Coal Baron - par C and C Publishing - Livraison prévue en novembre 2023

Chouette une discussion sur la traduction d’un titre !

Bon déjà il faut savoir un truc, c’est qu’en dehors de toute considération linguistique, un titre international c’est BEAUCOUP plus simple pour tout le monde : éditeur, distributeur, boutique, joueurs etc.
C’est pourquoi la plupart des éditeurs francophones aujourd’hui font le choix d’un titre unique. Regardez les jeux récents de votre ludothèque, vous n’allez pas voir beaucoup de titres propres à leur langue, sauf références bien installées dans le paysage.

Pour la forme je suis allé voir le top 20 BGG : si l’on admet que Jaws of the Lion est un sous-titre (et que Gloomhaven n’est de fait pas traduit) il n’y a que La Guerre de l’Anneau (2011), Projet Gaïa (2017) et Les Châteaux de Bourgogne (2011) qui bénéficient d’un titre localisé en français.

Ne pas traduire le titre, c’est souvent plus simple pour le référencement, pour la communication, pour les visuels, la charte graphique etc. Je sais que chez Days of Wonder, la question de traduire ou non Les Aventuriers du Rail (2004) a longtemps fait débat. Aujourd’hui le jeu est suffisamment installé pour que ses extensions se présentent toutes sous le visuel Ticket to Ride avec un rappel du titre localisé sur le côté de la boîte (souvent FR/DE/ES). Maintenant, en 2004, est-ce que Ticket to Ride aurait parlé à autant de monde que Les Aventuriers du Rail ? Pas sûr.


AdR Autour du monde, dans toutes les langues de travail

Car alors on touche aux limites de ce choix de (non-) traduction : la compréhension du public. Au cinéma, comme le rappelle justement @Théodaisios, on va jusqu’à remplacer de l’anglais jugé trop complexe ou pas assez vendeur par de l’anglais plus simple. Quitte à produire des absurdités comme Cruel Intentions traduit en Sexe Intentions, qui n’est ni de l’anglais ni du français :stuck_out_tongue:

Intrafin juge que Terraforming Mars est suffisamment compréhensible, Iello juge que That Time You Killed Me appelle une traduction : ce sont deux choix d’éditeur différents. Il ne faut pas négliger l’aspect rebutant de l’anglais pour qui n’y est pas habitué. En outre Demain tu m’as tué (je précise que j’ai traduit le jeu mais pas le titre, c’est une trouvaille de Iello) est plutôt adapté à ce que propose ce jeu, puisqu’il est littéralement question de voyager dans le futur pour éliminer les pions de son adversaire dans le passé, grâce à un triple plateau de jeu (passé, présent, futur).

Pour le reste, notamment le sujet de respecter la volonté de l’auteur ou non, on va retomber sur le débat abordé ici :

donc je n’y reviens pas en détail.
Je me bornerai à rappeler que quand un auteur (ou un éditeur d’ailleurs) choisit un titre, il le choisit dans sa langue, avec les références culturelles propres à cette langue. Traduire, c’est nécessairement adapter ces références. Ne pas le faire, c’est risquer de se couper une bonne partie de son public. Et tant que personne ne saura lire dans le texte à la fois Shakespeare, Goethe, Tolstoï ou Cervantès, pour ne citer qu’eux, il faudra bien trouver des solutions :slight_smile:

12 « J'aime »