Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré que la bande de Gaza comptait « le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde », avec beaucoup d’entre eux perdant des membres et subissant des opérations chirurgicales sans même une anesthésie. Ce à quoi nous assistons pourrait bien être l’un des crimes internationaux les plus graves».
«La catastrophe de Gaza n’est rien d’autre qu’un effondrement total de notre humanité commune. Le cauchemar doit cesser. Nous ne pouvons pas continuer à détourner le regard. Il est temps d’agir», a-t-il conclu.
Oui mais te rétorquerait Pascal Praud, ce gamin amputé avait un père, qui lui-même avait un ami dont l’oncle amputé avait une connaissance qui avait sa carte au RRRRRRRhamas !
À la une du New York Times lundi 25 novembre, Mahmoud Ajjour, un garçon de 9 ans originaire de Gaza, amputé des deux bras et désormais incapable d’accomplir le moindre geste, même de se gratter le nez. Le New York Times rappelle qu’environ 15 000 enfants ont été tués dans la bande de Gaza.
En parlant du NYT.
Dans une interview parue ce jour de l’anthropologue, sociologue et médecin Didier Fassin, professeur au Collège de France, à l’EHESS et à l’Institute for Advanced Study de Princeton, il explique qu’au New York Times, on demandait aux journalistes de ne pas utiliser les mots « Palestine », « territoires occupés » et « camps de réfugiés », cette expression devant être remplacée par « quartiers ». Compte tenu des injonctions reçues de leur hiérarchie, les reporters de ce journal ont utilisé, respectivement, 22 fois et 53 fois plus souvent les mots « massacres » et « tueries » pour parler des attaques contre les Israéliens que de la guerre contre les habitants de Gaza.
«Critiquer la politique du gouvernement israélien est aujourd’hui qualifié d’antisémitisme»
On rappellera que les poursuites pour apologie du terrorisme ont été multipliées en France auprès de ceux qui commentaient le conflit avec des exemples complètement scandaleux faisant passer certaines dictatures pour des sœurs amies de notre belle république des droits de l’Homme.
Même régis de castelnau absolument pas reconnu pour être de gauche, s’ en est offusqué et en a été victime. Bon vu qu’il est juriste il n’en est pas resté là mais il explique que la grande majorité des gens a été invitée à reconnaître l’accusation pour éviter une audience. Cela se terminait donc par une amende souvent pas payée au final mais cela a permis de censurer des propos et de menacer clairement des prises de paroles n’allant pas dans le sens du gouvernement israélien.
LFI qui a demandé à ce que l’on ne puisse plus poursuivre l’expression pour ce motif d’apologie du terrorisme a été traité de tous les noms par cnews ou le ministre actuel de l’intérieur. Tous unis pour censurer l’expression dans ce pays … en faveur d’un pays étranger.
Perso je trouve que les infiltrations/ingérence ms d’Erdogan, de Poutine et Cie son minables à côté de celles de Bibi. A peine bons à acheter des mosquées et des trolls sur les réseaux quand Tel Aviv achète carrément nos médias, députés et ministres.
Je suis désolé, mais en l’occurrence j’ai trouvé la demande de LFI abjecte. Leur idée n’était pas que ce ne soit plus sanctionné mais que cela redevienne une infraction par voie de presse, donc que ce ne soit plus dans le Code Pénal. Or, les infractions par voie de presse obéissent à une procédure spéciale, notamment tenue par des délais extrêmement courts, délais que la Justice ne peut aujourd’hui tenir. Cela revenait donc à dépénaliser de fait tous propos de nature à faire l’apologie du terrorisme.
Et si je peux tout à faire reconnaître qu’il y a eu une belle vague d’incriminations totalement absurdes concernant des prises de position sur la situation en Palestine, je trouve en revanche largement souhaitable que l’apologie du terrorisme reste un fait pénal, et que l’on ne puisse pas glorifier le Bataclan ou Charlie sans s’exposer aux juridictions pénales, et à leur arsenal.
“F*ck Netanyahu.” Après sa victoire aux Rolling Stone UK Awards 2024, le guitariste du groupe irlandais Fontaines D.C. a fait un discours pour le moins inattendu :
Parce qu’aujourd’hui le problème est les centaines d’éditorialistes, politiques et experts qui passent en boucle sur les plateaux télé pour faire l’apologie du terrorisme ou les centaines d’éditorialistes, politiques et experts qui passent en boucle pour te diffamer en apologie du terrorisme dès que tu poses une critique légitime sur l’état d’Israël ?
Perso je soutiens pleinement LFI sur ce coup car il devient usant et réellement flippant de se faire couper la parole ou même finir en garde à vue pour avoir osé exprimé un point de vue qui ne va pas dans le sens de celui des lobbys israéliens.
Ma liberté de citoyen aujourd’hui est clairement plus menacé par ces persécutions que par des gens qui viendraient faire l’apologie du terrorisme. Où sont-ils d’ailleurs ces dangers pour la nation ?
Le problème il est que je ne crois pas qu’il soit bon de faire évoluer la loi, et notamment celle là, sur un contexte bien particulier. C’est aux juges ensuite de faire leur travail et de décider si oui ou non les propos relèvent de l’apologie du terrorisme ou non. Pas aux politiques.
De plus, tu modifies la loi aujourd’hui pour ce cas bien précis qui intéresse la LFI, mais elle sera ensuite modifiée pour tous les futurs évènements qui pourraient survenir.
Donc pour moi, hors de question de refaire passer cette loi dans la simple infraction par voie de presse.
Sur le fond tu as raison et en théorie je suis totalement d’accord avec toi.
Maintenant tu sais aussi bien que moi que la justice n’ayant pas les moyens de faire son boulot dans un laps de temps convenable, tu peux censurer qui tu veux en faisant de l’obstruction judiciaire et au final tu utilises cette loi pour censurer l’expression de citoyens. Ca me paraît plus dangereux pour la démocratie actuellement.
C’est bien là tout le soucis. Et pour les infractions par voie de presse, la prescription est de six mois, donc autant dire qu’avec la congestion de la chaine pénale, tu « dépénalises » de fait l’apologie du terrorisme si tu le refais passer en délit de presse.
Je n’ai pas vraiment eu l’impression que qui que ce soit ait été censuré. Tout le monde a pu gueuler ce qu’il voulait pendant que les autres « d’en face » criaient à l’apologie du terrorisme et qu’ils allaient déposer plainte… mais au final, j’ai pas l’impression que cela ait incité qui que ce soit à fermer sa g…
De toute façon, sur ce sujet comme sur les autres, c’est plus la comedia del arte qu’autre chose, ce qui est assez indécent au regard du drame humain qui se joue.
Suite au 7 octobre et à la circulaire de Dupont-Moretti aux procureurs pour chasser les « apologies du terrorisme » il y a eu au moins 700 procédures pour des propos tenus sur les réseaux ou ailleurs. La plupart du temps cela n’avait rien à voir avec de l’apologie du terrorisme et ça ne finissait donc pas en procès mais en attendant tu te retrouves avec une procédure judiciaire parce que tu as écrit sur Facebook que Tsahal ne respecte pas les conventions de Genève ou le droit international à l’encontre de ses adversaires du Hamas. Ce qui était factuellement vrai.
Donc parfois de la GAV (l’exemple hallucinant de la GAV pour un monsieur de 86 ans qui a juste dit sur Facebook que l’action du Hamas a remis la question palestinienne au coeur de l’actualité, il a du reconnaître le chef d’accusation pour éviter une audience, c’est complètement arbitraire !)
Tu es plus au fait que moi de l’actualité (même si au final, 700 procédures, cela me parait vraiment faible au regard de tout ce qui se déverse sur les réseaux sociaux en une minute). Mais comme tu le dis, très peu ont abouti à un procès… donc cela ne me semble pas remettre en question le fondement même de la loi, et son maintien dans le Code Pénal.
Quant à mettre en GAV un monsieur de 86 ans pour les propos que tu cites, je me garderai bien de tout jugement ; je n’ai pas accès au dossier et je déteste me prononcer sur une affaire judiciaire sans savoir de quoi il en retourne exactement.
Maintenant, je rappelle que la Justice est rendue par des hommes et qu’aussi impartiale soit-elle, pour la même infraction avec le même magistrat à deux jours d’intervalle, tu peux avoir des décisions radicalement opposées (que ce soit du fait de contraintes matérielles ou d’éléments externes que tu ne maîtrises pas).
Apologie du terrorisme : l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic dénonce un «usage dévoyé de la loi»
Depuis l’attaque sanglante du Hamas en Israël, le nombre de signalements et plaintes pour «apologie du terrorisme» a explosé. Entre le 7 octobre 2023 et le 23 avril 2024, le parquet de Paris, qui gère la majorité de ces affaires, comptait 386 saisines en lien avec ce conflit – à titre de comparaison, pour l’année 2022, le pôle haine en ligne avait été saisi 500 fois, toutes affaires confondues. «On voit pleuvoir les condamnations, parfois très lourdes, jusqu’à plusieurs années de prison ferme», constate le magistrat, désormais président de la cour d’assises à Versailles. «On est dans un véritable abus, un usage totalement dévoyé de la loi», ajoute-t-il.
Aujourd’hui, il porte un regard critique sur cette évolution. «Il aurait fallu laisser l’apologie du terrorisme dans la loi sur la presse et édicter un texte de répression spécialement consacré aux sites de propagande jihadiste», estime-t-il. Actuellement, «tous les tribunaux sont compétents», «tous les juges peuvent apprécier si une parole, un texte, une pancarte est un acte terroriste ou pas», remarque le magistrat. «Or, c’est une notion qu’il faut savoir manier. C’est dangereux de ne pas avoir de spécialiste là-dessus», estime-t-il.
L’apologie de crime de guerre, par contre, est restée inscrite dans la loi sur la presse. «On peut aujourd’hui clamer que les bombardements sur Gaza sont légitimes sans être poursuivi», ou alors dans le cadre de la loi sur la presse avec beaucoup de contraintes, avance-t-il. «Tandis qu’un simple tag en soutien à la Palestine vous fait encourir la prison.» «Il faudrait oser faire marche arrière. Tout cela m’a servi de leçon», conclut-il.
J’adore ce type et je respecte son parcours. Mais je ne suis tout simplement pas d’accord avec lui. Et j’aimerai que l’on produise la décision de justice qui a envoyé quelqu’un en prison pour un tag de soutien à la Palestine. Un jugement doit être motivé, donc il serait intéressant de savoir quelles conclusions ont tiré les juges.
A moins que ce ne soit qu’une figure de style pour « séduire » le lectorat de Libé.
Cette "apologie du terrorisme " à été créée en 2015 pour que la justice aie les moyens de garder sous contrôle les revenants de Syrie et de l’état islamique.
Je trouve également qu’elle aujourd’hui totalement devoyée et sert à totalement autre chose qu originellement prévue… en même temps quand le législateur créé un délit fourretout c’est logique que tout le monde y mette n’importe quoi.
Ne pas le supprimer comme dit LFI, mais plutôt le préciser comme proposé M. Trevidic me paraît être une bonne idée.
Le professeur de droit Béligh Nabli semble tenir la même position dans une intervention remarquable sur le plateau de LCI :
« D’un côté, la loi permet de poursuivre l’apologie du terrorisme qui correspond à un phénomène réel, de l’autre, certaines associations (pro-israéliennes) l’instrumentalisent contre la liberté d’expression de ceux qui expriment leur solidarité avec les Palestiniens ».
C’est marrant, quand Trevedic est à l’origine de la loi, c’est génial il est parfaitement bien placé pour ça, mais quand des années après il reconnaît que c’était pas un bon move, qu’il y a des abus, là il est piloté, c’est des fadaises pour plaire aux gauchisses. Joli.
Dans l’affaire que tu cites, le mis en cause n’est pas poursuivi pour apologie du terrorisme (la fameuse loi dont on parle) mais pour des dégradations de biens publics (des tags). Ce sont donc deux incriminations différentes. Je ne vois pas vraiment le rapport et en quoi repasser l’apologie du terrorisme en délit de presse aurait modifié cette affaire.
Il ne remet pas en cause la loi ni même le fait que ce soit dans le Code Pénal, mais l’usage qui en est fait par « certaines associations » (pro-israéliennes). Donc encore une fois, je ne vois pas en quoi cela appelle à une modification de cette dernière. Si quelqu’un se sert mal d’un outil, le problème n’est pas l’outil !
Enfin, je me permets de rappeler que la loi dispose également des outils nécessaires pour poursuivre ceux qui abusent… de la loi justement.
Oui et non, un mauvais usage de la loi peut tout aussi bien être un abus punissable ou bien être dû à une loi trop imparfaite qui mériterait d’être révisée ou abrogée.