Women In Boardgames : le MeToo du JDS?

Ça sort d’où ce chiffre de 95% ?

HS sur ma vie, je sens que je vais m'en prendre plein la figure mais fallait que ça sorte

Désolé je réagis tardivement.
Quand j’ai lu tout ça l’autre jour, j’avais envie de répondre direct, j’avais même commencé à écrire un message, puis je suis revenu en arrière par peur des réponses que j’aurais.
Depuis je rumine tout ça, et j’ai quand même besoin de faire ce petit aparté sur ma vie.

Effectivement, en théorie il ne faut pas remettre la parole des victimes en cause. Le problème, dans cette affirmation, c’est de décider de qui est la victime sans aucun jugement, aucune preuve ou en ayant une seule version de l’histoire.

C’est là où je vais un peu raconter ma vie.
Il y a environ un an, ma femme est partie subitement de la maison après plus de quinze années de vie commune et alors que nous avons trois enfants. Ca a été dur à encaisser, car extrêmement soudain (pour rattacher ça au forum, nous finissions une partie des Charlatans de Belcastel dix minutes avant son départ, et elle me demandait ce que j’allais préparer à manger pour le soir genre deux minutes avant de partir) et inattendu (tout se passait « normalement » entre nous, en tout cas selon mon point de vue, et nous n’avions eu aucune discussion à ce sujet ni engueulade préalablement). Elle a juste pris son sac, est partie sans discussion ni explication, et je ne l’ai jamais revue depuis (et je n’aurais probablement jamais d’explication sur ce qui s’est réellement passé).
Le truc, c’est qu’à partir de là, elle a commencé à aller raconter des horreurs sur moi à tous nos amis communs ; et elle a même été jusqu’à aller retrouver des potes de lycée ou des anciens collègues de boulot à moi qu’elle ne connaissait quasiment pas pour leur raconter tout ça. Sans rentrer dans les détails, le genre d’horreurs qui iraient parfaitement dans ce topic.
Le problème, c’est qu’il n’y a pas un mot de vrai dans ce qu’elle racontait. Je ne saurais probablement jamais pourquoi elle a été inventer tout ça, mais ça a eu de lourdes conséquences sur ma vie. A un moment où j’étais déjà au fond du gouffre, plus de 90% de mes amis m’ont tourné le dos et m’ont effacé de leur vie. Des amis proches, des gens que je connaissais depuis 25 ans pour certains, et qui n’ont même pas pris la peine de me demander ma version, ou de me demander si c’était vrai. Ils ont juste tous décidé, sur la seule version de mon ex-femme, que j’étais un monstre ; sans rien remettre en cause.
Je me suis retrouvé seul, en grosse dépression à cause de ça (j’ai perdu plus de 25 kilos en deux mois, j’ai aussi failli perdre mon boulot à cause de ça…), et je me demande encore aujourd’hui comment j’ai fait pour tenir le coup et ne pas sombrer davantage (encore une fois je ne vais pas rentrer dans tous les détails, mais ça a été une période très sombre pour moi).

Bref je ne vais pas m’étendre davantage sur ma vie, mais tout ça pour dire que, s’il ne faut évidemment pas remettre systématiquement en cause la parole des victimes, il faut aussi faire attention à ne pas présumer avec trop de certitude de qui est la victime dans une histoire sans avoir toutes les informations.
J’ai conscience que mon cas est peut-être une exception très rare, et je ne veux absolument pas généraliser mon histoire en disant que la plupart des « victimes » mentent ; mais perso je vois les dégâts que de fausses accusations peuvent provoquer chez quelqu’un et je ne le souhaite à personne non plus.

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Dans le monde d’aujourd’hui, tu n’es qu’un dégât collatéral, tristement nécessaire, parce que la parole des victimes est devenue sacro-sainte après avoir été longtemps bafouée et ignorée.

Tu as sû/pu faire preuve d’une grande force mentale, ce dont tout le monde n’est malheureusement pas capable.

J’espère que ceux qui expliquent, notamment ici, que ton cas n’est pas violent, liront ton témoignage malgré la balise.

3 « J'aime »

La parole des victimes est tellement sacro-sainte que dans les cas de VSS 86% d’entre elles sont classées sans suite.

Ça n’empêche pas par ailleurs de pouvoir avoir de l’empathie vis à vis de ce qu’à vécu Choubynet, mais c’est assez malvenu de venir remettre une balle aux victimes derrière quand on sait au combien elles ne sont pas écoutées mais ça c’est ta classique @michelc.

13 « J'aime »

Personne n’a dit que les mensonges n’existaient pas hein, juste que c’est tellement peanut par rapport aux cas de toxicité masculine et que c’était problématique que ce soit quasiment toujours utilisé pour repousser tout témoignage.

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Je ne sais pas si c’était « toujours » utilisé mais je suis entièrement d’accord que cela ne devrait jamais l’être. Il suffit de ne pas interpréter mes propos.

Je dis juste que contrairement à ce qu’on peut lire ici, le vécu des personnes accusées à tort n’est pas anodin ou « peanut ».

1 « J'aime »

Sur quelle période historique ?

Je ne vais pas sortir la carte « Sources ? »

Mais est-ce qu’il serait compliqué, quand des chiffres sont évoqués, de donner des sources précises et fiables (des sources primaires). Qu’on puisse réfléchir et échanger:

  • Comme cela a été dit, le chiffre brut peut impressionner, mais il est convergeant avec les autres affaires d’atteinte à la personne classées sans suite. Il n’y a pas d’écart avec d’autres types de plaintes sur les atteintes à la personne.

stat_infostat_160.pdf

Les petits délits n’échapperont plus aux poursuites statistiques - Blog Insee

Je cite un passage de la source citée par Le Monde:

  • Alors que la part d’affaires de violences conjugales non poursuivies est passée de 73 % en 2012 à 67 % en 2019, une tendance inverse s’observe pour les violences sexuelles. La part des agressions sexuelles non poursuivies est ainsi passée de 80 % à 83 % dit une étude qui a été beaucoup repris.

Le traitement judiciaire des violences sexuelles et conjugales en France | Institut des Politiques Publiques – IPP

D’un coté on les écoute mieux, de l’autre pas ? Ou alors on explique autrement ?

Peut-être que c’est lié à l’augmentation des plaintes ? Une meilleure prise en charge. La question du pourquoi le classement Sans suite est important.

Au regard des statistiques, c’est une goutte d’eau dans un océan, que ça serve à sortir des trucs comme « la parole des victimes est sacro-sainte », oui, je persiste et signe à dire que c’est problématique.

Encore plus quand on parle de plusieurs témoignages. Comme on dit, si une personne te dit que tu es un cheval, ok pourquoi pas, si deux personnes te disent que tu es un cheval, « bizarre », mais si trois personnes te disent que tu es un cheval, il est peut-être temps d’envisager l’achat d’une selle…

4 « J'aime »

A mon avis personne ne pense ça :thinking: C’est un peu comme si tu prenais un cas de violence conjugale subie par un homme : ça n’a rien de systémique, c’est rare (en comparaison à celles subies par les femmes), mais le cas individuel n’est pas moins horrible qu’un autre qui aurait été subi par une femme. Le cas individuel peut même etre pire.

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C’est exactement ce que je disais dans mes premiers mots.

Alors il y a peut être un problème dans ma formulation.
Pour moi cela veut dire qu’elle ne doit pas être remise en cause. C’est bien ce qui est demandé ici et par les associations de défense des victimes, non ?

Violences sexuelles : 86 % des plaintes classées sans suite, selon l’Institut des politiques publiques - L’Humanité

L’étude révèle que le taux de classement sans suite atteint 86 % dans les affaires de violences sexuelles, et 94 % pour les viols – un taux en hausse ces dernières années. Ces classements sont dus à des infractions jugées « insuffisamment caractérisées ».

Le faible taux de poursuites n’est pas une spécificité des affaires de violences sexuelles et conjugales : pour les autres infractions d’atteinte à la personne, il s’élève à 85 %. Pourtant, la note de l’IPP révèle des différences importantes, les motifs de classement n’étant généralement pas les mêmes. En effet, l’auteur d’une infraction n’est identifié que dans 62 % des cas, contrairement aux violences sexuelles ou ce taux atteint 76 %, et 95 % dans les cas de violences conjugales.

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Non, ça veut dire, « je te crois ». Dans le témoignage terrible plus haut, le problème vient plus selon moi des « 90% d’amis qui se sont détournés ». J’imagine pas mes amis ne pas essayer d’en savoir un peu plus avant de cesser tout lien d’amitié.

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Merci. J’ai cité plus haut le rapport qui a été repris par Le Monde et L’humanité et d’autres sources. L’avantage, c’est que tu as accès à plus de sources, plus de chiffres, à la méthodologie, etc. Et tu enlèves la surcouche militante.

Quand le journal écrit: Aujourd’hui encore, moins de 10 % d’entre elles, au mieux, osent porter plainte. c’est quelle méthodologie ? Le doigt mouillé ?

Je compatis… vraiment.
Mais dans ton cas, il y a une donnée importante à prendre en compte pour le sujet qui nous intéresse: ta femme est la seule personne, et ce sur une période d’un an, à s’être plainte de ton comportement. Dans les cas évoqués par Ludema, on a de nombreuses femmes qui ont vécu des situations problématiques (j’utilise ce mot car tout ne relève pas du pénal mais n’est pas tolérable ou sain pour autant), sur une période bien plus longue (des années), et de la part des mêmes hommes. Voilà la limite de ton témoignage sur ce sujet…

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Pourtant lui non plus n’aurait jamais imaginer çà. Mais c’est visiblement ce qu’il s’est produit quand même.

C’est vraiment le truc le plus incompréhensible dans tout ça pour moi.

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Et je précise un truc : j’ai été ciblée par le comportement de prédateur d’un de ceux évoqués par Ludema . Mais je n’ai rien qui me permette de porter plainte, sinon je l’aurais fait. J’ai « simplement » échappé à un type dont j’ai bien senti qu’il était toxique, ce qui m’a été confirmé ensuite par tous les témoignages de femmes qui ont vécu la même chose que moi, ou bien pire, de la part de ce professionnel du jds.

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@choubynet Je suis triste de lire ton témoignage… Pour plein de raison, la soudaineté, les amis qui ne cherchent aucune réponse… Je suis quelqu’un qui intellectualise tout et j’ai besoin de réponse à tout… Vivre sans réponse, je comprends le poids de la chose…
J’espère que tu as pu au moins garder le lien avec tes enfants…

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Et j’ajoute un truc pour @choubynet : j’espère que tu n’es pas seul pour traverser tout ça, que tu as pu compter sur des membres de ta famille, que tu as pu trouver de l’aide auprès de soignants, et surtout, je te souhaite de retrouver la paix, le bien être, de nouveaux vrais amis.

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HS sur ma vie

Bon je réponds une dernière fois, après j’arrête histoire de ne pas détourner le sujet sur mon cas particulier.

Oui, c’est passé par le tribunal mais je les ai à 50%. C’est eux qui me font tenir.

Alors j’ai pas trop de famille proche, mais j’ai une poignée de personnes qui m’ont grandement soutenu et aidé. J’ai beaucoup moins de monde autour de moi qu’avant, mais je sais que je peux compter sur eux.

Merci en tout cas à toi et aux autres pour vos messages de soutien. Comme je l’ai déjà dit ailleurs, Cwowd a, à son échelle, été une des choses qui m’a fait tenir le coup.

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