Une vidéo toute fraîche de l’Ecole du jeu, une chaîne québécoise de 17000 abonnés, sur le sujet qui nous intéresse ici (ça tombe bien, pour mettre derrière nous la tentative trollesque de pourrir le débat). Ce n’est pas une chaîne que je regarde, donc je n’ai aucun avis dessus, je constate juste qu’elle semble avoir un peu de poids côté francophone, et vraisemblablement qu’elle intéresse au moins un peu les éditeurs (sur 100 vidéos ces six derniers mois, 18 seraient rémunérées par des éditeurs).
Je pense que que le titre est un peu survendu, je suis pas sûr que ça vaille 30 minutes de votre temps. Voici selon moi les quelques trucs intéressants à en tirer.
Autocensure…
Eventuellement à partir de 15’30, un passage où il évoque les débuts de la chaîne y’a 7-8 ans, quand il n’y avait pas de vidéos rémunérées par des éditeurs. Il raconte qu’à l’époque où ils recevaient simplement quelques jeux de la part d’éditeurs, il avait fait une vidéo sur un jeu qu’il avait pas aimé et l’éditeur avait envoyé un message furax exigeant le retrait de la vidéo. Et il avait cédé par peur de se fermer des portes et de se faire blacklister dans le milieu.
… en particulier pour les chaînes qui veulent percer
Ca rejoint la question autour des jeux envoyés par l’éditeur : je ne les vois pas comme des cadeaux, mais c’est vraisemblablement perçu comme ça par des chaînes qui débutent, qui cherchent à se faire une place dans le milieu. En tout cas, ça génère clairement a minima de l’autocensure, au moins tant que la chaîne n’a pas acquis « l’autorité » qui la rend relativement incontournable pour les éditeurs.
Des vidéos « sponsorisées », mais
Il y a une partie où il explique que sur sa chaîne, les vidéos rémunérées par des éditeurs sont seulement des vidéos de présentation du matos, des explications de règles, etc., mais pas des critiques « achetées ». C’est l’approche d’Un Monde de Jeux, en France. Je ne pense pas que ça suffise, comme « garde-fou », dans la mesure où il y a quand même un lien de business direct avec les éditeurs : si tu garder ce lien commercial à l’avenir, tu vas probablement t’abstenir de parler d’un mauvais jeu du dit éditeur et de mauvaises pratiques de ce dernier.
Des boutiques plutôt que des éditeurs ?
Sur la question du financement, il finit la vidéo sur le partenariat avec une chaîne de boutiques au Québéc (y’a une pub au début de chacune des vidéos) qui leur permet notamment d’avoir accès à des jeux (leur matière première) sans dépenser d’argent. C’est un lien commercial qui me semble moins foireux que ceux avec des éditeurs, même si c’est sans doute pas parfait. Ce genre de partenariat, combiné à une vraie participation financière du public, est peut-être un début de modèle économique pertinent.
Y’a le podcast ProxiJeux, en France, qui fait la promo d’une chaîne de boutiques avec qui elle a un partenariat pour se fournir en jeux (l’équipe dit ne pas accepter de jeux de la part d’éditeurs) et qui reçoit des dons Paypal d’auditeurs. Pas de quoi faire vivre un média mais en tout cas, l’idée de ne pas obtenir les jeux par les éditeurs mais par une boutique/un réseau de boutiques contre un encart pub peut-être un moyen d’accroître son indépendance.