Toujours dans ma vibe Star Wars (Shatterpoint oblige), après Andor dont j’ai parlé un peu plus haut, je me suis avalé la saison 1 du Mandalorien.
Je vais commencer par les défauts qui sont, pour moi, essentiellement d’ordre technique. Il me semble que c’était la première série Star Wars en prises de vue réelles et destinée à lancer Disney + (je me trompe peut-être mais dans mon esprit, la chronologie est celle ci) ; de fait, on sent régulièrement un manque de budget. Beaucoup de scènes, notamment d’action, sont très sombres et on peine à bien lire ce qu’il s’y passe. Les incrustations sur fond vert sont parfois vraiment (trop) visibles, et les scènes dans l’espace portent la patte de l’ordinateur (on dirait du Wing Commander en plus haute définition). Certains costumes et acteurs sont, comment dire, douteux ; typiquement dans l’épisode 6 Le Prisonnier où j’avais plus le sentiment de regarder une bande de cosplayeurs fans de Star Wars qu’une série avec des moyens dignes de ce nom (ce qui est dommage car l’épisode est par ailleurs fort sympathique).
Voilà pour l’essentiel de mes griefs car pour le reste, j’ai trouvé l’ensemble plutôt bon. Après deux premiers épisodes un peu « mou », l’intrigue dévoile enfin ses enjeux à partir du climax de l’épisode 3…
Résumé
… avec la bataille entre les mandaloriens et les chasseurs de prime de la Guilde.
On suit ensuite le road movie de ce couple improbable, voyage qui a le mérite de se conclure à son point de départ avec un twist plutôt intéressant.
Comme pour Andor, et ayant été longtemps Maître du Jeu sur divers jeux de rôle estampillés Star Wars, j’ai beaucoup apprécié que l’on me serve d’autres histoires prenant corps dans ce vaste univers, plutôt que la sempiternelle lutte entre les Jedis et les Siths et les frasques des Skywalkers (surtout la petite dernière !). Là où Rogue One lorgnait vers le film de guerre, Andor vers la série d’espionnage, Le Mandalorien louche carrément du côté du western, faisant de son personnage principal l’équivalent du célèbre « homme sans nom » incarné par Clint Eastwood dans la trilogie de Sergio Leone. En un mot comme en cent ; cela fait plaisir de voir des réalisateurs et des scénaristes explorer d’autres facettes du mythe Star Wars, surtout quand c’est fait ici avec un certain talent.
Ainsi, la série nous offre une véritable ambiance Star Wars avec un effort certain sur la backstory des personnages principaux (Mando bien sûr, mais aussi Kuiil, Greef Karga ou encore Kara Dune, tous intéressants), une volonté de nous faire découvrir des environnements exotiques avec peu de moyens (comme dans l’épisode 4 Le Sanctuaire où le simple fait de changer la couleur du produit de la pêche dépayse le spectateur), et de bonnes idées de mise en scène mettant en avant ce que l’on aime dans cet univers.
Résumé
L’attaque de la forteresse des sables Jawas par le Mando qui vient de se faire piller son vaisseau, les petites « piques » sur la légendaire maladresse au tir des Stormtroopers, le retour à la cantina de Mos Esley… ou encore l’attaque de l’AT-ST des pillards dans l’épisode 4, avec cette excellente idée de le présenter comme « un monstre » dans la nuit.
Je terminerai par encore deux petits points que j’ai trouvé positifs :
Tout d’abord, la période traitée, à savoir ce qui se passe après l’épisode VI (environ 5 ans). J’aime la voie qui a été choisie ! Nous ne sommes pas dans le pitch « débile » de l’épisode VII (comme si la victoire d’Endor n’avait rien changé à l’ordre galactique !), mais la destruction de l’Etoile de la Mort ne signifie pas pour autant la fin de l’Empire. La Nouvelle République ne peut pas tout contrôler, certains Moffs continuent d’exercer leur influence en tant que Seigneurs de Guerre, s’appuyant sur les restes des légions impériales. Un développement intelligent et crédible à la trilogie dont J.J. Abrams aurait dû s’inspirer plutôt que de nous servir sa soupe sans saveur et sans idée.
Ensuite, la prestation de Pedro Pascal qui arrive à transmettre des émotions avec un personnage qui passe 99% de son temps casqué. Une sacrée performance !
Ah oui, et un dernier point (oui, ça en fait trois !) ; j’ai trouvé très cool les génériques de fin de chaque épisode qui présentent les storyboards utilisés pour la réalisation de l’épisode.
Une impression positive donc, et je vais enchainer sans hésitation sur la saison 2. Star Wars a encore des choses à raconter quand on confie la licence aux bonnes personnes !