Je dirais que tu mélanges des choses qui ne sont pas liées ou sur des chronologies différentes.
Est-ce que tout le monde l’a compris ? De toute évidence, non. Ou cette discussion n’existerait même pas. Mais la question n’est pas de savoir si tout le monde l’a compris. Il suffit qu’une proportion suffisante de la société le comprenne pour que les effets de seuil fassent leur magie.
A-t-on atteint le seuil suffisant et nécessaire ? Probablement pas encore mais c’est amha en très bonne voie. Par contre, on peut aussi constater que la population repoussant cette idée se renforce et durcit ses positions notamment en exploitant d’autres évolutions de société.
Est-ce que le monde est aussi équitable pour les mâles que les femelles ? Non plus. Mais ça demande à être précisé. La situation en Inde ou au Pérou n’est pas la même qu’en France ou en Suède. Et pour autant, même dans les sociétés les plus égalitaires, on n’est encore pas arrivé à établir une juste égalité.
Mais ce n’est pas un combat lié à l’utilisation ou pas de « femelle » pour les créateurs de gamètes non motiles de l’espèce homo (ou la reconnaissance de toutes les variations envisageables dans et en dehors de cette dualité qui n’a rien de naturelle).
Je comprend parfaitement la logique qui amène à penser à une réduction de la femme réduite à son seul rôle de procréatrice. Mais uniquement si on en reste à une définition de la femelle qui est totalement dépassée scientifiquement. Et si on estime que ce retrait du terme ne cache pas en réalité une dépossession. Et si l’équivalent masculin n’était pas, lui, dans le même temps, survalorisé.
Rechercher une égalité de traitement en acceptant une inégalité de termes me pose un problème.
Absolument pas ! Et même au contraire, à partir du moment où cet abandon du terme est le fait d’hommes dans une société patriarcale. Et pire encore quand le terme « femme » est aussi utilisé pour désigner la compagne de l’homme. Alors que le homme désigne autant le mâle que l’espèce. Et pire encore quand la société est, en fait, totalement basée sur la différenciation biologique mâle / femelle (mais sans intégrer que la Nature accepte bien d’autres alternatives que des rôles figés et binaires), y compris dans ses constructions sociales qui ne font que la réaffirmer
En fait, ma démarche est au contraire de questionner le changement qui a été opéré au 19e pour faire de l’homo une espèce supérieure (tout en attribuant ce seul mérite à son mâle). Ce changement me semble néfaste tant sur un plan social que dans une optique écologique.
Et pour la pique, je ne suis pas sur un combat. Ca m’interpelle simplement que des gens s’offusquent de l’usage d’un terme alors même que son sens réel n’est en rien un obstacle aux causes qui amènent à le rejeter. Désolé pour les féministes qui y sont attachées -à lutter contre le terme- mais il me semble que la science a progressé bien plus vite que la société dans ce domaine -comme dans tant d’autres.
Je ne peux pas préférer une position qui consiste à contester un terme alors même que son sens, ce qu’il décrit, a totalement été repensé.
Par exemple, je conseille de se pencher sur les communications de ce monsieur, toujours très intéressant (et spécialiste à l’origine, il me semble, de la sexualité du thym)