Plus le temps passe, et plus ça devient de la théorie…
Il y a des progrès à faire certes.
Je suis bien content de lire ça, car pour moi c’était la même.
Sans parler du 2e mari de ma mère, qui était né en 1923, préparait les repas, passait un coup d’aspirateur vite fait tous les matins
Chacun repassait son linge à la maison (oui on repassait à l’époque…)
Je me souviens qu’à l’école nous avons vu arriver les boat-peoples, des maliens, des iraniens.
Les seules pensées que nous avions étaient du genre :
- les pauvres, quest-ce qu’ils ont du vivre !
- Ils doivent être malheureux
- Comment peut-on les aider ?
Et donc, je persiste et signe : j’ai 3 filles et 1 garçon, bien sûr qu’il faut leur apprendre le sens des réalités etc. Mais pas la manière dont ils doivent s’habiller. Et il ne viendra à l’esprit d’aucun des 4, j’espère, de récupérer pour lui une affaire qui traîne ou de forcer quelqu’un à faire quelque chose contre son avis.
Merde ! Tout ça sonne comme de… comment on dit déjà ?
De l’éducation ! Qui est du ressort des parents.
Je ne parle pas de l’Éducation Nationale, avec laquelle il doit y avoir synergie, mais de la base.
Je sens que je vais partir sur une diatribe qui va durer des heures et que quasiment personne ne lira, donc je m’arrête.
Pour résumé ma pensée :
- ne pas confondre les lois et ce qui est juste
- Expliquez, éduquez, discutez autant qu’il le faut
- Tant que vous y êtes, demandez-vous si vous préférez être pacifique ou pacifiste
Ça reste un témoignage. Donc un ressenti. Et surtout le ressenti d’une victime qu’un psychologue va potentiellement devoir malmener pour explorer en profondeur.
(Ce qui ne remet pas en cause la réalité du témoignage ni le fait que certains « experts »n’en ont que le « titre ». Mais ça n’est jamais qu’un témoignage, aussi affreux soit-il a entendre)
Je partais du même postulat que toi avant de l’entendre.
Mais clairement, certaines attitudes ou certaines demandes sont très éloignées du but poursuivi par ces expertises.
Pour ne pas dire qu’elles sont contraires à la loi si j’en crois le but tel qu’il est expliqué dans le podcast.
J’ai cherché dans le code de procédure pénale et dans le code pénal les fondements juridiques de cette expertise psychologique pour en connaître le but tel que fixé par la loi.
Et je n’ai rien trouvé à part un article sur les mineurs.
Et clairement, si je fais une analogie avec le texte en vigueur pour les mineurs, de nombreuses questions rapportées dans ce témoignage posent question.
Les mineurs victimes de l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 peuvent faire l’objet d’une expertise médico-psychologique destinée à apprécier la nature et l’importance du préjudice subi et à établir si celui-ci rend nécessaires des traitements ou des soins appropriés.
À retardement, très bon article, merci.
Je trouve que le sujet de l’action personnelle vis-à-vis d’un acte que l’on qualifie de répréhensible est très intéressant dans le cadre de metoo.
Si pendant un moment on s’extrait de tout débat idéologique, si on met de côté l’irritation relative à une problématique très actuelle qui a tendance à échauffer les esprits : en réalité il s’est passé quelque chose ou il ne s’est rien passé.
Je pense qu’on a tous un rapport à la réalité très différent les uns des autres. Ce dernier se dessine au travers de l’expérience des sens, mais aussi au travers de la foi. On existe et on agit dans cette existence parce qu’on croit exister. Nos actions sont régies par un ensemble de valeurs qui prennent source dans la croyance profonde de ce qui est bien et qui ne l’est pas.
Là ou on diffère encore plus, c’est dans la mesure dans laquelle notre croyance légitime une action. Pour certaines personnes, agir sans être à 100% sûre n’a pas de sens, pour d’autre avoir une quantité très limitée d’information est suffisant pour se lancer. On peut le constater dans l’enseignement des règles d’un jeu de société : certains ne sont pas intéressés par les explications préférant apprendre en s’y mettant, d’autres réviseront les règles plusieurs fois avant même d’ouvrir la boite.
Luc Rémond aurait agressé une ou plusieurs femmes. Vous pouvez croire que c’est le cas, croire que ce n’est pas le cas, ou croire qu’il n’est pas possible de croire quoi que ce soit avec les informations à disposition. Je n’ai aucun jugement relativement aux personnes tombant dans l’une de ces trois catégories. Aucun.
Personnellement, la connaissance que je crois avoir de la réalité, qui proviennent d’études censées l’observer, affirme qu’une femme qui dit avoir été agressée l’a effectivement été. Elles disent aussi les agressions sexuelles en France est malheureusement un phénomène fréquent.
C’est pour cela que je pense que c’est vrai. Je n’en suis pas sûr à 100%, mais à 80%. Et pour moi, ce degré de croyance est suffisant pour que l’évocation de Skyteam ou l’éventualité d’en faire une partie me ramène à cette possibilité, ce qui rend pour moi le plaisir ludique impossible. Je n’ai pas une ludothèque immense, elle tourne beaucoup, je tente d’être le plus éclectique possible, tout cela pour dire qu’il y a beaucoup de « moi » dans ma collection. C’est mon loisir favori, celui qui tisse ma sociabilité, c’est ma passion. Chacune de mes boites m’évoquent un sentiment de plaisir ; avec Skyteam, avec tout ça, ce n’est plus possible. Donc je comprends les gens qui ne veulent tout simplement pas acheter le jeu.
La Justice dans le sens étatique du terme doit avoir une certitude quasi-absolu concernant la culpabilité de quelqu’un avant de le condamner. C’est le principe de la présomption d’innocence ; c’est un point de vue qui a du sens relativement aux conséquences induites par une quelconque condamnation. Personnellement, je ne me vois pas régir ma vie selon un principe qui me demande de croire à 100% en quelque chose avant d’agir.
Et surtout, qu’importe ce que la Justice décide, il est tout à fait possible que nous estimons la vérité autre. Il est aussi possible, comme il a explicité plus haut, que la Justice détermine qu’il n’y a rien de grave alors que dans nos valeurs à nous, ça l’est.
C’est dans ce cadre que l’on va rentrer dans des logiques militantes ; nous ne sommes parfois pas d’accord avec une décision officielle et comme nous sommes dans un pays avec une certaine liberté d’opinion nous avons le droit de l’exprimer. C’est souvent dans ce cas où des groupes vont chercher à faire justice eux-mêmes, quand l’impunité semble intolerable. Tu vas manifester, tu vas en parler sur les réseaux, tu vas appeler au boycott. Et si d’autres personnes croient en ce que tu affirmes, ils vont te suivre. C’est tout simplement comme ça que l’on fait vivre une idée.
Le but de cette justice est multiple. Je ne vais pas sortir les manuels de philosophie du droit, mais en substance le but est préventif : on cherche à dissuader la personne de recommencer, à montrer aux autres ce qui arrive lorsqu’on agresse. Est-ce que ça devrait être la responsabilité du peuple de faire cet exercice ? Formulé autrement, est-ce que c’est notre responsabilité de citoyen de tenter de faire avancer la société dans la direction qui nous semble la meilleure ? Est-ce qu’une frange de la population se sentirait obligée d’agir de la sorte si le système judicaire fonctionnait mieux ?
Je vais m’arrêter ici. En substance : n’achetez pas Skyteam, mais je vous aime quand même si vous le faites
Et toi ?
Je vais essayer de faire rapide et simple mais en résumé, tu as ajouté pas mal de choses à ce que je voulais exprimer qui ne reflètent pas ma pensée.
Je n’ai pas le jeu, pas facile à sortir pour moi en raison principale et la situation de l’auteur par rapport aux VSS me compliquerait de toute façon vraiment le choix. D’où mes interrogations sur ta position, que tu expliques clairement (sans les habituelles exagérations désagréables pour moi des extrémistes). Quoi que tu en penses, j’espère quand même que j’aurai l’objectivité et l’intelligence de ne pas changer mon raisonnement en fonction du fait de le posséder déjà ou pas
Pour l’hypothèse que ton choix serait appliqué par d’autres, çà me parait logique qu’à partir du moment où on justifie un choix, d’autres feront le même raisonnement. Pas pour toi, ok. Si factuellement effectivement, le jeu se vend toujours tu as raison, mais sur la théorie, je trouvais çà logique. Pour le raisonnement du « je peux faire une action parce que je sais que la majorité ne fera pas la même », je trouve çà super dangereux en termes de contrat social.
Je passe sur ce que tu me fais dire, @retam a tres bien répondu sur cette partie là pour moi.
J’ai pas tout lu, mais y a un sujet qui a été vaguement aborder plus haut c’est le paradoxe de la tolérance.
Le fameux, « Pas de tolérance face à l’intolérance » ^^
On peut ajouter à ca la notion de crédence (remballez vos cuisine ca n’a aucun rapport) qui est notre degré de certitude, la facilité avec laquelle on peut changer d’opinion. Ici personne n’est a priori expert des affaires discutées, et devrait donc avoir une crédence assez faible, quelque soit son point de vue. Je pense comme Enima qu’il est bien plus probable qu’il y a quelque chose plutot qu’il n’y ai rien. je place spontanément le curseur plutot vers coupable. Par conte ce curseur n’est pas gravé dans le marbre. Si j’avais vu de mes propres yeux les faits dont il est accusé, j’en aurait la certitude et rien ne pourrait me faire changer d’avis. Tant que ca reste une rumeur, n’importe quel autre témoignages peut me faire changer d’avis. Quand il y a plusieurs témoignages indépendants et concordants, bah je suis un peu plus sur, mais pas tout a fait quand même.
Toute une branche des maths s’interesse à ca, c’est le théorème de Bayes en proba, et il y a certainement des gens qui connaissent mille fois mieux le sujet que moi. Pour agir dans un monde incertain, il faut bien avoir une boussole, une balance intérieure qui permet de passer à l’action.
Je ne suis pas juge, je peux assumer que ma position est largement influencée par l’idéal que je voudrais voir dans le monde, et ce quelque ce soit la vérité dans sa nuance et sa complexité. Je suis sur à 100% que nous sommes dans un monde qui opprime les femmes. Que les VSS sont très courantes, mal jugées, et ont des conséquences désastreuses. On parle de carrière brisées, mais pas de traumatismes qui feront que jusqu’à la fin de leur jour certaines victimes n’arriveront pas à apprécier le fait que leur chéri ou chérie arrive dans leur dos pour les enlacer. Ni des cauchemars, ni des situations où les victimes préfèrent s’écraser plutôt que de lutter face à des situations… Et bêtement le coût des dizaines, centaines de séances chez le psy, non remboursées. Il y a des dommages et intérêts qui ne remboursent même pas ca. Bref, je suis férocement contre l’impunité qui a encore beaucoup trop cours vis à vis des VSS. Et donc, en dehors d’un tribunal, et même en connaissant l’accusé et l’ayant trouvé sympa avant de savoir qu’il était accusé, je pense qu’il est plus important d’agir que de ne rien faire. Que c’est urgent, parce que le viol conjugal, les vss dans un cadre professionnel, l’inceste, tout c’est tous les jours. Même si une personne se trouvait accusé à tord, est-ce plus grave que de laisser courir des coupables et de ne pas dédommager les victimes ?
Même si on considère que la perfection de la justice est un plus grand combat que celui de lutter contre les VSS, n’y a t il pas de nombreuses preuves que la justice penche déjà forcement en faveur de ne pas écouter les victimes ?
Laisser faire, c’est ne pas détourner le tramway, et se dire que déjà, si moi même je ne participe aux VSS, je fais ma part, et c’est laisser le nombre des victimes d’accumuler. Hausser la voie, s’exposer, comme le font avec un courage immense les victimes qui parlent, et les personnalités publiques qui portent ces messages, c’est peut être participer à la condamnation d’innocents, un jour. C’est peut etre aussi aider des centaines et des centaines de victimes potentielles, futures.
Chacun accepte plus ou moins à son échelle de « se salir les mains » en militant. Et ceux qui n’agissent pas ne sont pas responsable des maux de la société. Mais il y a le choix de s’engager, d’essayer de convaincre les autres de s’engager, chacun a son échelle.
Sur ce point (c’est à dire de se rendre compte du vécu des victimes des victimes, de l’impunité, et du fait que ca se produit chaque jour, tous les jours, en France) une des sources les plus fortes que j’ai vu c’est le livre de Dorothée Dussy. Le livre a été adapté en podcast, qui en fait un survol assez complet. Ca parle d’inceste, qui n’est pas vraiment ce dont on parle, mais qui agit selon les mêmes leviers.
PS : J’ajoute aussi cette communication récente de l’ONU qui exhorte la France à mieux protéger les enfants contre l’inceste https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2024/01/un-experts-urge-france-protect-children-incest-and-all-forms-sexual-abuse
Les discussions d’ingénieurs dans les topics consacrés aux VSS, c’est toujours spé.
Excellente référence !
Tout ce débat me rappelle quand même pourquoi beaucoup de femmes choisissent l’ours.
Je ne connaissais pas cette « question ». Je mourrai moins bête ce soir.
Et je comprends le choix des femmes vu la variété des réponses possibles qu’elles apportent sur les conséquences de la rencontre avec un homme.
ça démontre seulement l’incapacité d’un cerveau humain à pondérer un risque proche et un risque hypothétique (et ce n’est pas au passage un biais sexualisé).
Pour l’anecdote, on estime les attaques d’ours mortelles dans environ 15% des rencontres. Et ce sont en général des mâles prédateurs (la question est donc mal posée puisque désexualisant une espèce et pas l’autre alors que la capacité prédatrice est généralement sexualisée dans les deux cas)
La question ce n’est pas par quoi je préfère me faire attaquer, mais ce que je préfère croiser seul dans une forêt.
Les chances de se faire attaquer par un ours sont très faibles (1% pour l’ours noir, max 5% pour un ours brun), et s’il y a attaque les chances d’y survivre sont plutôt positive (90% ours noir, 75% ours brun).
En fait si tu compiles toutes les données, en comparant la quantité d’ours aux états-unis, la quantité d’homme, la quantité d’attaque d’ours, la quantité d’agression sexuelle, on en arrive à ça
0,29% des hommes aux US commettent une agression sexuelle
0,0053% des ours aux US attaquent l’humain.
Il y a des complexités qui ne sont pas prises en compte dans ce calcul, notamment le fait qu’un même ours ou un même homme peut agresser plusieurs fois. Puis cela souligne quand même que ces accidents sont assez rares.
Tout cela pour dire que cela a rationnellement du sens de préférer croiser un ours
J’avais lu aussi que ce serait moins traumatisant de se faire attaquer par un ours que de subir un viol ou un acte très violent car dans ce cas il y a une ou des volonté(s) humaine(s) engagée(s).
En plus il faut ajouter à ça toute la dimension « malsaine »
TW: VSS/agression
L’ours ne va pas commettre de violences sexuelles ou de viol
L’ours ne va pas appeler des potes pour participer
L’ours ne va pas sortir un couteau (ou dans son cas ses griffes) pour taillader un peu parce que ça l’excite sexuellement
L’ours ne va pas prendre du plaisir à l’idée de provoquer la peur
Et c’est que la partie immergée de l’iceberg…
Et une fois que tu t’es fait aggresser par l’ours, tu ne vas pas avoir des floppées de gens qui vont te demander comment tu étais habillé, remettre en doute ta version encore et encore, et voir l’ours être défendu par la moitié des médias…