Salut @MacNamara !
Oh, c’est indiscret… je ne peux pas TOUT écrire ici, mais on pourra en rediscuter de vive-voix à l’occasion. Par contre, je peux quand même dire certaines choses…
Oui, éditer un (premier) jeu est un très gros investissement en temps. En argent, ça dépend de la taille du compte en banque de chacun je suppose… Le budget total pour éditer un premier jeu (création de la société, conception, production, transport, logistique, marketing, site web) s’élève à environ 80k HT (à la louche) pour BK. Nous n’aurions pas pu/voulu le faire sans le financement participatif (37k HT pendant la campagne, pour monter à 70k TTC avec le late pledge). Un gars avec qui j’ai parlé, et qui baigne dans le milieu depuis 40 ans m’a dit qu’il était impossible pour un éditeur de gagner de l’argent sur un premier jeu… ça m’a rassuré d’une certaine façon… parceque bien sûr on ne rentre pas dans nos frais.
Oui, c’est vraiment incroyable la satisfaction d’avoir produit le jeu avec la qualité qu’on espérait, d’avoir pu livrer les backers qui nous ont fait confiance, de savoir qu’il est disponible en boutique pour le grand public auquel nous pensions quand nous l’avons conçu ! Et ça nous fait tellement plaisir à chaque fois qu’on reçoit un mail de joueur heureux, à chaque fois qu’on reçoit une bonne critique ici, sur bgg, sur les réseaux sociaux ou en festival ! Les joueurs qui ont l’occasion de tester le jeu sont le plus souvent enchantés et ça nous donne plein d’énergie ! Mais…
Mais on a l’impression de manquer cruellement de visibilité, que très peu de gens ont entendu parler de notre jeu, que les tests critiques, même très positifs, ont assez peu d’impact sur les ventes, que nous sommes noyés dans la surabondance d’offre et que même les publicités (okkazeo, myludo, akiltour, ludosphère, philimag…) ont un impact assez négligeable… D’une certaine façon on a échoué à toucher le public que l’on visait, à savoir les joueurs occasionnels qui ne sont pas en festival, qui ne suivent pas l’actualité ludique sur Philimag et celle du financement participatif sur cwowd… Bref, ces joueurs qui ne découvrent les jeux que parce que la boutique spécialisée du quartier les place en vitrine et les conseillent. Je pense qu’on est assez peu présent en boutiques spécialisées… même si je n’ai pas la liste exacte.
Pour la suite, on se pose fortement la question du modèle de distribution. Sur BK, on avait un contrat de dépôt-vente avec nos distributeurs. Pour un nouveau projet, on n’ira en boutiques que si on trouve un accord d’achat ferme. Et sinon, on se contentera du financement participatif, de la vente directe sur notre site web et en festival et via quelques plateformes de vente en ligne (Amazon, Philibert, Parkage)… On pourra faire un peu de dépôt-vente, mais seulement si on a des surplus de production… Produire pour du dépôt-vente, ça a été notre principale erreur pour BK. Du coup, ça demande un gros effort - en temps et en argent - pour écouler la production (budget marketing, présence en festival, contacts influenceurs, etc). Alors que si on n’avait pas produit les boîtes pour la distribution boutique, on serait à l’équilibre et on serait « peinard » depuis plusieurs mois à pouvoir travailler sur le prochain jeu.
Oui, Jester travaille sur un nouveau projet (en fait plusieurs) ! Mais le plus avancé est un jeu d’enchères dans l’univers cyberpunk. On a commencé récemment le développement, mais ça avance très vite. Je n’ai pas encore de titre définitif à partager, ni de visuel, mais je le ferai bientôt dans la zone proto de cwowd. On a d’autres projets sous le coude, mais ils prennent plus de temps…
Voilà !