Russia Today, la propagande russe à portée de main et autres visions alternatives du monde

L’Ukraine depuis 2014 menace des Russes.
L’Ukraine depuis qu’elle est devenue un poste avancé occidental (via l’UE et l’OTAN) est une menace pour la Russie.
Que Moscou se pense encore comme au lendemain du traité de Vienne est certainement triste, mais ce serait sacrément méconnaître l’Histoire russe que de ne pas comprendre en quoi une Ukraine qui n’est pas dans le giron russe est fatalement ressenti comme une menace pour la Russie.
Toute proportion gardée, c’est la doctrine Monroe des US appliquée à la Russie.

Après il est évident que Poutine instrumentalise amplement cette crainte géopolitique. Mais rappelons que s’il peut le faire (et accessoirement s’il est parvenu au pouvoir) c’est totalement grâce aux Occidentaux.
Toute proportion gardée encore une fois, la période post-soviétique a été tout aussi mal gérée par les US, l’Allemagne et la GB que la période post-1918 en Allemagne par la France.

Parfois, savoir tendre la main à l’ennemi d’hier pour l’amarrer à notre roue, ça évite de ré-enrager le chien. Les US ont d’ailleurs bien su le faire avec le Japon. Mais c’était pleinement dans leur doctrine d’endiguement du heartland. Tous ces penseurs anglo-saxon de McKinder jusqu’à Brezenski avaient quand même comme idée fixe d’empêcher l’unité d’une eurasie qui s’articulerait autour d’une Russie capable d’alliances (je suppose que les divergences entre l’URSS et Mao ont été une bénédiction à laquelle certaines agences US ne devaient pas être totalement étrangères)

Bref, nous sommes totalement pris par le prisme occidental quand il s’agit de la géopolitique continentale ce qui nous empêche de comprendre les visées et intérêts de la Russie (et les nôtres d’ailleurs).

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Donc en fait, le fait que l’Ukraine souhaite sortir du giron russe, être libre et choisir son destin (par exemple l’UE et l’Occident), c’est menacer la Russie :thinking: Me semblait que c’était un Etat indépendant dont les frontières ont été reconnues même par la Russie. Si maintenant exister et choisir, c’est menacer :cold_face:

Faudrait aussi se poser la question suivante : pourquoi l’Ukraine et tant d’autres pays de l’ex URSS souhaitent s’eloigner, se protéger du voisin russe ? L’Histoire donne qq réponses.

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L’URSS était un empire, fatalement beaucoup de peuples qui l’ont composé cherchent à affirmer leur identité nationale. Mais hormis ces nationalismes, la question est bien moins évidente : plusieurs pays limitrophes continuent d’apprécier le commerce avec les Russes.

Mais quand on a a fait partie d’un empire avec une identité censurée, forcément qu’on est rétifs a l’idée de s’associer avec le peuple qui dirigeait cet empire. Regarde ces pays de l’ancien empire colonial français qui préfèrent chasser les Français et accueillir les Russes. Idem pour les Ukrainiens qui ont choisis les Européens poir emmerder les russes alors même qu’ils sont sur des standards nettement plus autoritaires russes que libéraux européens.

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Peu importe que tu penses qu’ils ont fait un choix « pour emmerder » les russes (et là c’est ton avis. Peut-être aussi aspirent-ils, au vu de l’Histoire à un autre modèle, à un autre choix). C’est leur choix (peut-être aussi conditionné par l’Histoire). Et apprécier le commerce ne signifie pas s’assujetir à nouveau, accepter l’invasion, l’annexion, la russification, les déplacements…

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Je pense qu’il ne faut pas oublier dans l’équation la composition « spéciale » de l’Ukraine, avec une partie (certes minoritaire) russophile. Le pays est une construction « artificielle » réunissant plusieurs populations. Il ne suffit pas de décréter l’unité pour qu’elle se fasse.

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Tu devrais en parler à un ukrainien…

Les seules personnes qui envisagent ainsi la cohabitation avec la Russie résident à plus de 2000 km de tout risque de russification (ou vivent dans un État fantoche inféodé et ne disent rien). Les opinions sont généralement très différentes quand on grandit avec le risque permanent d’être la victime suivante…

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Je ne fais que reprendre l’histoire de la construction ukrainienne. Une petite partie de l’Ukraine est russophile.

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Pas vraiment une raison pour envahir son voisin. Et puis si vraiment ca leur convenais pas il pouvais toujours aller déménager en Russie.

L’expérience personnelle est généralement assez peu représentative mais j’étais en Ukraine lors de la révolution Orange. Et j’ai le souvenir très nette qu’on ne pouvait pas parler en Français dans la rue car les contre révolutionnaires (donc russophiles) étaient très présent et très violent à Kiev.

Donc la franche de la population russophile n’est pas exclusivement celle qu’on croit.
Bon après cela date de 20 ans et entre temps beaucoup de choses se sont déroulées.

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Ou (encore) russifiée. Ce qui donne une histoire très différente…

(D’ailleurs, l’histoire de la construction ukrainienne, c’est aussi très discutable. Mais ni plus ni moins que l’histoire de la construction de la France, ou de l’Allemagne ou de n’importe quel pays qui sont tous des constructions artificielles. Considérer que l’histoire ukrainienne pourrait justifier un traitement défavorable à l’égard de l’histoire d ela construction russe pose quand même un énorme souci de biais. Et pas que historique)

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Tu me prêtes des propos que je n’ai pas tenu, ou tu les interprètes selon le sens qui t’arrange. Je n’ai fait que rappeler que la population de l’entité que l’on nomme Ukraine aujourd’hui s’est constituée au fil du temps de peuples baltes, teutons et slaves. Est-ce que cela justifie l’attaque de la Russie ; je ne crois pas avoir dit celà. En revanche, ignorer cette particularité me semble être…

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Comme tous les Pays, y compris le nôtre.

Je n’ai pas dit le contraire. Mais là en l’occurrence, on parlait se l’Ukraine… sur le sujet de la Palestine par ailleurs. :sweat_smile:

Parce que le soi-disant justificatif historique et le parallèle avec la situation israélienne sont deux angles de défense possibles de la stratégie de russification actuellement en cours en Ukraine.

Je suis bien incapable de comprendre ce qui peut pousser un cerveau probablement normalement constitué autrement à soutenir l’agenda russe mais. Il faut reconnaître qu’un petit pourcentage de la population souffre de ce genre de défaillance (et je ne parle pas particulièrement de toi mais plus de l’initiateur de la comparaison)

Des russophiles, on va en trouver en Biélorussie, dans les pays baltes, en Ouzbékistan, au Tadjikistan… Bref, un peu la conséquence de l’impérialisme russe et de la russification. Heureusement que la Russie n’envisage pas l’annexion forcée de tous ces territoires au prétexte qu’ils se détourneraient de la « mère patrie ».

Cela me rassure. Je souhaitais juste rappeler une composante trop rarement oublié dans ce conflit, même si elle ne justifie en rien l’attaque russe.

Tu enlèves le « forcée » (parce qu’ils n’en ont pas les moyens actuellement), mais tu n’es malgré tout pas loin de la vérité. Poutine a plusieurs fois exprimer son désir de « rebâtir l’empire russe ».

Mais une occidentalisation de l’Ukraine ne menace pas la Russie.

Par contre, ça menace une reformation de l’URSS, mais ce n’est pas du tout pareil.

Une bonne partie des Ukrainiens russophones et russophiles n’ont pas fait ce choix là.

Et donc les Ukrainiens qui ne voulaient pas d’un régime pro-russe dans le Donbass pouvaient faire leurs valises pour partir eux-aussi ?

Encore une fois il faut bien préciser que l’on ne défend pas Poutine (mais rien que de préciser cela, certains vont s’empresser de dire que ça suffit à leurs yeux à justifier une Poutinophilie) mais qu’il lui a été facile de s’appuyer sur les Russes d’Ukraine et autres Ukrainiens russophiles qui pour certains étaient clairement discriminés voir en danger depuis 2014.

Avec l’un des seuls ports en eaux chaudes pour la marine russe (en dehors des ports sur des bases à l’étranger), avec le passage des conduits gaziers vers l’Europe occidentale, avec les plaines greniers à blé d’Ukraine etc …
Que ces enjeux passent sous une indépendance relative en lien avec Moscou est une chose, que cela passe aux mains des Occidentaux, c’en est une autre.

Mon intérêt n’est pas l’intérêt russe donc perso je m’en fous. Mais si on se met à la place des Russes, c’était évident que l’occidentalisation de l’Ukraine allait faire réagit Moscou. Il suffit d’inverser les points de vue pour s’en rendre compte.

Après la Russie a commis une faute car l’Ukraine, état souverain (enfin dans les textes) a « choisi » de rejoindre l’Occident donc le droit international rend de fait la Russie coupable d’agression. Mais clairement cela était une menace stratégique pour la Russie.

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C’est un peu la même réaction qu’ont les États-Unis vis-à-vis des pays d’Amérique centrale et du sud qui voudraient s’émanciper de leur tutelle. Tout est toujours affaire d’impérialismes.

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Euh ? Tu as discuté récemment avec, au pif, des géorgiens ou des Lettons ?

[Correction punaise, la postdoc d’à côté est lituanienne. Bon. C’est très vilain si je dis que c’est pareil dans le contexte ?]