprendre même si on ne partage pas. Ça ne fait pas nécessairement de celui qui s’exprime un « coincé », un « pisse-vinaigre » ou un « réac ».

Je bosse régulièrement avec les forces de l’ordre, régulièrement aussi sur réquisition, quand je vois à quoi ils ont affaire je peux comprendre que banaliser en jeu l’odyssée de tueurs de flics ça ne les fasse que très moyennement se détendre.

Tu pourrais comprendre le refus de jouer à un wargame 2e guerre mondiale pour des gens ayant été victime directement ou indirectement de l’Holocauste. Trop de souffrance ravivée pour permettre la détente qu’est censée procurer un jeu. Ben là c’est pareil.

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Personnellement, j’ai du mal à tuer arbitrairement du monde dans les jeu (jds ou vidéo). par exemple, le seul Call Of Duty que j’ai fait était Modern Warefare 2, dans lequel dans l’une des missions on doit tuer des civils et des policiers (ou trucs du genre, je ne me souviens plus). Cette mission m’a dégouté complet du jeu que je classe dans mes pires expériences de JV et éloigné définitivement de cette licence (en même temps, j’ai pas trop les fps).

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Très bonne idée ce topic !

Je rejoins l’idée que l’on peut jouer sur n’importe quoi mais pas n’importe comment. Je n’ai pas de soucis avec les sujets sensibles, du moment qu’il y a de la pédagogie en complément.

Un This war of mine thématisé Seconde Guerre mondiale pourrait être intéressant, s’il peut ressembler à un livre d’histoire ludique.
Par contre un placement d’ouvriers spécial holocauste, je passe mon tour.

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Pareil, je ne commets jamais d’exactions dans les jeux vidéo, ne prends jamais cette option (ni ne joue du côté obscur, en effet, et je n’incarne pas non plus d’alignements mauvais dans les jeux D&D).
Parce que je n’y prends aucun plaisir.

Il ne me viendrait pas à l’idée de faire interdire ces jeux ou de cracher sur ceux qui s’en amusent. Si des gens ont besoin de ce genre de catharsis, grand bien leur fasse ! Juste, pas pour moi.

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